Le Portrait de Jennie : de l’art du fantastique romanesque (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 



(4/5)
Synopsis
Le peintre nécessiteux Eben Adams rencontre Jennie dans Central Park, une jeune fille aux vêtements anachroniques dont il peint le portrait et tombe amoureux, avant d'apprendre qu'elle est morte depuis dix ans…
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
• Titre original : Portrait of Jenny
• Support testé : blu-ray
• Genre : drame, fantastique
• Année : 1948
• Réalisation : William Dieterle
• Casting : Jennifer Jones, Joseph Cotten, Ethel Barrymore, Lillian Gish, Cecil Kellaway, David Wayne, Henry Hull, Florence Bates
• Durée : 1 h 26 mn 15
• Format vidéo : 16/9 (1,30/1)
• Format ciné : 1,37/1 noir et blanc et couleurs (teinté)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.0 et 1.0 anglais
• Bonus : bande annonce (1 mn 43)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
Basé sur le roman homonyme publié par Robert Nathan en 1940, ce mélo hollywoodien n’est pas sans rappeler Le Portrait de Dorian Gray d’après Oscar Wilde et réalisé en 1945 par Albert Lewin. En effet les deux intrigues sont centrées sur un tableau qui apparait en couleurs à la fin du film. Néanmoins la similitude s’arrête là car Le Portrait de Jennie narre une passion amoureuse avec une héroïne intemporelle : d’ailleurs le producteur David O. Selznick avait envisagé de filmer une jeune actrice au fur et mesure de son vieillissement naturel, un projet de longue haleine qui sera finalement abandonné (une idée reprise et concrétisée par le film Boyhood en 2014). Citant Euripide et Keats, usant de nombreux effets spéciaux avec une fin colorisée en Technicolor et des effets stéréophoniques surround durant la tempête finale (le film fut projeté lors des premières sur un écran particulier Cycloramic), le film de William Dieterle joue fortement la carte du fantastique romanesque et du film d’atmosphère non dépourvu d’emphase. Pour l’essentiel, le film nous plonge dans les relations amoureuses réelles ou rêvées d’un peintre et d’une mystérieuse jeune femme qui semble défier le temps. Jennie est incarnée par Jennifer Jones, très photogénique en héroïne romantique irréelle même si son rajeunissement dans les premières séquences n’est guère convaincant. Le peintre revenu de tout aura les traits de Joseph Cotten dont le jeu subtil d’une grande intensité est l’autre pivot de la réalisation singulière de William Dieterle. Le reste du casting n’est pas en reste avec Ethel Barrymore, délicieuse en vieille fille éprise de peinture et Lillian Gish en bonne sœur compréhensive. Photographié par Joseph H. August, un familier du cinéaste (relayé en cours de tournage après son décès par Lee Games), le film a une indéniable qualité esthétique, avec ses jeux de contraste, ses images brumeuses et sa trame de toile de tableau, qui amplifie et concrétise l’onirisme omniprésent de ce mélodrame fantastique. Plus grand que nature, bercé par un souffle épique ponctuel (final) qui amplifie la dimension romanesque du récit, Le Portrait de Jennie avait dérouté le public à sa sortie en raison de son développement très particulier et de sa tonalité peu cartésienne. Il a depuis conquis les cinéphiles et peut être considéré comme un exemple abouti de fantastique onirique aux côtés de titres prestigieux tels que L'Aventure de madame Muir (1947) ou Pandora (1951). Si le découpage très inégal et un discours parfois pompeux ne parviennent pas toujours à séduire pleinement, la beauté de l’image traitant le film comme une peinture, le jeu charismatique des acteurs et la singularité de sa mise en scène sont indiscutablement les atouts d’un très grand film du genre.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Commentaire technique
Image : copie HD, définition très variable selon les plans, du meilleur (gros plans ultra détaillé) au pire (images floues), grain de pellicule marqué, bon contraste mais fluctuant, noirs francs, blancs nuancés, belle gamme de gris homogène, des dégâts de pellicule (rayures et taches)
Son : deux pistes, mixage anglais 5.0 avec les effets sonores souhaités par David O. Selznick et exploités dans certaines salles ou anglais 1.0 monophonique, la version mono privilégie les dialogues clairs et sans distorsion, la version multipiste ouvre l’espace sonore surtout vers la fin du film (tempête colorisée) mais ces effets restent très ponctuels et les aigus souffrent de leur ancienneté
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixages sonores : (3,5/5)
Bonus : (1/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : http://www.imdb.com/title/tt0040705/
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Commentaires (0)