Actualités DVD « Salt and Fire » : un Werner Herzog mineur aux images léchées…

Note artistique : (2,5/5)

Synopsis

Deux écologistes sont envoyés en Amérique du Sud dans le cadre d'une enquête menée par l'ONU sur une catastrophe écologique. Ils sont kidnappés par le PDG d'une grande entreprise tenue responsable d'avoir provoqué un désastre écologique dans le désert de Bolivie. Mais quand un volcan à proximité commence à montrer des signes d'éruption, ils doivent s'unir pour éviter un désastre.

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• Titre original : Salt and Fire
• Support testé : DVD
• Genre : thriller
• Année : 2016
• Réalisation : Werner Herzog
• Casting : Michael Shannon, Veronica Ferres, Gael Garcia Bernal, Werner Herzog, Anita Briem, Lawrence Krauss
• Durée : 1 h 33 mn 36
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : Dolby Digital 5.1 anglais
• Bonus : bande annonce (1 mn 17)
• Éditeur : Potemkine et agnès b.

Commentaire artistique

Tourné dans le désert de sel d'Uyuni, le nouveau film de Werner Herzog est un thriller écologique, inspiré d'une nouvelle « Aral » de Tom Bissell qui rompt avec la veine documentaire de ses dernières réalisations. Le scénario ne reprend que l’idée initiale de la nouvelle et transpose l’intrigue en Bolivie après avoir constaté les difficultés de tourner sur la Mer d’Aral. Si la première partie du film relève du film d’action avec enlèvement énigmatique de scientifiques, la suite du récit se concentre sur une aventure à la Robinson : Werner Herzog se paie le luxe d’abandonner la star allemande Veronica Ferres sur une « île » déserte au milieu de la plus grande étendue de sel du monde et flanquée de deux gamins handicapés, une situation extrême et inattendue qui déconcerte après l’entrée en matière plus conventionnelle de l’aventure. Bien que la forme de Salt and Fire soit celle d’un film d’action, le message écologique (sur la désertification de la planète) qu’il véhicule n’aura échappé à personne. Le cinéaste a d’ailleurs embauché le scientifique Lawrence Krauss pour jouer un des ravisseurs mais c’est Michael Shannon qui retient l’attention en patron enfin lucide. Défini comme une rêverie par son auteur, le film pourra déconcerter par son approche de la perception qui est symbolisée par le principe de l’anamorphose picturale (déformation d’une image qui se recompose à un certain point de vue) et illustrée par une peinture d’un couloir du monastère de la Trinité des Monts à Patmos. Une vraie métaphore pour une question existentielle sur notre aptitude à distinguer le tangible de l’onirisme. Indiscutablement le cinéma de Werner Herzog tranche avec le conformisme cinématographique ambiant et constitue, comme autrefois, une authentique aventure : les sublimes images du désert de sel d'Uyuni par Peter Zeitlinger et les conditions spartiates de tournage en Bolivie confèrent une grand authenticité visuelle à cette histoire de révélation. Cependant le symbolisme appuyé d’un récit assez lâche et le brutal changement de genre à mi-parcours qui crée une confusion nuisible à son adhésion rendent cette fiction difficilement acceptable. Et ce n’est pas la présence sous-employée de Gael Garcia Bernal ou la pseudo renaissance initiatique de Veronica Ferres qui vont susciter l’intérêt pour cette intrigue invraisemblable. Malgré ses magnifiques images, Salt and Fire, trop apprêté et trop artificiel, est un « Herzog » bien décevant.

Commentaire technique

Copie SD bien définie, excellent contraste, étalonnage lumineux, colorimétrie chatoyante, teintes nuancées ; mixage 5.1 anglais clair et dynamique, dialogues centrés, belle spatialisation aux ambiances réalistes, surrounds efficaces

Notre avis

Image : (4/5)
Mixage sonore : (4/5)
Bonus : (1/5)
Packaging : (3/5)