Actualités DVD : Alexandre Dumas en version américaine

Note artistique globale : (3,5/5)

Synopsis

Le Comte de Monte Cristo : dénoncé comme conspirateur bonapartiste, Edmond Dantès est enfermé dans le sinistre Château d'If. Le croyant mort, sa fiancée Mercedes se résout à épouser son rival. Au bout de 14 ans, il parvient à s'évader et revient assouvir sa vengeance sous une nouvelle identité : le Comte de Monte Cristo.

Cagliostro : les parents de Joseph Balsamo ont été pendus à tort, et lui-même fut torturé. Des années plus tard, il découvre l'hypnose et décide de s'en servir pour acquérir richesse et renommée. Sous le nom du Comte de Cagliostro, il s'introduit à la cour et met en œuvre un complot visant à discréditer la future reine.

• Titre français : Le Comte de Monte Cristo - Cagliostro
• Titre original : The Count of Monte Cristo - Black Magic
• Support testé : DVD
• Genre : aventure, drame
• Année : 1934, 1949
• Réalisation : Rowland V. Lee, Gregory Ratoff
• Casting : (1) Robert Donat, Elissa Landi, Louis Calhern, Sidney Blackmer, Raymond Walburn, O.P. Heggie (2) Orson Welles, Nancy Guild, Akim Tamiroff, Frank Latimore, Valentina Cortese, Margot Grahame
• Durée : 1 h 48 mn 25 - 1 h 40 mn 48
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 2.0 monophonique anglais
• Bonus : restauration (2 mn 33, 2 mn 05) - la collection
• Éditeur : Rimini Editions

Commentaire artistique

Le Comte de Monte Cristo Note artistique : (3,5/5)

Le copieux roman d’Alexandre Dumas a été condensé en moins de deux heures essentiellement sous la plume de Philip Dunne. Cette énième adaptation américaine, la première parlante, conserve la majorité de la trame dramatique du texte tout en la resserrant et en modifiant l’intrigue. Le film connu un tel succès que son producteur Edward Small commandera deux « suites » en 1940 et 1946 mais sans Robert Donat, acteur anglais à la santé fragile. En effet Monte Cristo est le seul rôle américain que l’acteur jouera de sa vie et il compose avec intensité ce héros broyé par le destin et assoiffé de vengeance. Quelque peu statique et démonstratif, réminiscences des méthodes du cinéma muet encore peu éloignées, le film assez artificiel dans sa première partie, notamment avec un Château d’If de carton-pâte, devient nettement plus passionnant lorsqu’il développe la vengeance et le cas de conscience du comte. Tout en trahissant l’auteur, le film de Rowland V. Lee est pourtant une des adaptations étrangères de Dumas les moins fantaisistes et un splendide mélodrame à la photographie remarquable. Le professionnalisme d’Hollywood est manifeste dans le soin apporté aux costumes, aux décors et accessoires et aux éclairages qui font de ce film un divertissement attrayant. Pour le spectateur hexagonal, qui pourra sourire de l’ingénuité de la reconstitution historique, cette adaptation est un excellent témoignage du traitement à la mode hollywoodienne d’un classique de la littérature française. Fort distrayant.

Cagliostro Note artistique : (4/5)

Libre adaptation du roman d’Alexandre Dumas « Joseph Balsamo », Cagliostro a été mis en scène par Gregory Ratoff d’origine russe qui eut aussi une carrière d’acteur (Eve de Mankiewicz en 1950). Le scénario de Charles Bennett et Richard Schayer brode sur ce mystérieux hypnotiseur dont l’histoire, structurée par divers flash-backs, est racontée par Dumas lui-même (scène d’ouverture) et mêle plusieurs personnages historiques, Mesmer, madame Du Barry, Louis XV et Marie-Antoinette. Le projet de ce film avait été lancé dès 1943 par le producteur Edward Small avec Charles Boyer en tête d’affiche, puis George Sanders ; c’est finalement Orson Welles suggéré par Hedda Hopper qui sera retenu. Le génial cinéaste, féru de Dumas et d’hypnotisme, compose un magistral Cagliostro de cinéma et déclara s’être beaucoup amusé à « participer » à ce film dirigé par son ami Gregory Ratoff. Le thème de la coexistence de la vérité et de la fiction, qu’il explorera moult fois, l’opportunité de mystifier le public et la prétention d’influencer le destin (séquences finales) sont très wellesiens, de Citizen Kane à Macbeth. Bien que Cagliostro n’atteigne jamais la densité de ces personnages, l’idée d’Orson Welles, franchement divergente de celle de Gregory Ratoff, était de faire du magicien un manipulateur de foule, une personnification symbolique annonçant les révolutionnaires, de Danton à Robespierre ! Si le film ne concrétisera pas cette ambition, il mérite néanmoins la considération parce qu’il se démarque d’un banal film d’aventures par la très belle photographie d’Ubaldo Arata et Anchise Brizzi, la bonne tenue de son interprétation et (surtout) la plus que probable participation d’Orson Welles. Celui-ci est suspecté d’avoir œuvré sur le scénario et d’avoir apporté ses idées novatrices à la réalisation dont il est facile de déceler l'audace inhabituelle aux productions hollywoodiennes de l’époque et qui porte la marque de son talent. Après le succès de son film de 1934, Le Comte de Monte Cristo, Edward Small a bien compris le potentiel cinématographique des romans historiques d’Alexandre Dumas : parmi les nombreuses autres adaptations qu’il va produire, Cagliostro, la plus réussie, mérite d’être redécouverte dans sa copie restaurée et débarrassée des marques du temps.

Commentaire technique

Copie SD restaurées.

Le Comte de Monte Cristo : belle définition, bon contraste, léger grain, noirs francs, échelle de gris homogène, défauts disparus (excepté un poil fugitif dans le bas du cadre) ; mixage monophonique anglais clair, bruit de fond modéré, pas de distorsion
Cagliostro : bien définie, précision variable selon les plans, excellent contraste, léger grain, noirs denses, gris nuancés, défauts disparus ; mixage monophonique anglais avec du souffle et quelques défauts

Notre avis

Image : (4/5)
Mixages sonores : (3/5)
Bonus : (1/5)
Packaging : (3/5)

IMDb :
Le Comte de Monte Cristo : http://www.imdb.com/title/tt0025004/
Cagliostro : http://www.imdb.com/title/tt0041182/

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