Actualités Blu-ray/DVD « Moi, Daniel Blake » : une Palme d’or méritée…

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l'aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l'obligation d'une recherche d'emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Katie, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d'accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée en foyer d'accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande-Bretagne d'aujourd'hui, Daniel et Katie vont tenter de s'entraider…

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• Titre original : I, Daniel Blake
• Support testé : blu-ray
• Genre : drame
• Année : 2016
• Réalisation : Ken Loach
• Casting : Dave Johns, Hayley Squires, Sharon Percy, Briana Shann, Dylan McKiernan, John Sumner
• Durée : 1 h 40 mn 25
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais, français
• Bonus : entretien avec Ken Loach (22 mn 22) - scènes coupées (7 mn 17) - bande annonce (1 mn 52)
• Éditeur : Le Pacte

Commentaire artistique

Récompensée par la prestigieuse Palme d’or au festival de Cannes et le César 2017 du meilleur film étranger, la dernière réalisation de Ken Loach, écrite par son scénariste de toujours, Paul Laverty, s’intéresse aux laissés pour compte de notre société et accuse les intérêts politico-économiques néo-libéraux qui dominent le monde, et tout spécialement la Grande Bretagne. Le récit vise particulièrement la diffamation systématique des bénéficiaires de l’aide sociale par l’extrême droite, un dénigrement en parfaite adéquation avec la volonté d’austérité du gouvernement britannique et qui a conduit aux pires excès. Comme à son habitude, le cinéaste s’attaque aux injustices sociales et utilise la seule arme en sa possession, la fiction cinématographique qui dépeint des protagonistes, souvent des petites gens en guise de héros, partageant les vicissitudes d’un destin commun et universel. Le récit dénonce l’absurdité de l’administration volontairement inefficace et politiquement retors. Mais le film, loin d’être conçu comme une fable sociale, est au contraire très ancré dans le réalisme issu d’une enquête auprès de chercheurs d’emploi dont les expériences, y compris dans les banques alimentaires, ont fourni la trame du scénario. Pour lier le tout, les auteurs ont imaginé un récit qui se déroule dans la petite ville de Newcastle et qui est centré sur un sexagénaire veuf, Daniel Blake, menuisier qualifié mais interdit de travail par une crise cardiaque et sur une jeune mère célibataire déracinée avec ses deux enfants, Katie, condamnée aux pires expédients. Dans un registre où la vérité psychologique et la familiarité du milieu et du parler local étaient indispensables, les deux comédiens choisis, Dave Johns et Hayley Squires, sont admirablement convaincants. L’acteur a d’ailleurs suivi des cours de menuiserie afin d’avoir le geste naturel de l’artisan. La mise en scène d’une grande sobriété ne cherche jamais à mythifier l’action et assure par sa simplicité le naturalisme recherché. Le découpage conjugue avec habileté les scènes kafkaïennes à Pôle-Emploi, teintées par l’humour noir de certaines situations, et l’émotion sans sensiblerie qui naît de toutes ces séquences où Daniel s’occupe avec une touchante sincérité de Katie (sa fille de substitution ?) et de ses enfants. D’une grande justesse, Moi, Daniel Blake est un film militant qui évite l’écueil de la propagande et privilégie, au contraire, l’exactitude de la description. Sa dénonciation du grand bluff politique à solutionner les inégalités économiques héritées de la loi de marché s’impose d’elle-même. Ken Loach n’aura eu qu’à placer sa caméra au « Job Center », le bon endroit pour démontrer comment la dignité des chercheurs d’emploi ne pèse pas lourd face aux intérêts d’une société libérale. Cruel et salutaire.

Commentaire technique

Copie HD bien définie, bon contraste, colorimétrie naturaliste aux couleurs ternes, teintes réalistes ; mixage anglais 5.1 aux dialogues clairs et centrés, belle dynamique, spatialisation naturaliste, ambiances détaillées aux surrounds efficaces mais discrets, VF peu convaincante

Notre avis

Image : (4/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)