Actualités Blu-ray/DVD « La Communauté » : une réalisation très classique d’un des créateurs du Dogme…

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

Dans les années 1970, au Danemark, Erik, professeur d'architecture, et Anna, journaliste à la télévision, s'installent avec leur fille de 14 ans, Freja, dans une villa d'un quartier huppé de Copenhague où ils décident de tenter l'expérience de la communauté. Ils y invitent donc des amis mais aussi de nouvelles connaissances à partager là une vie en collectivité où toutes les règles, toutes les décisions sont prises de manière collégiale et soumises à un vote. Si leur communauté favorise l'amitié, l'amour et l'intimité du groupe, une liaison amoureuse entre Erik et l'une de ses étudiantes va venir perturber la vie de tous…

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• Titre original : Kollektivet
• Support testé : blu-ray
• Genre : drame
• Année : 2016
• Réalisation : Thomas Vinterberg
• Casting : Trine Dyrholm, Ulrich Thomsen, Helene Reingaard Neumann, Martha Sofie, Wallstrøm Hansen, Lars Ranthe, Fares Fares
• Durée : 1 h 47 mn 25
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 danois, français
• Bonus : entretien avec Thomas Vinterberg (11 mn 44) - modules Making of (5 mn 56) - bande annonce (1 mn 55)
• Éditeur : Le Pacte

Commentaire artistique

Inspiré de souvenirs d’enfance dans la banlieue de Copenhague, Thomas Vinterberg avait coécrit avec Tobias Lindholm (Borgen…) une pièce de théâtre intitulée « Kollectivet » qui obtint un franc succès au Danemark. Le film qu’il en a tiré accentue un peu plus ces réminiscences autobiographiques, spécialement avec la copie conforme de sa chambre d’enfance dans la communauté où il vivait avec ses parents ainsi que le rôle confié à Helene Reingaard Neumann, sa femme actuelle, qui était, comme son personnage, devenu amoureuse d’un homme marié, le cinéaste en l’occurrence. Thomas Vinterberg, un des fondateurs du Dogme95 et auteur de Festen, film primé à Cannes en 1998, est revenu à un cinéma plus conventionnel, assumé avec classe par sa belle adaptation en 2015 de Loin de la foule déchainée. Pour son nouveau film, La Communauté, il a choisi un thème qu’il connaît bien, celui des communautés qui fleurissaient dans son pays dans les années 70. Le double intérêt de son scénario est d’offrir l’opportunité d’une belle évocation visuelle et sonore (répertoire des années 70) de ces années de liberté et d’idéalisme et la possibilité d’analyser le problème des relations humaines, de la crise du couple et du rôle peu reluisant des hommes au sein d’un microcosme forcément démonstratif. Quelques scènes extérieures (bain, jardin), qui viennent aérer une intrigue en huis clos, n’occultent pas l’origine théâtrale du scénario. La Communauté est avant tout un film de dialogues et de comédiens qui ont su jouer en finesse et subtilité les psychologies tourmentées que leurs personnages dissimulent derrière une fausse indifférence, une empathie forcée et l’affichage artificiel de leur largeur d’esprit. Le tableau est amer mais animé par l’émotion que suscite l’excellente Trine Dyrholm, vue récemment dans la série Les Hériters et déjà actrice dans Festen (avec d’ailleurs Ulrich Thomsen) qui emporta l’Ours d’argent à Berlin pour ce rôle poignant. Tout en dirigeant un film sur la difficulté de la tolérance, un peu trop symboliquement souligné par le personnage interprété par Fares Fares, Thomas Vinterberg retrouve les qualités de son excellent Festen mâtiné de Bergman. Ses règlements de compte savamment orchestrés autour de la table, pivot majeur du décor, démontrent à l’envi l’utopie de ces communautés. Dommage néanmoins que sa réalisation, incontestablement classique, ait oublié les fulgurances du Dogme.

Commentaire technique

Copie HD très bien définie (tournage avec camera Arri Alexa XT), excellent contraste, colorimétrie chaude, teintes nuancées ; mixage danois 5.1 dynamique, dialogues clairs, spatialisation naturaliste sans esbroufe, belle répartition sur les surrounds, ambiances réalistes, excellente mise en valeur de la musique des années 70, LFE discrets

Notre avis

Image : (4/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : (2,5/5)