Nos Patriotes : une évocation convenue (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

Après la défaite française de l’été 1940, Addi Bâ, un jeune tirailleur sénégalais s’évade et se cache dans les Vosges. Aidé par certains villageois, il obtient des faux papiers qui lui permettent de vivre au grand jour. Repéré par ceux qui cherchent à agir contre l’occupant et qui ne se nomment pas encore «résistants», il participe à la fondation du premier «maquis» de la région.

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• Titre original : Nos Patriotes
• Support testé : blu-ray
• Genre : hsitorique, guerre
• Année : 2017
• Réalisation : Gabriel Le Bornin
• Casting : Marc Zinga, Alexandra Lamy, Pierre Deladonchamps, Louane Emera, Audrey Bastien, Lucas Prisor, Astrid Whettnall, Grégory Gadebois
• Durée : 1 h 47 mn 19
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 20 français
• Bonus : Making of (26 mn 34) - entretien avec Marc Zinga (5 mn) - scenes coupées (3 mn 54)
• Éditeur : Francetvdistibution

Commentaire artistique

On ne compte plus les films de fiction sur la seconde guerre mondiale et plus particulièrement sur la Résistance pourtant le thème est loin d’être épuisé et des faits ignorés, tus ou oubliés sont une aubaine pour les cinéastes en quête de nouveauté. L’histoire d’Addi Bâ, résistant musulman originaire de Guinée, est à ce titre exemplaire parce que pratiquement inconnue du public et l’on comprend pourquoi Gabriel Le Bornin s’est emparé du sujet. Adjudant au régiment français des tirailleurs sénégalais, dont la reconnaissance pour leur participation à la défense de la patrie s’est faite bien tardive, Addi Bâ est capturé par les allemands en 1940. Il réussit à s’échapper, rejoint le maquis des Vosges et, désigné comme le « terroriste nègre », sa tête est mise à prix. Trahi et torturé, il sera fusillé en 1943 à Épinal avec son chef de maquis Marcel Arbuger. Il avait 27 ans et ne sera décoré qu’à titre posthume… en 2003. Ce destin peu commun a de quoi séduire d’autant que la personnalité bienveillante du résistant et le destin tragique qui l’attendait dans le maquis ne pouvaient que susciter l’empathie. Hommage à tous ces héros de l’ombre, des anonymes qui n’ont pas baissés les bras, l’histoire d’Addi Bâ possède une résonance humaniste plus universelle qui surpasse son caractère purement factuel. Le cinéaste a tenu à l’authenticité de sa vision en tournant notamment sur les lieux mêmes en extérieurs, dans les forêts des Vosges, magnifiquement filmés par Jean-Marie Dreujou, et cherchant à respecter une certaine exactitude historique (décors, costumes, accessoires). Excellemment servi par la composition inspirée de Marc Zinga, Pierre Deladonchamps et Alexandra Lamy et par l’implication de tous les autres interprètes aux rôles cependant fort limités, le scénario s’est attaché à nuancer, autant que possible, la personnalité des protagonistes principaux, n’hésitant pas à explorer leur part d’ombre, leurs troubles, leurs pulsions. Ce parti pris judicieux, qui n’est pas toujours très exploité dans ce genre de film, accorde une certaine intensité à l’évocation. On regrettera toutefois que la description des personnages ne soit pas encore plus aboutie (rôles féminins qui se succèdent avec une disparition trop brutale dans la narration), qu’un penchant vers la simplification et l’ellipse brouille la compréhension et que, faute de temps, le fonctionnement du maquis soit réduit à une toile de fond éphémère. La réalisation, hyper classique, se cantonne à une démonstration didactique qui cherche à convaincre coûte que coûte : ce formalisme dessert un récit « inspiré d’une histoire vraie » qui a l’immense mérite de porter l’attention sur ce combattant de l’ombre méconnu.

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Commentaire technique

Image : copie HD, belle définition, superbe contraste, colorimétrie nuancée, teintes naturalistes, tons doux assez neutres

Son : mixage français 5.1, efficace et dynamique, dialogues clairs, spatialisation ample, ambiances spectaculaires avec répartition large sur les surrounds (combats, véhicules, bruits de la nature), recourt occasionnel aux LFE