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Actualités Blu-ray/DVD « Fuocoammare Par-delà Lampedusa » : un documentaire d’auteur…

Blu ray Fucuoammare

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Samuele a 12 ans et vit sur une île au milieu de la mer. Il va à l'école, adore tirer et chasser avec sa fronde. Il aime les jeux terrestres, même si tout autour de lui parle de la mer et des hommes, des femmes, des enfants qui tentent de la traverser pour rejoindre son île. Car il n'est pas sur une île comme les autres. Cette île s'appelle Lampedusa et c'est une frontière hautement symbolique de l'Europe, traversée ces 20 dernières années par des milliers de migrants en quête de liberté.

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• Titre original : Fuocoammare
• Support testé : blu-ray
• Genre : documentaire
• Année : 2016
• Réalisation : Gianfranco Rosi
• Casting : Samuele Pucillo, Maria Costa, Giuseppe Fragapane, Samuele Caruana, Pietro Bartolo, Francesco Mannino
• Durée : 1 h 49 mn 20
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 italien
• Bonus : entretiens par Philippe Piazzo avec Gianfranco Rosi, réalisateur (5 mn 55) et Pietro Bartolo, médecin et directeur de l'hôpital de Lampedusa (28 mn 40) - entretiens par Ève Pillot avec Olivier Favier, traducteur de l'italien et reporter (12 mn 52) et Éric Valmir, ancien correspondant Radio France en Italie de 2006 à 2011 (12 mn 54)
• Éditeur : Blaq out

Commentaire artistique

Fuocoammare, titre évocateur d’une chanson populaire locale de Lampedusa, est un film singulier à plus d’un titre. S’il appartient bien au genre documentaire puisque toutes ses images ont été captées dans la réalité par le réalisateur, de préférence sous la lumière terne de l’hiver, ses partis pris, « scénariser » son récit et de ne pas faire un sujet directement sur les migrants, imposent de le classer plutôt dans les films d’auteur. Couronné en 2016 par le prestigieux Ours d’or à Berlin, ce documentaire se veut, selon les dires de son réalisateur, un film sur des rencontres dont le contenu montrerait l’île de Lampedusa sous un angle foncièrement différent de la triste image véhiculée par les médias ces dernières années. À cette fin le cinéaste s’est attaché à dévoiler ce que les infos ne montrent jamais, la vie des habitants de l’île, plus particulièrement celle de Samuele, un enfant, de Pietro Bartolo, le médecin chef de l’hôpital, et de Giuseppe Fragapane, l’animateur de la radio locale. Loin du compte rendu des faits propre au genre, Gianfranco Rosi a préféré réaliser un film obéissant à la grammaire du 7e Art et qui laisserait au spectateur une large part d’interprétation : bien que ce choix soit en fait théorique et subjectif, il a la particularité de dépasser le simple contenu instructif du documentaire traditionnel pour le hisser à un niveau manifestement émotionnel. La tragédie des migrants est constamment présentée symboliquement en usant d’un savant montage des faits bruts (appel des garde-côtes, angoisse de Samuele, vie des insulaires, sauvetage en mer) et jouant sur la distanciation entre la vie insulaire et le drame qui se joue en permanence non loin sur la mer, ce qui est le propre du langage cinématographique, même si la forme peut paraître parfois trop ambitieuse. L’efficacité du procédé reste à démontrer et l’interpellation des consciences a toute les chances d’être limitée aux seuls cinéphiles. Néanmoins il faut souligner la qualité formelle de ce documentaire réalisé dans des conditions spartiates (c’est le cinéaste qui réalise le cadre et la prise de son avec sa caméra légère ARRI Alexa Amira) mais fort efficaces : outre la beauté des plans et le travail sur la lumière, cette méthode permet de saisir au plus près la personnalité des insulaires, notamment celle du mémorable docteur Bartolo (voir aussi son captivant entretien en bonus). Si la terrible réalité s’affirme sans fard au cours d’une séquence crue de sauvetage, le film ne vise pas l’apitoiement mais bien une prise conscience dont les questions, en filigrane (mondialisation, flux migratoires, opérations en Méditerranée, enjeux politiques et droit d’asile…), résonnent d’autant plus qu’elles n’apparaissent qu’en creux derrière ces vies d’insulaires sans rapport avec les migrants (désormais habitants et réfugiés ne se croisent jamais sur l’île). Le film très personnel de Gianfranco Rosi pourra paraître discutable dans ses partis-pris, pas toujours évidents, et sur le bienfondé d’aborder une question majeure de civilisation par une perspective aussi étroite et un angle si particulier. On devine néanmoins l’intérêt du cinéaste pour humaniser son tableau et son profond désir d’aller à la rencontre des insulaires mais son documentaire, sans commentaire ni musique, a plus de chance de décontenancer son public que de le sensibiliser.

Commentaire technique

Copie HD bien définie, bon contraste, étalonnage et colorimétrie naturalises, teintes réalistes froides sans dominante, tons saturés ; mixage italien 5.1 clair, spatialisation modérée et naturaliste, surrounds discrets mais efficaces, excellente dynamique

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

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IMDb : http://www.imdb.com/title/tt3652526/

 

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