Coffret Ultra Collector : "Duel au soleil", un western romantique culte (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(4/5).
Synopsis :
Après l’exécution de son père, condamné à mort pour avoir tué sa femme indienne et son amant, la jeune Pearl Chavez part s’installer chez les McCanles, de riches cousins éloignés vivant au Texas. Sa peau métissée lui vaut de connaître l’hostilité de certains et sa beauté d’attiser les tensions familiales, notamment entre les deux frères Jesse et Lewt. Car l’aîné, brillant diplômé en droit, est aussi pondéré et intègre que le cadet, jeune voyou sans foi ni loi, est impulsif et passionné. Entre ces deux frères rivaux, Pearl va devoir choisir…
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• Titre original : Duel in the Sun
• Support testé : blu-ray
• Genre : western, drame
• Année : 1946
• Réalisation : King Vidor avec comme co-réalisateurs non crédités Otto Brower, William Dieterle, Sidney Franklin, William Cameron Menzies, David O. Selznick, Josef von Sternberg
• Casting : Jennifer Jones, Joseph Cotten, Gregory Peck, Lionel Barrymore, Herbert Marshall, Lillian Gish, Walter Huston, Charles Bickford, Harry Carey, Joan Tetzel, Tilly Losh, Butterfly McQueen
• Durée : 2 h 24 mn 09
• Format vidéo : 16/9 (1,33/1)
• Format ciné : 1,37/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 1.0 monophonique anglais, français
• Bonus HD sur le blu-ray : Jennifer Jones/David O. Selznick raconté par Daniel Selznick, entretien exclusif réalisé par Bertrand Tessier (2017, 17 mn 44) - Gregory Peck, le rebelle de Selznick dans Duel au soleil par Cecilia, Carey et Anthony Peck (2017, 9 mn 32) - bande-annonce originale (2 mn 16) - teasers d’époque (0 mn 53, 0 mn 31)
• Bonus : DVD du film - livre « Le Temps des folies : la fabrique de Duel au soleil » écrit par Pierre Berthomieu, avec plus de 50 photos d’archives (200 pages)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
Pour le numéro 9 de sa collection Coffrets Ultra Collector en édition limitée et numérotée à 2000 exemplaires, avec un visuel exclusif créé par Greg Ruth, l’éditeur nous propose Duel au soleil, la production la plus ambitieuse et la plus coûteuse de David O. Selznick depuis Autant en emporte le vent (1940) dont il espérait un succès équivalent. Dès 1944 il avait acheté les droits du roman homonyme de Niven Busch qui se déroule au Texas dont il rédige le scénario selon l’adaptation d’Olivier H. P. Garrett n’hésitant pas à modifier l’intrigue et à réécrire incessamment les différentes scènes en cours de tournage provoquant un clash avec King Vidor qui quittera la production (pas moins de cinq autres réalisateurs non crédités contribuèrent au tournage sans oublier David O. Selznick lui-même !). Le film est conçu comme une superproduction avec des personnages et des sentiments « plus grands que nature » centrée sur l’actrice Jennifer Jones qui incarne la métisse Pearl avec tout l’attrait de son physique photogénique (magnifiquement éclairée selon les conseils de Josef von Sternberg !). Le choix de cette comédienne se comprend mieux lorsqu’on sait qu’elle avait une liaison avec David O. Selznick dont la seule obsession était de lui offrir le film de sa vie (nombreux détails sur l’élaboration complexe et mouvementée du film dans le livre accompagnant le blu-ray) ; ce qui n’enlève rien à sa prestation à la sensualité exacerbée : plusieurs scènes (notamment une danse) seront d’ailleurs censurées pour leur caractère fortement sexuel incompatible avec le code Hays alors en vigueur. À ses côtés trois stars masculines vont composer des personnages mémorables : l’incomparable Lionel Barrymore endossera la posture du sénateur intransigeant et farouchement Independent dont les deux fils dissemblables seront joués par Joseph Cotten, Jesse le frère mesuré et amoureux déçu, et Gregory Peck, Lewt le frère amoral et incontrôlable. Dernier personnage, et non des moindre, la mère soumise, aura les traits de la grande star américaine Lillian Gish. Si l’histoire fortement mélodramatique - notamment la scène finale - ne sombre pas dans la caricature c’est en grande partie grâce à ce casting exemplaire. Outre la romance sulfureuse qui se noue entre Pearl et Lewt au cœur de ce récit audacieux, Duel au soleil est parcouru de très belles séquences d’action au souffle épique indéniable : nombreuses chevauchées (Gregory Peck ne sera pas doublé) et affrontement en tout genre filmés avec ampleur et force mouvements de caméras par Lee Garmes, Ray Rennhan et Harold Rosson. Les meilleurs talents ont été recrutés pour égaler Autant en emporte le vent avec la belle musique symphonique de Dimitri Tiomkin, les costumes éclatants de Walter Plunkett, le tout filmé en Technicolor trichrome conseillé par Natalie Kalmus ! Malgré l’emprise constante et totale de David O. Selznick sur la réalisation du film, tous ces artistes ont su donner le meilleur, y compris King Vidor dont la mise en scène somptueuse a su suggérer, sans que rien ne choque à l’image, le substrat érotique de cette passion amoureuse. Nonobstant l’analyse méticuleuse de Pierre Berthomieu (cf. livre « Le Temps des folies : la fabrique de Duel au soleil ») dont le travail de recherche remarquable démêle la part des différents mains ayant participées au film, Duel au soleil doit être considéré comme l’œuvre d’un auteur/producteur avec des exigences artistiques pas toujours adéquates : on lui doit tout l’aspect romantique hypertrophié qui nuit à la crédibilité de certaines scènes. Avec son indéniable ton mélodramatique, ses émotions démesurées et ses envolées lyriques, Duel au soleil est un excellent témoin de la conception hollywoodienne du spectacle cinématographique au temps du Technicolor trichrome. Cette belle édition en haute-définition aux suppléments passionnants est une aubaine pour les cinéphiles qui devraient apprécier encore plus le choix de la version « Roadshow » (projection privilégiée d’un film exceptionnel avec sièges réservés et programme musical d’ouverture, d’entracte et de clôture) assortie de son prélude musical (11 mn 40) et de sa musique de clôture (2 mn 57) telle que les spectateurs ont pu la voir en salles en 1946.
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Commentaire technique
Image : copie HD, restaurée, légèrement agrandie (1,33/1 pour 1,37/1) la plupart des plans sont d’une excellente définition, cependant quelques plans larges manquent de piqué, granulation légère, étalonnage homogène, colorimétrie chaude et chatoyante aux tons très saturés du Technicolor trichrome d’époque, défauts disparus
Son : mixage monophonique 1.0 anglais, excepté une dynamique beaucoup trop faible obligeant à monter le niveau sonore et un très léger souffle, pas de distorsion ou de résonnance, spectre limité dans les aigus, dialogues clairs et bon équilibre voix, ambiances et musique de Dimitri Tiomkin ; VF datée qui accentue la présence des dialogues sur les ambiances
Notre avis
Image : 
(3,5/5)
Mixages sonores : 
(3/5)
Bonus : (5/5)
Packaging : (5/5)
IMDb : http://www.imdb.com/title/tt0038499/
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