Le Procès du siècle : un excellent film d’acteurs (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

Deborah Lipstadt, historienne reconnue, défend farouchement la mémoire de l'Holocauste. Elle se voit confrontée à David Irving un universitaire extrémiste, avocat de thèses controversées sur le régime nazi qui la met au défi de prouver l'existence de la Shoah.

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• Titre original : Denial
• Support testé : blu-ray
• Genre : biopic, historique
• Année : 2016
• Réalisation : Mick Jackson
• Casting : Rachel Weisz, Tom Wilkinson, Timothy Spall, Andrew Scott, Jack Lowden, Caren Pistorius, Alex Jennings, Harriet Walter, Mark Gatiss
• Durée : 1 h 50 mn 10
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 anglais, français
• Bonus : interview de Mick Jackson réalisateur et David Hare scénariste (6 mn 20) - l’histoire vraie de Deborah Lipstadt (7 mn 24) - Timothy Spall interprète de David Irving (6 mn 48) - Tom Wilkinson interprète de Richard Rampton (6 mn 43) - dans les coulisses du procès (3 mn 34)
• Éditeur : M6 Vidéo SND

Commentaire artistique

Sur un sujet sensible, le négationnisme, Mick Jackson évoque un procès peu ordinaire qui s’est déroulé à Londres entre janvier et avril 2000 opposant le controversé David Irving et l’universitaire américaine Deborah Lipstadt. Cet épisode judicaire finalement assez peu connu, hormis une brève médiatisation en 2000 (The Times et International Herald Tribune), a été scénarisé par David Hare à partir de l’ouvrage History on Trial: My Day in Court with a Holocaust Denier (2006) de Deborah Lipstadt et des minutes du procès. Le film relate avec une scrupuleuse exactitude, filmé à Londres et à Auschwitz, les péripéties des conséquences judiciaires d’un livre que l’historienne publia en 1993 pour dénoncer la pensée malsaine de David Irving. En effet celui-ci, en retour, assigna en justice pour diffamation l’auteure et son éditeur Penguin Books et le procès se déroula en Angleterre où c’est à l’accusé de faire la preuve de son innocence (donc que la Shoah avait bien eut lieu) et sans qu’il ne puisse intervenir autrement que par avocats interposés. La réalisation très classique, évitant tout effet gratuit, se contente de mettre en images des instants privilégiés de ce très long procès (tout ce qui est dit au tribunal est rigoureusement tiré des compte-rendu officiels) entrecoupés de scènes plus « intimes » censées nous faire partager un peu de l’intimité des divers protagonistes. C’est dans ces séquences, outre un bref mais émouvant passage à Auschwitz, que le film s’humanise vraiment grâce à l’excellente interprétation de ses acteurs. Rachel Weisz compose avec une savante palette d’émotions le rôle complexe de Deborah Lipstadt condamnée au silence dans le prétoire tandis que Tom Wilkinson nous convainc de l’habileté professionnel et de l’humanité de l’avocat Richard Rampton. Dans un rôle particulièrement difficile, Timothy Spall excelle à incarner le négationniste avec l’extraordinaire dextérité que ce rôle nécessitait : loin de caricaturer son personnage, il a su tout au contraire exprimer toute la séduction écœurante que dégageait cet « historien » affirmant qu’Hitler ignorait tout de la Shoah et qui sera judiciairement condamné comme apologiste du Troisième Reich, antisémite, raciste ayant déformé la vérité et négationniste ! Dans le genre film de tribunal, Le Procès du siècle se démarque assez peu par une quelconque originalité mais son contenu s’avère passionnant, que ce soit sur le mécanisme de la justice à l’anglaise, peu familier hors du monde anglo-saxon, ou sur l’argumentation et la posture des négationnistes. En évitant la pente mélodramatique et en traitant les faits le plus fidèlement possible, Le Procès du siècle, porté par une interprétation de premier ordre, défend avec justesse la vérité de l'Histoire et s’oppose fermement au déni historique. Intéressant.

Commentaire technique

Image : copie HD, définition correcte manquant parfois de piqué, bon contraste, colorimétrie naturelle aux teintes sans excès, tons nuancés

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Son : mixage 5.1 anglais clair, dialogues centrés dynamiques, ambiances surrounds limitées à quelques scènes d’extérieur et de procès, répartition naturaliste