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Actualités DVD « Coffret Chepitko-Klimov »

DVD coffret Chepitko Klimov

Note artistique globale : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Ce programme réunit en cinq films le parcours de Larissa Chepitko, l'une des plus prometteuses réalisatrices de sa génération, avec Les Ailes et L'ascension, et d'Elem Klimov, son alter ego masculin, avec Bienvenue, ou Accès interdit aux personnes non autorisées, Raspoutine : L'agonie et Les Adieux à Matiora.

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Bienvenue : Un camp de pionniers. Le directeur Dynine, apparemment chaleureux a en fait un tempérament rigide et froid. Il multiplie les interdictions dans un but prétendument éducatif. Mais l’ordre rigoureux instauré par le directeur est bientôt troublé par l’indépendance d’esprit dont fait preuve le jeune Kostia Inotchkine.

Raspoutine : en 1916, l'entourage du tsar pressent une crise remettant en cause le régime impérial. Un moine débauché et guérisseur, appelé au secours pour soigner le fils de l'empereur Nicolas II, gagne la confiance de l'impératrice et finit par jouer un rôle occulte mais très important à la direction de l'empire jusqu'à ce qu'en décembre 1916 un complot dirigé par le prince Youssoupov mette fin à ses jours.

Les Ailes : Nadezhda Petroukhina, ancienne pilote de chasse auréolée de nombreuses victoires, ne peut oublier son passé à la fois glorieux et dramatique. Ses blessures de guerre ne lui permettent plus d'exercer le métier d'aviatrice. Bien qu'elle soit devenue une femme respectable, directrice d'une école d'apprentissage et députée au Conseil communal, elle se sent seule et incomprise. Ses rêveries autour du terrain d’aviation lui rappellent l’appel du ciel.

L’Ascension : durant l’hiver 42. L'armée allemande poursuit son avancée sur le front russe. De nombreux villages sont tombés sous le joug nazi. Un bataillon de soldats rouges, débordé, est contraint de se replier en désordre. Pour assurer son ravitaillement, deux soldats sont envoyés chercher des vivres dans un village... Commence un long périple dans la steppe, sous la menace incessante des fusils allemands...Capturés par les Allemands, deux partisans sont interrogés par un Russe passé à l’ennemi. On leur annonce qu’ils seront pendus s’ils refusent de collaborer : Rybak accepte, et Sotnikov refuse... 

Les Adieux à Matiora : pour la construction d'une centrale hydroélectrique, Matiora, petit village situé sur une île du fleuve Angar, doit disparaître sous les eaux. Ses habitants doivent quitter leurs maisons où ils ont, pour la plupart, vécu toute leur vie. C'est particulièrement éprouvant pour les personnes âgées et notamment pour Daria Pineguina. D'autant plus que son fils est l'un des responsables de la suppression du village, ce qu'il assume non sans inquiétude. Avant l'inondation on brûle les maisons, Daria et un groupe d'amis se réfugient dans une baraque. Les eaux montent. On s'aperçoit alors que quelques vieux n'ont pas encore évacué et on envoie une vedette à leur recherche alors que l'île sur laquelle se trouvait Matiora a déjà pratiquement disparu.

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• Titre français : Bienvenue, ou Accès interdit aux personnes non autorisées - Raspoutine, l’agonie - Les Ailes - L’Ascension - Les Adieux à Matiora
• Titre original : Dobro pozhalovat, ili postoronnim vkhod vospreshchen - Agonia - Krylia - Voskhozhdenie - Proshchanie
• Support testé : DVD
• Genre : drame
• Année : 1964, 1974, 1966, 1976, 1981
• Réalisation : Elem Klimov (1, 2, 5), Larissa Chepitko (3, 4)
• Casting : (1) Evgeniy Evstigneev, Arina Aleynikova, Ilya Rutberg (2) Aleksey Petrenko, Anatoliy Romashin, Velta Line, Alisa Freyndlikh (3) Maia Boulgakova, Janna Bolotova, Vladimir Gorelov (4) Boris Plotnikov, Vladimir Gostioukhine, Anatoli Solonitsyne, Sergey Yakovlev (5) Stefaniya Stanyuta, Lev Durov, Aleksey Petrenko, Leonid Kryuk, Maya Boulgakova
• Durée : 1 h 10 mn 12, 2 h 22 mn 05, 1 h 21 mn 13 - 1 h 44 mn 26 - 2 h 01 mn 17
• Format vidéo : 4/3 sauf Raspoutine 16/9
• Format ciné : (1, 3, 4) 1,33/1 noir et blanc - (5) 1,33/1 couleur - (2) 2,35/1 
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 2.0 monophonique russe sauf Raspoutine en Dolby Digital 5.1 russe
• Bonus : Larissa Chepitko & Elem Klimov par Joël Chapron (1) partie 1 (17 mn 13) (3) partie 2 (12 mn 39) (4) partie 3 (18 mn 36) (5) partie 4 (15 mn 06) - Larissa, court métrage d’Elem Klimov (1980, 19 mn 53, 1,33/1 noir et blanc et couleurs, rayé instable)
• Éditeur : Potemkine

Commentaire artistique

Bienvenue, ou Accès interdit aux personnes non autorisées Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Pour son premier long-métrage Elem Klimov choisit une forme cinématographique très particulière, le film burlesque, assaisonnée de séquences surréalistes, qui confirme la modernité de cette comédie satirique indémodable. La mise en scène classique mais inventive, la qualité de la photographie et l’ingéniosité du scénario, héritées d’années d’apprentissage à l’école du cinéma soviétique, n’empêchent jamais le réalisateur d’apporter sa touche personnelle. Le film combine adroitement la tradition de l’esprit soviétique comique et la vision bienveillante et caustique du cinéaste enchainant une succession de scènes savoureuses qui ne rechignent pas aux pires excentricités (bain d’orties ou projection du film) ! Réalisée en plein dégel culturel, cette description farfelue d’un camp pour la jeunesse, télescopant liberté et doctrine, innovation poétique et bureaucratie, démontre brillamment comment la critique politico-sociale parée d’un vernis humoristique pouvait braver les foudres de la censure… même si le film a frôlé l’interdiction à sa sortie. Elem Klimov n’hésite pas à fustiger la confiscation de la liberté par le pouvoir central qui se traduit par une contradiction permanente entre le discours et les faits (espace de jeux contraints et exigus, règlement aliénant) : le réalisateur s’amuse franchement en opposant la logique des adultes à celle des enfants incapables de décrypter le moindre double sens et prenant les affirmations au pied de la lettre (inénarrables pensées du jeune Kostya imaginant les funérailles en forme de point d’interrogation de sa grand-mère !). Un petit bijou d’humour caustique.

Raspoutine, l’agonie Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

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En ouverture un écrit de Lénine déclare que Raspoutine était un être monstrueux. Elem Klimov a consacré ce film baroque à ce personnage singulier pour traiter de la chute de la dynastie tsariste en 1916. Prévu pour commémorer le 60e anniversaire de la Révolution (1976), Agonia en version originale est achevé en 1975 mais le film jugé trop mièvre et peu satisfaisant politiquement ne sera autorisé à la diffusion qu’en 1985. Très fidèle aux données historiques, le film retrace la dernière année du moine aventurier Raspoutine, de son vrai nom Grigori Iefimovitch Novykh, qui sut exploiter ses dons de guérisseur et avoir la confiance de la tsarine Alexandra. Ce personnage singulier dont la vie de débauche et l’autoritarisme entraînèrent le discrédit du régime a visiblement fasciné le cinéaste pour son potentiel cinématographique transposé à l’écran en séquences baroques aux couleurs somptueuses ponctuées d’images d’archives. Visuellement le film est une splendeur par la véracité des décors, la méticulosité des costumes et des accessoires, le charisme de ses acteurs, Alexei Petrenko composant un Raspoutine plus vrai que nature. La narration complexe parvient vite à dérouter le spectateur égaré par la prolifération des protagonistes d’autant que l’on retrouve les fulgurances graphiques  chères au cinéaste mais qui peuvent être comprises comme des poussées d’emphase à la « slave ». Ces outrances confèrent au film son cachet artistique indéniable et dressent un portrait à charge du personnage décrit comme un esprit dérangé et amoral qui sera assassiné par deux parents du tsar et un député. Un film, épique et expressionniste qui prône les valeurs du régime communiste vainqueur du régime tsariste décadent. Malgré son rythme inégal et son caractère excessif, le film d’Elem Klimov est une œuvre qui ne peut laisser indifférent…

Les Ailes Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Premier long métrage de Larissa Chepitko, fraichement émoulue de son école de cinéma, mais déjà une vraie cinéaste confirmée, Les Ailes est en partie autobiographique puisque le récit s’inspire de la vie de sa mère. L’héroïne du film a connu la gloire passée d’une carrière d’aviatrice qu’elle ne peut plus exercer et se retrouve reléguée dans la posture solitaire de ses fonctions de responsable. Confrontée aux nouvelles générations (famille ou écoliers), cette brillante pilote semble avoir perdu toute épaisseur et toute clairvoyance psychologique tendant vers une deshumanisation progressive magistralement composée par Maia Boulgakova. Le film est bien évidemment une réflexion sur la mort, sur le temps qui passe et sur ce qui semblerait vouloir transformer l’héroïne en « objet de musée » si elle n’y prenait garde. Avec un talent consommé, la jeune cinéaste ponctue cette quête d’existence par des rencontres insolites et des opportunités permettant de quitter la trivialité du réel pour le charme du surnaturel. Quoique très modéré, évitant toute critique frontale, le film fut contesté pour sa manière innovante d’aborder des thèmes sensibles, la jeunesse et l’héroïsme patriotique et pour son parfum de désillusion qui ne semblait pas très conforme aux directives du parti. Mais, hors contexte politique et avec le recul du temps, Les Ailes est une œuvre délicieusement mélancolique qui mérite d’être découverte.

L’Ascension Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)

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Couvert de prix internationaux dont l’Ours d’or à Berlin, L’Ascension, scénarisé à partir d’un roman de Vassily Bykov, est le dernier film de Larissa Chepitko. Le récit raconte de manière quasi documentaire la fuite de deux soldats russes dans la Biélorussie aux mains de l’occupant nazi. Fortement allégorique, le film ne cesse de jouer du contraste, accentué par l’esthétisme de la photographie en noir et blanc, entre la blancheur immaculée des paysages couverts de neige et la présence des soldats réduits à de lointaines silhouettes sombres ne retrouvant leur humanité que par de splendides plans serrés. Sublimé par une photographie saisissante, ce drame de guerre accorde plus d'attention aux émois de ses protagonistes qu’à leurs faits d’armes concentrés en première partie. La tension du récit est en effet exprimée par l’affrontement des trois figures masculines de l’histoire, celle des deux soldats russes, l’héroïque Sotnikov et le pleutre Rybak, et Portnov, l’implacable interrogateur nazi. Jusqu’au tragique dénouement, l’interprétation respective de Boris Plotnikov, Vladimir Gostioukhine et Anatoli Solonitsyne confèrent une dimension sincèrement poignante à ce chemin de croix déguisé en « survival » psychologique. Trahison, culpabilité, rédemption, les grandes valeurs existentielles, que la cinéaste caractérise par ses gros plans allégoriques et son esthétique intransigeante, insufflent à son film la dimension d’un authentique chef-d’œuvre.

Les Adieux à Matiora Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

C’est durant la préparation de ce film, adaptation d’un roman de Valentin Raspoutine, que Larissa Chepitko et une partie de son équipe de tournage périrent dans un accident de voiture. C’est son mari Elem Klimov qui reprendra le flambeau en hommage à cette cinéaste fauchée en pleine gloire et auquel il consacrera aussi un court-métrage biographique (cf., bonus). Le film, entièrement reconsidéré par le réalisateur, est structuré en deux parties qui dépeignent les réactions d’une population contrainte de quitter sa terre ancestrale, l’île et le village de Matiora voués à la submersion d’un lac de barrage. Véritable palette émotionnelle, ce docu-fiction évoque l’hostilité des uns, la joie des autres, la résignation de certains ou leurs gestes symboliques (incendie, toilette) et parfois une réaction viscérale… Imposant et magnifique allégorie de la pérennité, un arbre majestueux semble défier l’hostilité des hommes, résistant à tous les assauts qui ne parviendront pas à le déraciner. Quelques figures se détachent du lot dont la famille du contremaitre Daria et le président du soviet local, Vorontsov. Elem Klimov, qui n’a pas choisi le parti du documentaire objectif et pédagogique, nous propose une vision personnelle rythmée par des images aussi étranges que somptueuses et des séquences alanguies qui traduisent la dichotomie majeure qui s’installe entre les réfractaires, chantres de la tradition, et les progressistes, fervents partisans des bienfaits du modernisme. Élégiaque et grave, mêlant de magnifiques portraits à d’époustouflantes séquences naturelles, Les Adieux à Matiora finissent par posséder la valeur d’un témoignage universel et d’une réflexion existentielle qui dépassent, de loin, la tragédie de ce poignant déracinement. Magistral.

Commentaire technique

Bienvenue, ou Accès interdit aux personnes non autorisées : très bien définie, bon contraste, noirs francs, gris équilibrés, pas de défaut notoires ; mixage russe monophonique clair, sans défaut particulier
Raspoutine, l’agonie : copie SD assez précise, bon contraste, colorimétrie vive et chaude, couleurs peu réalistes, tons saturés ; mixage russe 5.1 aux dialogues clairs, spatialisation impressionnante suivant les séquences mais guère réaliste, sons parfois métalliques
Les Ailes : copie SD précise, contraste moyen, noirs pas assez denses, nombreux défauts (taches blanches, rayures) ; mixage russe monophonique clair, souffle, grésillements légers
L’Ascension : copie SD bien définie, excellent contraste, noirs denses, gris équilibrés, quelques défauts ; mixage russe monophonique clair, des craquements et ronflements, du souffle
Les Adieux à Matiora : copie SD assez précise, bon contraste, nombreux défauts (taches, points blancs, rayures), colorimétrie chaude, tons saturés ; mixage monophonique russe, dynamique mais avec des grésillements et des ronflements

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)

IMDb :
Bienvenue : http://www.imdb.com/title/tt0058022/
Raspoutine, l’agonie : http://www.imdb.com/title/tt0081991/
Les Ailes : http://www.imdb.com/title/tt0061196/
L’Ascension : http://www.imdb.com/title/tt0075404/
Les Adieux à Matiora : http://www.imdb.com/title/tt0086149/

 

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