Prisonnier de la haine Le retour du proscrit : un western affecté (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Rongé depuis l'enfance par la volonté de se venger de ce père qui l'a abandonné, lui et sa mère mourante, le bagarreur Matt Matthews vend une parcelle de ses terres à un vieil homme qui dit s'appeler Daniel Howitt. Il ignore à ce moment-là que ce bienveillant étranger pourrait justement être son père et qu'il porte en lui de lourds secrets.

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• Titre original : The Shepherd of the Hills
• Support testé : blu-ray
• Genre : western
• Année : 1941
• Réalisation : Henry Hathaway
• Casting : John Wayne, Betty Field, Harry Carey, Beulah Bondi, James Barton, Samuel S. Hinds, Marjorie Main
• Durée : 1 h 37 mn 53
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 5.1 anglais
• Bonus : présentation par Bertrand Tavernier (33 mn 47) et Patrick Brion (18 mn 28) - bande annonce (2 mn 16) - galerie de photographies (0 mn 45)
• Éditeur : Sidonis Calysta

Commentaire artistique

Le roman d’Harold Bell Wright, célèbre écrivain américain des années 40, à la base du scénario de ce western d’Henry Hathaway, avait déjà été déjà porté à l’écran en 1919 par l’auteur, puis en 1928 par Albert Rogell et sera à nouveau adapté en 1964 par Ben Parker. Cette version, écrite par Stuart Anthony et Grover Jones, se démarque sensiblement du roman et transforme considérablement les personnages tout en conservant le cadre montagnard de la narration et l’influence des croyances superstitieuses locales. Filmé partiellement en décors naturels, ce western bénéficie des couleurs flamboyantes du Technicolor (avec Natalie Kalmus en conseillère) et constitue le premier film en couleurs tourné par John Wayne dont l’interprétation est assez secondaire dans cette dramatique histoire de famille. Fortement marqué par une inspiration religieuse qui alourdit considérablement un récit traité beaucoup trop souvent avec une gravité ennuyeuse, le film privilégie les scènes dialoguées à l’action se contentant de brèves séquences d’action (ouverture et final). Comme souvent dans les westerns le soin apporté aux seconds rôles pittoresques allège un peu cette sensation de pesanteur que dégage ce drame bavard, statique et solennel. Si Harry Carey joue les pères bibliques avec une belle assurance, le seul protagoniste qui justifie la vision du film reste le personnage de Sally splendidement incarnée par Betty Field. L’actrice séduisante et naturelle compose une jeune femme énergique et empathique dont l’innocence et le romantisme sans fard emportent l’adhésion. Malgré la qualité indéniable de la photographie, la splendeur du Technicolor et le talent conjugué de tous les acteurs, « le berger des collines » selon le titre original souffre de l’emphase de son histoire, l’auteur Harold Bell Wright était alors pasteur quand il écrivit ce roman à succès en 1907.