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Actualités Blu-ray/DVD « Moby Dick » : une adaptation de référence…

Blu ray Moby Dick

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

En 1814, le jeune Ismaël embarque à bord du baleinier le Péquod. Le navire est sous la responsabilité du capitaine Achab, un homme étrange et sombre, obsédé par une idée fixe : retrouver Moby Dick, la baleine blanche qui l'a mutilé et défiguré quelques années plus tôt. L'équipage réalise peu à peu qu'Achab est prêt à prendre tous les risques pour parvenir à ses fins.

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• Titre original : Moby Dick
• Support testé : blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1956
• Réalisation : John Huston
• Casting : Gregory Peck, Richard Basehart, Leo Genn, James Robertson Justice, Harry Andrews, Bernard Miles, Melvyn Johns, Orson Welles, Friedrich von Ledebur
• Durée : 1 h 55 mn 21
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : Moby Dick, un grand roman moderne interview de Philippe Ramos, réalisateur de Capitaine Achab, court métrage sorti en 2003, puis long métrage sorti en 2007, (25 mn 09) - Moby Dick, le projet impossible interview de Pierre Berthomieu, Maître de Conférences en Études Cinématographiques à l'Université Paris Diderot (33 mn 54) - film annonce (3 mn 14) - livret illustré de 12 pages « Moby Dick » par Christophe Chavdia et Jean-Marc Mura
• Éditeur : Rimini Éditions

Commentaire artistique

L’ouvrage qu’Herman Melville publia en 1851 est devenu un des chefs-d’œuvre de la littérature anglo-saxonne : loin du simple livre d’aventures que son récit semble suggérer, « Moby Dick » est un ouvrage métaphorique ambitieux, qui tout en analysant la question existentielle de la destinée humaine, explore les grands thèmes universels que sont la lutte éternelle entre le bien et le mal et la question fondamentale de l’existence de Dieu. Une telle somme romantique et symboliste semblait difficilement transposable au cinéma. Pourtant, précédé par les deux adaptations (1926 et 1930) avec John Barrymore en capitaine Achab, John Huston a relevé le pari de réaliser sa version d’un texte qu’il considérait comme « un énorme blasphème ». Son adaptation, considérée comme la meilleure, a bénéficié de ses talents avérés de scénariste même s’il batailla ferme avec son coscénariste Ray Bradbury. La scénarisation du livre fleuve de Melville se révèle exemplaire puisqu’en moins de deux heures le réalisateur a réussi à caser et à homogénéiser les diverses approches du roman. En effet le film nous gratifie de la trivialité de l’aventure maritime, de la description détaillée, presque pédagogique, de la chasse à la baleine, et de la dimension philosophique et existentielle de la quête du capitaine Achab. Ce magnifique travail de découpage qui rend justice à l’extraordinaire complexité du roman bénéficie d’une mise en forme particulièrement soignée. Outre l’efficacité indéniable d’une mise en scène allant à l’essentiel, Moby Dick doit sa réussite artistique à l’étonnant travail sur l’image par le directeur de la photographie Oswald Morris, qui expérimenta un savant mélange de couleurs désaturées et de noir et blanc traduisant la gravité dramatique et l’ambiance fantastique de l’histoire, portée par la belle partition lyrique de Philip Stainton. Tourné pour l’essentiel aux studios de Shepperton et d’Elstree, mais aussi en mer non sans difficultés, le film utilise un vrai bateau d’époque, le Ryelands construit en 1887 et déjà utilisé en 1950 dans L’Ile au Trésor. Les séquences avec le cachalot (combinaison d’un modèle grandeur nature, de fragments de son corps grandeur nature et de modèles réduits), crée par Robert Clarke et Charles E. Parker, sont encore très regardables et ne prêtent jamais à la moquerie. Mais c’est bien évidemment sur les épaules d’un casting exclusivement masculin que repose la force de ce film exempt de romance (au grand dam du studio) et dont les comédiens ont su incarner la diversité de tous ces personnages singuliers imaginés par Melville (qui s’appuya pour son intrigue sur le naufrage réel du baleinier Essex en 1820), à commencer par le ténébreux capitaine Achab. La prestation de Gregory Peck a d’ailleurs été le principal grief critique à la sortie du film : à 38 ans, l’acteur avait été jugé trop « juvénile » pour endosser la personnalité du capitaine, plus âgé dans le roman, d’où son jeu empreint d’une certaine affectation. Le réalisateur avait envisagé son père Walter mais celui-ci mourut avant la mise en route du projet et la présence de la star fut imposée par le studio pour raison économique... Avec son haut-de-forme et sa barbe imposante la silhouette composée par l’acteur est malgré tout fort impressionnante. Le reste de la distribution est irréprochable : Orson Welles ne fait qu’une courte mais inoubliable apparition dans une scène qu’il aurait écrite lui-même, Richard Basehart, deux fois plus vieux que son personnage ne démérite pas en Ismaël, Friedrich von Ledebur joue le cannibale Queequeg avec un aplomb magnifique et Leo Genn incarne avec sincérité Starbuck, l’indomptable. Certes la description de certains personnages frôle la figuration stéréotypée mais cette simplification est d’autant plus tolérable que le roman est complexe. John Huston n’a pas son pareil pour traduire cinématographiquement ce classique : la séquence d’ouverture et la scène magistrale de la chasse au cachalot blanc demeurent les instants privilégiés de cette adaptation mémorable. A (re) découvrir sans hésitation.

Commentaire technique

Nouvelle édition remastérisée en Haute Définition, copie HD moyennement précise, définition variable, grain modéré, contraste respectant les choix orignaux, colorimétrie froide tendant au sépia, couleurs ternes volontairement, tons désaturés souhaités par le directeur photo Oswald Morris qui utilisa une technique particulière combinant un master aux couleurs désaturées et un master noir et blanc plus une couche d’argent, quelques rayures ; mixage monophonique anglais clair, homogène, sans distorsion ; VF ancienne aux dialogues peu convaincants

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)

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IMDb : http://www.imdb.com/title/tt0049513/

 

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