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Actualités Blu-ray/DVD « Le Port de la drogue » : un polar magistral sans substance illicite...

Blu ray Le Port de la drogue

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)

Synopsis

Dans le métro Newyorkais, Candy, une jeune femme soupçonnée par la police d'être un agent communiste, se fait voler son portefeuille par un pickpocket. Elle ignorait qu'il contenait un microfilm important. Le voleur, Skip McCoy, est pris en filature par le FBI. De leur côté, les espions communistes vont tout mettre en œuvre pour récupérer leurs documents.

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• Titre original : Pickup on South Street
• Support testé : blu-ray
• Genre : policier
• Année : 1953
• Réalisation : Samuel Fulller
• Casting : Richard Widmark, Jean Peters, Thelma Ritter, Murvyn Vye, Richard Kiley, Willis Bouchey
• Durée : 1 h 20 mn 30
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, française
• Bonus : entretien avec Mathieu Macheret, critique cinéma pour Le Monde (21 mn 15) - dans la même collection
• Éditeur : ESC Éditions

Commentaire artistique

Le scénario de Samuel Fuller est basé sur le roman « Blaze of Glory » de Dwight Taylor que lui a soumis Darryl F. Zanuck. Le cinéaste en modifia la teneur en remplaçant l’avocate amoureuse d’un malfaiteur par un duo de looser, un pickpocket sans envergure et une prostituée et en supprimant l’argument du trafic de drogues. Familier des fictions criminelles, il peaufine la documentation de son récit auprès d’un policier newyorkais Dan Campion mis à pied pour violence. La contribution de ce dernier explique probablement la brutalité de certaines scènes et les réticences du studio pour cette histoire qui ne cesse d’entremêler la violence et la sensualité. À sa sortie, le film sera incompris aux USA notamment par J. Edgar Hoover qui accusa Fuller d’avoir montré un antipatriote et de ternir l’image du FBI qui utiliserait des informateurs. En France ce n’est guère mieux : à une époque où le PCF est une force politique non négligeable, les allusions au communisme sont supprimées et le récit transformé en trafic de stupéfiant (d’où le titre français) comme l’avait imaginé Dwight Taylor ! Cette pirouette a été rendue possible par la teneur du scénario de Fuller qui ne désirait pas faire un film politique mais souhaitait utiliser le communisme comme un repoussoir, l’incarnation du mal à combattre, nécessaire à la tension dramatique. En effet le récit tourne autour de quelques personnages, le duo central du voleur et de sa petite amie, les policiers et les communistes ! Le découpage, ingénieux, ne cesse de multiplier les péripéties en sautant d’un groupe à l’autre avec interventions de divers personnages secondaires, parfois à peine entrevus ; on se souviendra de la pittoresque vendeuse de cravates Moe et de sa fin tragique pour laquelle Thelma Ritter faillit remporter un Oscar. Bien que le film ne privilégie aucun des personnages, la réalisation de Samuel Fuller a souligné les rapports singuliers qui unissent le pickpocket, un minable malfrat composé avec son intensité habituelle par Richard Widmark, et sa petite amie, une dame de petite vertu interprétée par la séduisante Jean Peters qui avait su convaincre, par sa démarche chaloupée, le cinéaste de l’engager. Très ramassé, le film ne se dilue jamais dans les détails préférant l’efficacité de scènes démonstratives superbement construites (séquence d’ouverture dans le métro par exemple) à des séquences plus classiquement explicatives. Usant de dialogues percutants et incisifs, Samuel Fuller a beaucoup soigné l’esthétique de son polar : le contexte urbain newyorkais est bien évoqué malgré un tournage à Los Angeles, la tanière « aquatique » du pickpocket est savamment construite en studio, les éclairages contrastés et les cadrages admirables de Joseph McDonald traduisent une atmosphère hautement suggestive frôlant parfois le naturalisme documentaire. Modèle du genre, ce polar bénéfice de quelques gros plans inoubliables, d’une caméra très mobile et d’un art consommé du montage. Et si le cinéma de Fuller semble expédier la psychologie de ses protagonistes, c’est pourtant la brutalité de sa réalisation qui surprit à sa sortie et discrédita partiellement ce splendide drame humain. Aujourd’hui estimé à sa juste valeur, son argument patriotique s’efface désormais derrière la splendide description de ces deux marginaux, plus vertueux et moins asociaux qu’ils ne le paraissent. Un film noir attachant, somptueux, brutal et sensuel, certainement l’un des meilleurs scénarios écrit par Samuel Fuller.

Commentaire technique

Copie HD au nouveau master, bien définie, précision variable selon les plans, léger grain, superbe contraste, noirs francs, échelle de gris homogène, défauts nettoyés ; mixage anglais monophonique clair, dynamique, équilibré, sans distorsion ; VF ancienne, sourde aux dialogues caverneux écrasant les ambiances

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile griseetoile griseetoile grise(2/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile griseetoile grise(2,5/5)

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IMDb : http://www.imdb.com/title/tt0046187/

 



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