Actualités Blu-ray/DVD « Le Coffret de l’espace » : une sympathique anthologie de séries B

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

Attention Voyageurs de l’Espace ! Votre périple intergalactique s’annonce semé d’embuches… Entre deux missions d’exploration de la Lune ou de Vénus, vous n’êtes pas à l’abri de tomber nez à nez avec un scientifique fou, une créature préhistorique ou bien un peuple tout entier de femmes-chat ! Prenez garde aux invasions et ne négligez pas les avertissements extraterrestres sous peine de représailles et de guerre atomique… Préparez-vous à une aventure cosmique à travers huit films qui vous emmèneront aux quatre coins de l’univers !

La Guerre des satellites : une « force inconnue » déclare la guerre à la planète Terre lorsque les Nations Unies désobéissent à l’ordre d’interrompre leurs tentatives d’assembler un satellite dans l’atmosphère.

Instinct de survie : dans un monde post-apocalyptique, résultat d’une guerre atomique, un groupe de rescapés trouve refuge chez un survivaliste et sa fille d’une grande beauté…

Objectif Lune : le gouvernement américain a pour projet d’établir des stations spatiales sur la Lune. Une femme Colonel et des hommes sont chargés d’explorer l’astre lunaire lorsqu’un espion met en péril l’expédition et le futur du monde libre…

La Femme préhistorique : un mystérieux hypnotiseur projette sa jolie assistante dans l’une de ses vies antérieures et la transforme ainsi en une créature marine préhistorique…

Les Cat-Women : une fusée, avec à son bord cinq astronautes, atterrit sur la Lune. Helen, membre de l’équipage, a la vive impression de connaître ces lieux. Lors de leur exploration ils vont rencontrer les vestiges d’une civilisation inconnue… Les Cat-Women. Allons-nous assister au choc des civilisations ?

Le Cerveau atomique : une vieille femme riche et peu scrupuleuse projette avec un scientifique fou de transplanter son cerveau dans la boite crânienne d’une jeune femme au sex-appeal débordant...

Voyage sur la planète préhistorique : parties de la base lunaire 7, les navettes spatiales Sirius et Véga entreprennent un long voyage en direction de la planète Vénus. Leur mission : explorer la planète afin de rechercher toute trace de vie. Mais les deux équipages sont loin d’être préparés aux multiples dangers auxquels ils vont devoir se confronter

Le Cerveau de la planète Arous : venu de la planète Arous, Gor arrive sur Terre et prend possession du corps de Steve March. Il espère ainsi obtenir le pouvoir absolu ! Mais l’un de ses congénères, Val, vient à la rescousse pour l’empêcher de mettre sur pied ces plans diaboliques ! La planète Terre survivra-t-elle à cette guerre des cerveaux ?

• Titre français : La Guerre des satellites - Instinct de survie - Objectif Lune - La Femme préhistorique - Les Cat-Women - Le Cerveau atomique - Voyage sur la planète préhistorique - Le Cerveau de la planète Arous
• Titre original : War Of The Satellites - Day the World Ended - Project Moon Base - The She-Creature - Cat-Women Of The Moon - Monstrosity / The Atomic Brain - Voyage to the Prehistoric Planet - The Brain from the Planet Arous
• Support : DVD
• Genre : science-fiction
• Année : 1958, 1955, 1953, 1956, 1953, 1963, 1965, 1957
• Réalisation : Roger Corman (1, 2), Richard Talmadge, Edward L. Cahn, Arthur Hilton, Joseph Mascelli, Curtis Harrington, Nathan Hertz (Nathan Juran)
• Casting : (1) Dick Miller, Susan Cabot, Richard Devon, Robert Shayne, Mitzi Mccall (2) Richard Denning, Lori Nelson, Adele Jergens, Mike Connors, Raymond Hatton (3) Donna Martell, Hayden Rorke, Ross Ford, Robert Karnes (4) Marla English, Chester Morris, Tom Conway, Cathy Downs, Lance Fuller (5) Sonny Tufts, Victor Jory, Marie Windsor, William Phipps, Douglas Fowley (6) Marjorie Eaton, Frank Gerstle, Frank Fowler, Erika Peters (7) Basil Rathbone, Faith Domergue, John Bix (8)
John Agar, Joyce Meadows, Robert Fuller, Thomas B. Henry
• Durée : 1 h 05 mn 26 - 1 h 18 mn 42 - 1 h 01 mn 14 - 1 h 17 mn 29 - 1 h 03 mn 43 - 1 h 04 mn 34 - 1 h 13 mn 50 - 1 h 11 mn 03
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1.37/1 noir et blanc (1-3, 5-6, 8) - 2,00/1 noir et blanc (2) - 1,85/1 noir et blanc (4) - 1,37/1 couleur (7)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : MPEG 2.0 monophonique anglais,
• Bonus : (1) Flash Gordon, Mission Pour Mars, épisode pilote (1938, 20 mn 24) (2) Buck Rogers épisode pilote (1939, 20 mn 59) (3) Radar Men From The Moon épisode pilote (1952, 20 mn 05) (4) Flash Gordon, Conquers The Universe épisode pilote (1940, 20 mn 35)
• Éditeur : Bach Films

Commentaire artistique

La Guerre des satellites : surfant sur le lancement par l’URSS du premier spoutnik en octobre 1957, Roger Corman, selon son habitude, va concevoir et réaliser son film en quelques semaines. Cette précipitation coutumière débouche sur une histoire fourre-tout de conquête spatiale et de menace extraterrestre assez peu crédible et desservie par des effets spéciaux spécialement fauchés et datés. Les meilleurs plans sont encore ceux où, à défaut de scènes d’action énergique, les acteurs réussissent à donner un peu de corps à ce récit décousu mais sympathique. Si la technologie décrite est totalement désuète, l’argument du film n’est pas sans intérêt car il s’inscrit dans la confrontation des deux blocs et de la guerre froide des années 50.
Instinct de survie : Roger Corman a expédié la réalisation de ce film en un temps record, dix jours à peine, sur un scénario de commande écrit par Lou Rusoff et avec un budget dérisoire de moins de cent mille dollars. Sur le thème qui deviendra classique du récit post-apocalypse nucléaire initié par Cinq survivants d’Arch Oboler (1951), il réussit un huis clos assez convaincant, hormis les maquillages et les effets spéciaux très datés. Manque de finance aidant, il a limité le nombre de ses protagonistes et, malgré quelques clichés, réussit, pour son premier film de science-fiction, à susciter la curiosité sur leur sort, aidé par le jeu des acteurs tout à fait acceptable. Avec aussi peu de moyens et une intrigue très mince, Roger Corman réalise une série B plaisante dont les thèmes sur la survie de l’humanité et les mutants nucléaires deviendront une réelle source d’inspiration du genre.
Objectif Lune : le scénario signé par Robert A. Heinlein, écrivain réputé de SF, est très ancré dans les années 50 où le projet de voyage spatial et l’anticommunisme vont bon train. Ce film devait être le pilote d’une série télévisée, ce qui explique la faiblesse de son budget avec ses effets spéciaux et ses décors rudimentaires (l’aéronef, la cabine de pilotage, les combinaisons spatiales sont les mêmes que ceux du film Les Cat-Women produit la même année) et un tournage éclair. Cette indigence n’interdit pas, pour un film de 1953, quelques audaces, notamment ces plans surprenants où l’apesanteur est simulée (préfigurant… 2001) et une certaine dose d’humour (avertissement sur les parois de la station spatiale). Si la description des paysages lunaires et des sorties des astronautes est plus que sommaire, l’intrigue ne manque de piquant avec son espionnage, son machisme ambiant et sa happy-end conformiste. Le casting ne fait de merveille mais la plastique de Donna Martell supplante la faiblesse de son interprétation. Souvent naïf, assez bavard et terriblement daté, ce film est à réserver aux cinéphiles avertis capables d’apprécier la distanciation obligatoire que suppose sa vision…
La Femme préhistorique : pour le second film d’Edward L. Cahn, produit et réalisé avec une partie des équipes de Roger Corman, le scénario de Lou Rusoff invente une histoire embrouillée à base d’hypnose et de psychanalyse dont l’atmosphère est souvent plus fantastique que SF malgré la sollicitation du rationalisme scientifique. Le film est très inégal, plutôt convainquant lorsque l’intrigue concerne les humains mais franchement risible lorsqu’intervient le monstre aquatique dont le costume en caoutchouc est endossé par Paul Blaisdell. Malgré l’état exécrable de la copie, la qualité de l’interprétation de Chester Morris et de Maria English et de la photographie que l’on devine sont à souligner et sauvent cette série B du désastre. Jamais sorti en France, ce film des années 50 constitue une curiosité pour cinéphiles.
Les Cat-Women : le scénario est totalement invraisemblable (sur la Lune, des femmes vont prendre le contrôle d’astronautes afin d’envahir la terre…) avec une partie de la Lune dotée d’une atmosphère, des déambulations faisant fi de l’apesanteur sur le sol lunaire ou dans la fusée, etc. Les trucages et les décors ne sont guère plus convaincants mais l’ensemble possède le « charme » des années 50 avec ces intérieurs lunaires aux sols miroirs et aux stucs élégants et ses femmes sélénites en collant moulant noir. L’intrigue est assez simplette et l’issu prévisible correspond sans doute aux moyens limités de la production. Si les diverses romances vécues par l’équipage terrien n’ont rien de palpitantes, la présence de Marie Windsor, star du la série B ici sous-employée, est indubitablement le seul atout de ce petit film daté et fauché, témoin d’une certaine idée de la SF ! À noter que la musique est signée Elmer Bernstein et que ce film fut présenté en 3D à sa sortie…
Le Cerveau atomique : tourné en quelques jours et terminé par son producteur, après la faillite de la compagnie de production, Monstrosity (son vrai titre) manque manifestement de moyens financiers. Cette carence est compensée par un scénario qui réduit l’action à un huis clos dans une maison et un casting ultra limité de six comédiens et un chat. Ce film connaîtra un certain succès en étant intégré à deux séries télévisées américaines en 1993 et 2003 et en servant de base à une comédie musicale en 2010 ! Entre SF, avec savant fou, et fantastique, avec ses zombies, le seul intérêt du film réside dans son suspense : comment les filles vont-elles échapper à leur destin ? Avec un zeste d’humour dans son épilogue, cette production sans le sou mise, avant tout, sur la plastique avantageuse des jeunes proies jouées par la blonde Judy Bamber et la brune Erika Peters…
Voyage sur la planète préhistorique : pour réaliser ce film de série Z, le producteur Roger Corman avait racheté les droits du film russe La Planète des tempêtes de Pavel Klouchantsev (1962) dont il utilise les scènes d’action tout en américanisant les dialogues et le casting. La distribution va même bénéficier de la présence improbable de Basil Rathbone en fin de carrière dans le rôle du professeur et de la ravissante Faith Domergue en docteur de l’espace. La version « américaine », située en 2020, se caractérise par l’abondance des dialogues, généralement sans intérêt, qui plombe l’action. Malgré la présence d’un robot sympathique, les rares séquences faisant intervenir des monstres vénusiens sont toutes aussi lamentables que grotesques, chaque scène relevant du bricolage le plus prosaïque jamais transcendé par la platitude de la mise en scène de Curtis Harrington. Désolant mais insolite…
Le Cerveau de la planète Arous : difficile de croire qu’il s’agit du même cinéaste qui, sous son vrai nom de Nathan Juran, réalise Le 7e Voyage de Sinbad l’année suivante tant ce petit film de SF respire la production fauchée (d’où le choix au générique de son deuxième prénom à la place de de son vrai nom). Le scénario, très typé, est des plus farfelus mais la prestation des acteurs John Agar et Joyce Meadows tient la route dans toutes les scènes où les cerveaux n’apparaissent pas car ces encéphales munis d’yeux sont plus cocasses qu’effrayants ! Bien que totalement invraisemblable et limitée par ses effets spéciaux dérisoires, malgré un maquillage dû à Jack P. Pierce, cette variation sur le péril extraterrestre possède le charme indéniable de ces séries B de seconde zone, typiques des années 50.

Commentaire technique

Toutes les copies sont au format SD

La Guerre des satellites : assez bien définie, bon contraste, noirs saturés, blancs nuancés, peu de défauts (points blancs) ; mixage anglais monophonique clair, légèrement métallique
Instinct de survie : copie peu précise et sans contraste, image grisâtre manquent de détails, en Superscope respecté, mixage monophonique anglais clair et sans accroc
Objectif Lune : assez belle copie au grain modéré, bien contrasté, avec des gris homogènes et très peu de défauts de pellicule ; mixage anglais monophonique clair
La Femme préhistorique : copie floue et sans contraste, image gris délavé ; mixage anglais monophonique clair
Les Cat-Women : copie assez précise, bon contraste, échelle de gris régulière, peu de défauts sur l’image ; mixage anglais monophonique clair, un peu de souffle, pas de distorsion
Le Cerveau atomique : image assez détaillée, contraste variable, pas de défaut majeur ; mixage anglais monophonique clair sans distorsion
Voyage sur la planète préhistorique : image moyennement définie, contraste moyen et variable, couleurs artificielles du Pathécolor, dominante verdâtre ; mixage anglais monophonique clair
Le Cerveau de la planète Arous : assez précis, contraste correct, peu de défaut, échelle de gris peu étendue ; mixage anglais monophonique affecté de grésillements sporadiques

Notre avis

Image : (2,5/5)
Mixages sonores : (2,5/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)

IMDb :
La Guerre des satellites : http://www.imdb.com/title/tt0052379/
Instinct de survie : http://www.imdb.com/title/tt0049128/
Objectif Lune : http://www.imdb.com/title/tt0046213/
La Femme préhistorique : http://www.imdb.com/title/tt0050957/
Les Cat-Women : http://www.imdb.com/title/tt0045609/
Le Cerveau atomique : http://www.imdb.com/title/tt0057859/
Voyage sur la planète préhistorique : http://www.imdb.com/title/tt0059887/
Le Cerveau de la planète Arous : http://www.imdb.com/title/tt0050210/

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