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Coffret Hommage à Yakov Protazanov

DVD coffret Yakov Protazanov

Note artistique globale : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Note technique globale : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

Synopsis

Yakov Protazanov, pionnier du cinéma russe, fut tout d’abord un réalisateur fécond de l'époque tsariste. Il fuit la révolution pour la France en pleine guerre civile mais revient en Russie soviétique en 1923, bénéficiant de l’amnistie accordée aux émigrés. Sa nouvelle carrière débute en 1924 avec Aelita qui restera son plus grand succès bien qu’il ne cesse de tourner jusqu'en 1943.

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Aelita : l’action se déroule pendant les années difficiles du communisme de guerre. L’ingénieur Los est las de la vie sur Terre et de ses innombrables tracas, c’est avec enthousiasme qu’il construit un appareil destiné à aller jusqu’à la planète Mars.

L’Aigle blanc : dans une ville industrielle, des ouvriers commencent leur deuxième semaine de grève. Encouragé par Saint-Pétersbourg, le gouverneur Michel refuse les revendications des ouvriers et tente en vain de les convaincre de reprendre le travail.

Le Garçon de restaurant : l'action se passe en 1916/1917, Skorokhodov est serveur dans un grand restaurant de Moscou. Son fils est tué au front et sa femme meurt peu après. Il a trop peu d'argent pour payer les études de sa fille Natacha qui est exclue de son école…

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Le Procès des trois millions : le banquier peu scrupuleux Ornano vend sa demeure en Italie afin de réaliser avec les trois millions obtenus une affaire juteuse au détriment de la population affamée par les mauvaises récoltes. Sa femme envoie à son amant un billet lui expliquant où est caché l'argent…

• Titre original : Aelita - Belyy oryol - Chelovek iz restorana - Protsess o tryokh millionakh
• Titre français : Aelita - L’Aigle blanc - Le Garçon de restaurant - Le Procès des trois millions
• Support : DVD
• Genre : drame, comédie 
• Année : 1924, 1928, 1927, 1926
• Réalisation : Yakov Protazanov
• Casting : (1) Tamara Adelgueim, Nikolaï Batalov, Konstantin Eggert, Igor Ilinski (2) Vasili Kachalov, Anna Sten, Vsevolod Meyerhold, Ivan Chuvelyov, Andrey Petrovsky, Pyotr Repnin, Alesandr Gromov (3) Mikhaïl Jarov, Mikhaïl Klimov, Stepan Kouznetsov, Ivan Koval-Samborski, Vera Malinovskaia (4) Vladimir Fogel, Igor Ilinski, Olga Jizneva, Mikhaïl Klimov
• Réalisation : Yakov Protazanov
• Durée : 1 h 20 mn 36 - 1 h 18 mn 49 - 1 h 47 mn 48 - 1 h 18 mn 14
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,33/1 noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : MPEG 2.0 musique
• Bonus : présentation analyse de Valérie Pozner (DCNRS Arias) : 7 mn 14, 6 mn 41, 5 mn 53, 8 mn 03
• Éditeur : Bach Films

Commentaire artistique

Aelita Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

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Considéré comme le premier film de science-fiction soviétique, Aelita est produit sous la dépendance totale du contrôle étatique avec pour objectif d’encourager la reconstruction du pays. Inspiré très vaguement d’un roman de Tolstoï, le film conjugue deux thématiques. La première, loin d’être surprenante, occupe la majeure partie de l’intrigue avec le tableau social d’un pays au sortir de la guerre, ravagé par la misère auxquels certains nantis échappent en menant une vie de privilégié condamnable. Le scénario, qui semble insister sur le dénuement social, ne doit pas être considéré comme une critique directe du régime mais le contrepoint de l’idéalisme communiste confronté à la vie franchement élitiste de la planète Mars. La seconde thématique, la plus inventive et la plus courte à l’écran, imagine la société martienne sous un angle esthétique d’autant qu’elle ne résulte que de l’imagination fertile de l’ingénieur Los. Elle dépeint la vie extraterrestre sous l’aspect du tableau saisissant, inspirés par le cubisme, des imposants décors de l’artiste renommée Alexandra Exter ainsi que des costumes. Les divers acteurs, Yuliya Solntseva et Nikolaï Tsereteli plus spécialement, imposent leurs personnages en les dotant d’une présence impressionnante. Avec le recul, l’esthétisme du film a gagné en intérêt artistique, ce que le reste du récit, centré sur la vie difficile à Moscou en 1924, ne peut compenser. Néanmoins la dimension documentaire du tableau social est loin d’être négligeable puisque l’on entrevoit un centre d’accueil pour les rescapés de la guerre civile de 1917, un cabaret clandestin pour bourgeois pervertis et un de ces chantiers gigantesques de travaux publics initié par la NEP ! Le film connaîtra un immense succès public et, tout en déplaisant aux dirigeants, il s’avérera un superbe instrument de propagande hors des frontières ! Malgré son aspect désuet et son récit mélodramatique, il demeure aujourd’hui un témoignage édifiant sur la brève ouverture, dans les années 20, du pouvoir communiste.

L’Aigle blanc Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Le scénario, interdit au départ par la censure, est adapté d’une nouvelle de Leonid Andreïev. Le film brosse le portrait d’un gouverneur de l’époque tsariste peu avant la Révolution. Le cinéaste ne se conforme pas aux directives du pouvoir soviétique, prompt à dénigrer les cadres tsaristes, préférant dépeindre un personnage lié par les prérogatives de son poste malgré son caractère empathique. Afin de renforcer l’humanisme foncier de ce gouverneur, le cinéaste invente deux autres facettes moins glorieuses du pouvoir, le sénateur et le provocateur. S’inscrivant dans la ligne d’Eisenstein et de Poudovkine, discrètement référencés par des plans d’architecture, Yakov Protazanov dramatise sa mise en scène en usant habilement des décors, intérieurs et extérieurs, et de divers stratagèmes visuels souvent lié à certains objets. Il bénéficie pour ce film d’un casting hors norme avec Vasili Kachalov et Vsevolod Meyerhold, deux grands interprètes qu’on ne reverra plus et dont la présence à l’écran accapare l’attention. Autant le jeu du premier, issu de l’école de Stanislavski, est tout en nuance psychologique, autant le second s’adonne à une interprétation plus démonstrative jouant de la gestuelle du sourcil et de son costume étriqué. À leur côté la sublime Anna Sten, artiste remarquée dans l’excellent La Jeune fille au carton à chapeau, apporte sa discrète mais essentielle féminité au tableau. Après ce film elle émigrera à Berlin puis rejoindra Hollywood.

Le Garçon de restaurant Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

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Le court récit monologué d’Ivan Shmelyov, Garçon de restaurant relate la chronique du quotidien du protagoniste vécu sous l’angle des souvenirs, un tableau sans concession de sa confrontation avec la classe aisée, ostentatoire et méprisante, qui fréquente son établissement ainsi qu’avec la position intransigeante de son fils, en passe de devenir révolutionnaire. Pour les besoins de son film, le cinéaste modifie assez profondément le récit initial : il le dialogue, le situe dans les mois qui précèdent la Révolution et tente d’accommoder des genres contrastés, mélodrame et critique sociale. Le décor est celui d’un authentique grand restaurant tsariste reconvertit en studio et la distribution du film repose sur deux acteurs différenciés, Mikhaïl Jarov mal à l’aise avec la caméra et Mikhaïl Klimov qui occupe l’espace. La réalisation jouera habilement du contraste entre deux personnalités.

Le Procès des trois millions Note artistique :  etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)

Pour sa seconde comédie, filmée à Yalta pour figurer l’Italie, il adapte un roman italien de 1907 bien connu des russes et reprend à la fois l’acteur principal et le chef décorateur de son film précédent. Dans cette comédie il met au point sa future « marque de fabrique », le duo contrasté entre deux acteurs, qu’il réutilisera avec profit dans L’Aigle blanc et Le Garçon de restaurant. Ici l’interprétation distinguée de Vladimir Fogel tranche avec le jeu d’Igor Ilinski composant un voleur vulgaire et agité. Le troisième voleur de cette comédie satirique est le banquier, un personnage approprié allant dans le sens de la diatribe sociale souhaitée par le cinéaste même si son film reste en deçà de cette volonté. Cependant, contre toute attente, les autorités seront satisfaites de la « farce » et le film connaîtra un véritable succès boosté par son aspect occidental qui plaisait tant aux spectateurs soviétiques des années 20.

Commentaire technique

Aelita : copie SD assez bien définie, bon contraste, défauts très restreints, gamme de gris assez homogène, granulation modérée ; mixage musical dynamique mais affecté ponctuellement par un ronflement sonore
L’Aigle blanc : copie SD bien définie mais aux variations de contraste importantes et aux défauts (nuée de taches) non négligeable ; mixage musical dynamique
Le Garçon de restaurant : copie SD bien définie, bon contraste avec légères variations, instabilité du cadre et rares sautes d’image, rayures et défauts divers ; mixage musical clair sans distorsion
Le Procès des trois millions : copie SD assez bien définie, un bon contraste aux noirs francs, des défauts de pellicule ; mixage musical dynamique et sans défaut

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile griseetoile grise(2,5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb :
Aelita : http://www.imdb.com/title/tt0014646/
L’Aigle blanc : http://www.imdb.com/title/tt0018686/
Le Garçon de restaurant : http://www.imdb.com/title/tt0017748/
Le Procès des trois millions : http://www.imdb.com/title/tt0017293/

 

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