Faute d’amour : étude de l’indifférence (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
4/5)
Synopsis
Boris et Genia sont en train de divorcer. Ils se disputent sans cesse et enchaînent les visites de leur appartement en vue de le vendre. Ils préparent déjà leur avenir respectif : Boris est en couple avec une jeune femme enceinte et Genia fréquente un homme aisé qui semble prêt à l'épouser… Aucun des deux ne semble avoir d'intérêt pour Aliocha, leur fils de 12 ans. Jusqu'à ce qu'il disparaisse.
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• Titre original : Nelyubov
• Support testé : blu-ray
• Genre : drame
• Année : 2017
• Réalisation : Andreï Zviaguintsev
• Casting : Marianna Spivak, Alexeï Rozine, Matveï Novikov, Marina Vassilieva, Andris Keiss, Alexeï Fattev
• Durée : 2 h 01 mn 46
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais, français
• Bonus : entretien avec Andreï Zviaguintsev (2017, 25 mn 41) - analyse du film par Xavier Leherpeur, journaliste et critique cinéma (2017, 8 mn 31)
• Éditeur : Pyramide Video
Commentaire artistique
Une fois encore un film d’Andreï Zviaguintsev récolte la satisfaction des critiques et une récompense : Faute d’amour est reparti de Cannes 2017 avec le prix du Jury. En juin 2016, Oleg Neguine, son coscénariste, découvre le mouvement bénévole « Liza Alerte » fondé en 2010 afin d’aider à la recherche de personnes disparues (plus d’un millier d’enfant rien que durant l’année 2016) : cet argument dramatique complétait idéalement un ancien projet du cinéaste de retravailler le scénario du film de Bergman de Scènes de la vie conjugale. Effectivement Faute d’amour nous plonge dans la vie d’un couple mal assorti et en pleine déliquescence qui, en attendant le divorce, tente de refaire sa vie ailleurs : un projet de vie où l’enfant n’a pas sa place… Pour ce drame contemporain qui pourrait se dérouler dans un tout autre pays, Andreï Zviaguintsev a choisi de situer son intrigue dans la banlieue méconnue de Moscou à la lisière de la campagne dans une famille de la classe moyenne. Néanmoins comme dans ses précédents opus, le cinéaste privilégiant les longs mouvements de caméras, toutes les séquences intérieures ont été réalisées en studio, seul espace offrant une liberté totale de circulation. L’histoire est âpre, les comportements des personnages peu empathiques avec les disputes incessantes du couple et la violence verbale de la grand-mère : ce tableau assez pessimiste d’une société devenue très individualiste où le bonheur semble éradiqué n’est pas exempt d’une prise de conscience de l’impact social du pouvoir politique qui se désintéresse des individus. C’est d’ailleurs à cette carence que répondent les nombreuses scènes explicatives des techniques de recherche entreprises par « Liza Alerte». L’essentiel du film repose sur l’interprétation des deux protagonistes principaux, Boris et Genia. La femme est jouée par Marianna Spivak, une jeune actrice de théâtre et de télévision qui, dans ce premier long-métrage, fait la preuve de son talent dramatique et assure avec son partenaire Alexeï Rozine, un familier du cinéaste, toute la rugosité de ces époux qui se déchirent. Histoire de couple clairement dans la lignée de Bergman, Faute d’amour dresse le constat d’une société ex-communiste rongée par le capitalisme où les existences individuelles ne se sont guère améliorées. Cette observation est proposée au spectateur par le biais d’un récit captivant à propos d’un fait divers et de sa mise en scène impressionnante de dextérité par un cinéaste toujours soucieux de décrire les états d’âme sans jamais s’apitoyer. Cette étude, ne proposant aucune solution, dispense une telle intensité émanant de la neutralité de son traitement qu’il sera difficile d’oublier la force de ce drame sur l’indifférence. Fascinant.
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Commentaire technique
Image : copie HD, extrêmement bien définie, image très précise, contraste homogène, étalonnage et colorimétrie naturaliste, teintes réalistes nuancées à tendance froide
Son : mixage russe 5.1, dialogues clairs, bonne dynamique mais spatialisation naturaliste aux effets immersifs modérés et discrets, ambiances réalistes, surrounds et LFE efficaces ; VF évidemment moins réaliste pour un film où les dialogues sont dominants
Notre avis
Image : 
(4,5/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : http://www.imdb.com/title/tt6304162/
Site officiel en anglais : http://sonyclassics.com/loveless/
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