Actualités DVD « Seul dans Berlin » : hommage sans émotion aux époux Hampel

Note artistique : (3/5)

Synopsis

En 1940 à Berlin, après la capitulation de la France, Adolf Hitler est au sommet du pouvoir. Le couple ouvrier Anna et Otto Quangel habitent dans un quartier modeste. Leurs voisins sont des fervents nazis, des juifs, des sympathisants du régime, des intellectuels : un échantillon de la société allemande de l’époque. Un jour de juin, la vie des Quangel bascule brutalement. Hans Quangel, le fils unique du couple, est un de ces jeunes hommes sacrifiés qui meurent au front. Avec sa disparition disparaît aussi l'unique raison de vivre que les Quangel avaient encore. Anna et Otto ne sont pas des résistants, ce sont des parents qui ont perdu leur enfant.

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• Titre original : Alone in Berlin
• Support testé : DVD
• Genre : drame, guerre
• Année : 2016
• Réalisation : Vincent Pérez
• Casting : Emma Thompson, Daniel Brühl, Brendan Gleeson, Mikael Persbrandt, Uwe Preuss, Katrin Pollitt, Katharina Schüttler, Imogen Kogge, Jürgen Tarrach, Jacob Matschenz, Joachim Bißmeier, Hans Martin Stier, Moritz Grove, Marko Dyrlich, Lars Rudolph, Katharina Abt, Daniel Sträßer
• Durée : 1 h 38 mn 47
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,40/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 anglais, français
• Bonus : copie du film en Digital HD
• Éditeur : Pathé !

Commentaire artistique

Les époux Otto et Elise Hampel ont été guillotinés par les nazis le 8 avril 1943 pour avoir disséminés dans la ville de Berlin des cartes postales incitant à se rebeller contre le régime hitlérien. Cette résistance héroïque a été à la source du roman remarquable d’Hans Fallada « Jeder stirbt für sich allein » (1947), un classique de la littérature germanique déjà porté, en allemand, deux fois à l’écran en 1962 et 1975 et plusieurs fois à la télévision. Pour cette troisième version, Vincent Pérez assume la réalisation ; si les décors sont réalistes puisque le film est en partie tourné sur place, le choix de la langue anglaise avec accent allemand (pour des raisons de financement hélas) dénature partiellement l’intensité de la narration, quelle que soit le talent du casting réuni. Le scénario adapte le roman dans le sens d’un thriller, dont on connaît l’issu, centré sur les époux, une décision qui pèse défavorablement sur le témoignage historique en réduisant l’enjeu de ce combat à un trivial film d’action. Si le récit est au demeurant fort bien mené, sa simplification à l’extrême diminue la signification sociale du roman qui décrivait l’immeuble des Quangel comme un microcosme de la société berlinoise durant le régime nazi. Projet de longue date pour Vincent Pérez, dont la famille maternelle avait fui l’Allemagne nazie, Seul dans Berlin est visuellement séduisant par la qualité de l’évocation, décors (immeuble entièrement refait par la production), costumes et accessoires, rien ne manque pour illustrer, un peu trop proprement, ces temps troublés. Le casting, dominé par le couple Emma Thompson et Brendan Gleeson, s’essaye à donner une consistance à des personnages en manque de subtilité même s’il est vrai qu’effectivement ces citoyens ordinaires ne surpassent la banalité de leur existence que poussés par leur résistance au pouvoir. Daniel Brühl hérite d’un rôle brutal bien trop schématique dont il s’acquitte cependant avec conviction. En décidant d’adapter le roman, complété du journal inédit tenu par Hans Fallada en prison, dans un souci trop factuel de coller à la réalité, le film ne parvient pas à transmettre le potentiel émotionnel que cette histoire recèle, et c’est bien dommage. Il aurait fallu plus qu’une illustration soignée, soutenue par la belle musique d’Alexandre Desplat, pour témoigner avec vigueur de l’action des Quangel/Hampel. Mais malgré son manque de souffle, Seul dans Berlin aura assurément le mérite d’avoir élargi à un public plus large le témoignage de cet acte de résistance, ce qui n’est déjà pas si mal.

Commentaire technique

Copie SD assez bien définie, excellent contraste, colorimétrie chaude tirant vers le sépia, teintes nuancées, tons saturés ; mixage anglais 5.1 très ouvert, dialogues clairs, spatialisation impressionnante (scène d’ouverture) avec une répartition ample et naturaliste sur les surrounds, LFE bien sollicités

Notre avis

Image : (3,5/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (1/5)
Packaging : (2,5/5)