Blu-ray « Equals » : Roméo et Juliette dans un monde futur sans passion…

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Dans un monde où les sentiments sont considérés comme une maladie à éradiquer, Nia et Silas tombent éperdument amoureux. Pour survivre, ils devront cacher leur amour et résister ensemble.

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• Titre original : Equals
• Support : blu-ray
• Genre : science-fiction, drame
• Année : 2015
• Réalisation : Drake Doremus
• Casting : Kristen Stewart, Nicholas Hoult, Guy Pearce, Jacki Weaver, Kate Lyn Sheil, Aurora Perrineau, Toby Huss, Scott Lawrence
• Durée : 1 h 42 mn 22
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 anglais, français
• Bonus : featurette avec Drake Doremus (2 mn 47) - featurette avec Kristen Stewart et Nicholas Hoult (2 mn 49)
• Éditeur : Orange Studio

Commentaire artistique

Encore une dystopie qui voit le futur en noir… ou plutôt en blanc, vêtement porté par tous, hommes et femmes, dans un sens égalitaire tout comme la coupe de cheveux très courte. Le scenario de Nathan Parker, réputé pour son écriture de Moon réalisé par Duncan Jones (2009, imagine, à partir d’une idée du réalisateur Drake Doremus, un avenir post-cataclysmique dont l’amour et l’émotion seraient bannis, toute romance étant immédiatement éradiquée; une sorte de The Lobster (2015) inversé. Mais, comme nécessaire à toute histoire dramatique excitante, un grain de sable s’immisce dans cette mécanique bien huilée, en l’occurrence la passion amoureuse qui anime les deux personnages principaux, Silas et Nia. Le réalisateur s’était fait connaître par ses drames d’amour, A la folie (Like Crazy, 2011) et Breathe in (2013), faisant de Equals l’ultime opus d’une trilogie. Pour évoquer cette société future sans aspérité, où l’amour est considéré comme une malédiction, Drake Doremus a choisi des architectures du Japon (Awaji, Osaka) et de Singapour qui ne permettraient pas de reconnaître une époque précise et qui éviteraient le recourt artificiel aux trucages numériques. Comme dans ses films antérieurs, il s’est autorisé une part d’improvisation ; cette manière de filmer, s’appuyant sur un travail en amont, a permis aux acteurs d’incarner, sans verser dans la caricature, ces humains du futur ayant perdu tout émotion et incapable d’empathie. Kristen Stewart et Nicholas Hoult, souvent filmés en gros plans insistants, ont parfois du mal à relever le défi dramatique qu’impliquait un scénario décrivant une société totalement dépourvu de sentiments ! Aux côtés du jeune couple, deux acteurs confirmés, Guy Pearce et Jacki Weaver, ont su apporter leur talentueuse expérience. La mise en scène terriblement classique et une intrigue pompée chez Shakespeare desservent hélas la fascination inévitable qu’aurait dû susciter cette utopie glaciale. Néanmoins, à condition d’accepter son manque de rythme, son statisme assumé et la délicatesse d’une vision épurée, l’utopie pourra être appréciée pour l’admirable usage photographique des architectures de Tadao Andō et pour la contribution de Kristen Stewart, dont les nombreux rôles récents confirment l’incontestable talent dramatique.

Commentaire technique

Copie HD bien définie, superbe piqué sur les gros plans (tournage en ARRIRAW), excellent contraste, étalonnage conforme aux souhaits du réalisateur avec de nombreuses séquences aux tons froids et majoritairement clairs, bleus et verts, ainsi que des plans rougeoyants chauds ; mixage anglais 5.1, dialogues centrés clairs, ambiances discrètes mais avec une répartition efficace des bruitages et de la musique sur les surrounds, VF assez crédible