Actualités Blu-ray/DVD « Les Bourreaux meurent aussi » : un des quatre films antinazis de Fritz Lang
Note artistique : 
(4/5)
Synopsis
En mai 1942, dans Prague occupé par la Wehrmacht, le docteur Svoboda tue Reinhard Heydrich, alias le Bourreau, un nazi fanatique. Traqué par la Gestapo, il bénéficie aussitôt de l'aide de Mascha Novotny qui, orientant ses poursuivants dans une mauvaise direction, l'accueille dans sa famille. Un geste lourd de conséquences car, peu après, la police du Reich arrête son père et plusieurs de ses étudiants, désormais otages de l'occupant avec des centaines d'autres innocents. Tous seront fusillés si la population ne livre pas Svoboda…
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• Titre original : Hangmen Also Die !
• Support testé : blu-ray
• Genre : guerre, drame
• Année : 1943
• Réalisation : Fritz Lang
• Casting : Brian Donlevy, Anna Lee, Walter Brennan, Gene Lockhart, Hans Heinrich von Twardowski, Nana Bryant, Margaret Wycherly, Alexander Granach, Tonio Selwart, Jonathan Hale
• Durée : 2 h 15 mn 17 (version intégrale) 1 h 59 mn 48 (VO/VF)
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : livret de 32 pages par Marc Toullec
• Éditeur : MOVinside
Commentaire artistique
Le personnage de Reinhard Heydrich, exécuté par la résistance tchèque le 27 mai 1942, a inspiré divers films, dont le tout récent HHhH de Cédric Jimenez sorti en 2017, et plusieurs téléfilms. En 1943 deux productions hollywoodiennes majeures proposent leur version des faits, Hitler’s Madman de Doukas Sirk et Les Bourreaux meurent aussi de Fritz Lang. Le film de ce dernier imagine une histoire se déroulant après la mort du « bourreau » et ses terribles conséquences sur la population locale : cette fiction est basée sur l’unique scénario que Berthold Brecht écrivit pour Hollywood mais dont la co-écriture avec John Wexley s’avèra houleuse et se solda par une mention singulière au générique. Finalement Fritz Lang mécontent d’un scénario politisé aux nombreuses scènes de foules incompatibles avec son budget fera aménager le récit à sa façon. Son film, tourné entièrement en studio, révèle l’efficacité d’une réalisation privilégiant la force de l’image à celle du discours et dont le cinéaste se défend d’entretenir toute intention expressionniste (parfois démenti par de somptueux cadrages) qui selon lui relevait d’un autre temps (de sa période muette). La qualité artistique indéniable de la photographie et les trouvailles de mise en scène servent l’efficacité du « spectacle » destiné à dénoncer frontalement la barbarie nazie (massacre de Lidice) sans souci de verser dans la métaphore. Fritz Lang réalise un film au contenu puissant mais avec une forme démonstrative classiquement hollywoodienne. Le casting, peu apprécié par Berthold Brecht, a été imposé par le studio avec les britanniques Brian Donlevy et Anna Lee dont les prestations, pourtant honorables même si elles auraient gagnées à être plus poignantes, seront critiquées par Fritz Lang qui ne soutiendra que les compositions des autres comédiens pourtant parfois surjouées. Après un passage difficile par la censure, le film sort aux USA en mars 1943 dans l’indifférence générale par manque de dimension sentimentale en l’absence de véritable romance et noyé dans le flot d’autres films de propagande antinazie. Il ne sera projeté dans la France de la Libération que dans une version raccourcie idéologiquement qui faisait table rase de tout message politique fort : amputée de onze scènes principalement dédiées au patriotisme populaire le film était devenu un simple thriller. Or, sans prétendre atteindre la puissance des chefs-d’œuvre du maitre, Les Bourreaux meurent aussi est un très bel exemple de son style et de l’exploitation des thèmes qui lui sont chers, un réalisme méticuleux, une caractérisation impressionnante des protagonistes et une manipulation machiavélique des codes dramaturgiques. Redécouvrir ce film en version intégrale très bien restaurée (mais hélas sans les bonus de la précédente édition en DVD), c’est concilier la satisfaction d’un divertissement qui possède encore toute son intensité et le plaisir cinéphilique d’apprécier un film, même mineur, d’un maitre du 7e Art.
Commentaire technique
Nouveau master HD, restauré en 2012 par le « Restoration Department Pinewood Studios UK » à partir des meilleurs éléments d’archive dont un original nitrate de 1943
Copie HD, bien définie, légère granulation, excellent contraste, gamme de gris homogène, noirs francs, défauts inexistants ; mixage anglais monophonique clair et dynamique, souffle constant, pas de distorsion, VF ancienne correcte mais peu convaincante avec dialogues trop présents
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Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(3/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : 
(3,5/5)
IMDb : http://www.imdb.com/title/tt0035966/
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