La Momie 3D : banalisation d’un chef-d’œuvre (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (2,5/5)

Synopsis

Bien qu'elle ait été consciencieusement enterrée dans un tombeau au fin fond d'un insondable désert, une princesse de l'ancienne Égypte, dont le destin lui a été injustement ravi, revient à la vie et va déverser sur notre monde des siècles de rancœurs accumulées et de terreur dépassant l'entendement humain. Des sables du Moyen Orient aux pavés de Londres en passant par les ténébreux labyrinthes d'antiques tombeaux dérobés, La Momie nous transporte dans un monde à la fois terrifiant et merveilleux, peuplé de monstres et de divinités, dépoussiérant au passage un mythe vieux comme le monde.

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• Titre original : The Mummy
• Support testé : blu-ray 3D
• Genre : horreur, aventure
• Année : 2017
• Réalisation : Alex Kurtzman
• Casting : Tom Cruise, Russell Crowe, Annabelle Wallis, Sofia Boutella, Jake Johnson, Courtney B. Vance
• Durée : 1 h 50 mn 07
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français, arabe, espagnol, danois, néerlandais, finlandais, allemand, hindi, islandais, indonésien, italien, norvégien, portugais, suédois, anglais
• Pistes sonores : Dolby ATMOS anglais, français, allemand - DTS 5.1 espagnol, hindi, italien
• Bonus sur le blu-ray 2D : commentaire audio d’Alex Kurtzman avec Annabelle Wallis, Sofia Boutella et Jake Johnson - scènes coupées et versions longues (4 mn 52) - ancré dans la réalité (6 mn 52) - Cruise et Kurtzman : une conversation (21 mn 15) - la vie en apesanteur : la création de l’accident d’avion (7 mn 31) - rencontre avec Ahmanet (7 mn 39) - Cruise en action (6 mn 09) - Devenir Jekyll et Hyde (7 mn 11) - un chaos chorégraphié (6 mn 35) - Nick Morton : à la recherche d’une âme (5 mn 43) - La Renaissance d’Ahmanet, bande dessinée animée (3 mn 52) - DVD du film - copie digitale UV
• Éditeur : Universal Pictures Video

Commentaire artistique

Chez Universal, en 1932, Boris Karloff inaugure la franchise avec le premier film parlant de la série La Momie réalisé par Karl Freund : pour sa qualité de jeu et l’esthétisme de sa photographie le film est élevé au rang de classique du genre. Cinq films du studio vont exploiter le filon dans les années 40 et 50. Après une longue période de tranquillité la momie vengeresse se relève de son sarcophage dans deux films Universal décontractés de Stephen Sommers en 1999 et 2001. Fort de sa galerie de monstres (momie, vampire, loup-garou, etc.) Universal décide en 2017 de relancer toutes ces créatures emblématiques relookées à la sauce 21e siècle dans une série baptisée Dark Universe, comme quoi lorsqu’Hollywood est en panne d’inspiration, elle puisent dans ses meilleurs filons. Selon une logique de rentabilité compréhensible, mais pas forcément très artistique, le studio vise son meilleur public potentiel, les adolescents, en lui promettant une star charismatique qui fait ses propres cascades, Tom Cruise, et un déchainement d’horreur numérique. À cette fin, les deux auteurs du scénario expédient rapidement la malédiction pharaonique, la base de toute la franchise, pour donner dans le frisson garanti par un cocktail d’épouvante et d’exploits physique du héros, flanqué de son acolyte Jake Johnson et de la belle blonde de service, Annabelle Wallis ainsi qu'en complément dans un rôle très secondaire, Russell Crowe en docteur Jekyll. La seule vraie originalité de cette résurrection est d’avoir imaginé (c’est une première dans la franchise), une momie féminine, la princesse Ahamnet, incarnée par la seyante Sofia Boutella. Cette nouvelle mouture est hélas sans grand enjeu dramatique et ne cherche pas à donner de la consistance aux personnages et à leurs motivations. L’histoire se contente d’enchainer des séquences trépidantes dans lesquelles Tom Cruise essaye de nous faire croire qu’il a toujours trente ans et qu’il manie à merveille l’art de la dérision, sans doute pour que le film convienne à tous les publics. A trop viser la pure distraction, la réalisation d’Alex Kurtzman ne cesse de simplifier à l’extrême les enjeux narratifs transformant son film en un spectacle excessif et trop caricatural pour être crédible, plombé par une ténébreuse conversion 3D. Espérons que les prochains opus de la série Dark Universe sauront mieux exploiter le potentiel créatif de leurs créatures. Juste distrayant.

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Commentaire technique

Image : copie HD, extrême précision, contraste trop dense en 3D, bel étalonnage en basse lumière avec des noirs francs, colorimétrie chaude, teintes somptueuses, couleurs nuancées, tons saturés

Relief : issu d’une conversion 2D/3D le relief est finalement assez modéré en dépit du caractère spectaculaire des actions, souvent le film ne semble pas en relief avec une profondeur de champ très limitée sauf rares scènes, des volumes assez plats et des jaillissements contenus et rares

Son : mixage anglais Dolby ATMOS, dynamique, dialogues centrés clairs, splendide spatialisation immersive bien que les effets verticaux soient finalement assez discrets, ambiances énergiques (scène d’action) et belle mise en valeur de la musique, surrounds et LFE très efficaces