Le Flingueur : Bronson dans un de ses meilleurs rôles (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Arthur Bishop est un tueur à gages pour le compte de la mafia. Sa rapidité, son professionnalisme et son perfectionnisme lui ont valu d'être surnommé « le flingueur ». Mais Bishop vieillit, et ne semble plus être en mesure d'assurer seul ses contrats. Il décide de prendre sous son aile Steve McKenna, un jeune chien fou arrogant et sûr de lui, et de lui apprendre ce qu'il sait du métier…

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• Titre original : The Mechanic
• Support testé : blu-ray
• Genre : thriller, action
• Année : 1972
• Réalisation : Michael Winner
• Casting : Charles Bronson, Jan-Michael Vincent, Keenan Wynn, Jill Ireland, Frank De Kova, Lindsay Crosby
• Durée : 1 h 39 mn 59
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais, français
• Bonus : American Samourai, entretien avec Dwayne Epstein, historien du cinéma et biographe de Charles Bronson (29 mn 58) - Hired Hand : l'homme de main, ou comment le cinéaste Monte Hellman a failli réaliser Le Flingueur (11 mn 03) - livret exclusif écrit par Samuel Blumenfeld avec photos d'archives (86 pages)
• Éditeur : Wild Side Vidéo

Commentaire artistique

Charles Bronson enchanté d’avoir tourné Les Collines de la terreur sous la direction de Michael Winner souhaitait prolonger cette brillante collaboration. Or le scénario de The Mechanic en VO, le tueur orfèvre et idéale machine à tuer satisfaisait grandement le goût de la star pour les rôles de taiseux implacables qu’il était lui-même. Ce que ne pressentait pas l’acteur mutique, fasciné par le rôle d’un exécuteur amoral qui aime le travail bien fait, c’est le caractère ouvertement homosexuel de l’histoire qui se noue entre le tueur et son jeune apprenti blondinet. Mais finalement Michael Winner saura masquer, sinon éliminer cette connotation, au grand dam de l’auteur Lewis John Carlino, sous peine de ne pouvoir tourner avec Charles Bronson. Le scénario avait failli être filmé par Monte Hellman mais la plupart des stars hollywoodiennes sollicitées le rejetèrent en raison de la sexualité assumée du protagoniste. Pourtant, même si le scénariste avouera sa déception en voyant Le Flingueur, qu’il qualifia de « sous James Bond », le film a gagné une vraie notoriété grâce à l’interprétation magistrale de Charles Bronson et la rigueur stupéfiante, comme celle du tueur, de la réalisation : personne n’aura oublié les incroyables scènes d’exposition façon Melville, dispensées de dialogues et pourtant extrêmement parlantes ! Si on retrouve cette précision d’horloger dans le final violent et inattendu, la mise en scène aura su, entre temps, captiver l’attention efficacement avec plusieurs scènes mémorables comme celle du suicide ou de la course-poursuite en moto. L’omniprésence et le charisme de Charles Bronson sont néanmoins le seul ciment de ce thriller tendu dont le casting reste assez anodin, hormis la présence nécessaire et impeccable de Jan-Michael Vincent et, très ponctuellement limitée à une seule séquence, la prestation de Jill Ireland (madame Bronson au civil). Extrêmement abouti, le film de Michael Winner consacrait l’intensité naturelle de Charles Bronson dans un rôle à sa mesure et idéalement écrit pour sa personnalité. Avec un film baigné par le pessimisme foncier et l’amoralité de ces exécuteurs solitaires au sein d’une société dont ils rejettent les règles, Michael Wynner ne cherchait pas à conquérir la sympathie du public mais plutôt à le fasciner par la description convaincante de leur singulière psychologie et de leur manque total de remords. Une nouvelle vision de ce film d’action confirme la virtuosité de sa mise en scène et l’extrême charisme de son acteur principal, seul et unique à pouvoir incarner Arthur Bishop. Et ce n’est pas le remake de 2011 avec Jason Statham (et sa suite en 2016) qui nous fera changer d’avis sur ce thriller culte des années 70.