Trois films de Louis Malle en haute définition
Note artistique globale : 
(4/5)
Note technique globale : 
(4/5)
Synopsis
En 2012 Gaumont acquiert la société NEF (Nouvelles Editions du Films) et les droits des films de Louis Malle qu'elle réédite en HD. Dans cette livraison se côtoient un conte libertin, un conte de fée et une fiction en forme de documentaire, trois œuvres témoins de l’extrême sensibilité du cinéaste.
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Les Amants : Dans la haute bourgeoisie dijonnaise, Jeanne Tournier s'ennuie. Son époux, patron de presse régionale, la néglige. La jeune femme cherche la distraction à Paris auprès de son amie Maggy et d'un fringant joueur de polo. Soupçonneux, Henri Tournier tend un piège à Jeanne en lui demandant d'inviter chez eux ses amis parisiens. En route pour Dijon, elle tombe en panne et rencontre un mystérieux jeune homme qui la ramène chez elle.
Black Moon : Une jeune femme fuit la guerre et ses horreurs, pour se réfugier dans une étrange maison, habitée par un frère et une sœur ainsi qu'une vieille dame. Elle s'intègre progressivement dans cet univers onirique…
Atlantic City : Dave et sa compagne Chrissie débarquent à Atlantic City, sans un sou en poche. Ils demandent l'hospitalité à Sally, qui est à la fois l'épouse de Dave et la sœur de Chrissie. Rapidement, Dave cherche à conclure une affaire avec un trafiquant local. Il croise par hasard la route de Lou, voisin de Sally, un vieil homme qui ne jure que par les folles années d'Atlantic City et de sa mythique promenade. Les deux hommes s'associent pour revendre de la drogue.
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• Titre original : Les Amants - Black Moon - Atlantic City
• Support : blu-ray
• Genre : drame, fantastique, policier
• Année : 1958, 1975, 1980
• Réalisation : Louis Malle
• Casting : (1) Jeanne Moreau, Jean-Marc Bory, Alain Cuny, Judith Magre, Gaston Modot, José Luis de Vilallonga (2) Thérèse Giehse, Cathryn Harrison, Joe Dallesandro, Alexandra Stewart (3) Burt Lancaster, Susan Sarandon, Michel Piccoli, Hollis McLaren, Robert Joy, Moses Znaimer
• Durée : 1 h 30 mn 40 - 1 h 40 mn 46 - 1 h 44 mn 55
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : (1) 2,35/1 noir et blanc - (2, 3) 1, 66/1
• Sous-titrage : français, anglais
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 mono français (1, 2, 3) - DTS-HD MA 2.0 mono anglais (2, 3)
• Bonus : (1) Du conte libertin à l'aventure amoureuse documentaire réalisé par Pierre-Henri Gibert (HD, 19 mn 14) - bande-annonce (1 mn 52) (2) Dans le labyrinthe d'Alice documentaire de Pierre-Henri Gibert, avec les témoignages d'Alexandra Stewart, Ghislain Uhry, Jean-Claude Laureux, Aldo Tassone et Philippe Colin (HD, 20 mn 28) -(3) Burt Lancaster ni Dieu, ni maître entretien réalisé par Dominique Maillet, avec Jean-Claude Missiaen, cinéaste (HD, 21 mn 01) - Atlantic City restauré (HD, 1 mn 59)
• Éditeur : Gaumont
Commentaire artistique
Les Amants Note artistique : 
(4,5/5)
Lion d’argent à Venise, ce film marqua la rencontre entre Louis Malle et Jeanne Moreau dont l’interprétation de la scandaleuse Jeanne Tournier propulsa l’actrice au firmament du 7e Art où son talent et sa beauté allaient fasciner les professionnels et le public. Le scandale qui éclata à la sortie du film sanctionnait une nouvelle manière de jouer le plaisir, une liberté prématurée que la société n’était pas prête d’accepter. Cette libre adaptation de Vivant Denon acquis une réputation sulfureuse pour une scène d’amour faussement érotique et un malentendu sur les intentions du réalisateur dont la rigueur de l’écriture et de la mise en scène ne cherchaient qu’à traduire la découverte amoureuse d’une jeune femme. Cette intention impliquait de refuser toute pudibonderie : la vision actuelle du film confirme pleinement le choix intelligent de Louis Malle. On retiendra surtout, dans la seconde partie, la très longue séquence nocturne, photographiée dans un superbe « Dyaliscope » noir et blanc par Henri Decae. En rupture avec le reste du film, elle surprend par son ton poético- féerique et propose une adroite évocation de l’attraction amoureuse qui envahit les deux futurs amants. Un film anti-bourgeois féministe et fascinant.
Black Moon Note artistique : (3/5)
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La jeune Cathryn Harrison, petite fille de Rex Harrison, incarne une sorte d’Alice tombée dans un monde onirique et apocalyptique. Inutile de chercher une réelle logique dans ce récit hommage à Lewis Carroll, Louis Malle prévient qu’il s’agit plutôt d’une recherche expressive, voire d’une introspection, que d'’un film classique. Effectivement la vision suscite beaucoup d’interrogations et plus d’interprétation personnelle que ne le supposent son titre et le résumé de son scénario. Cette expérience filmique, composée de divers thèmes comme la guerre civile et le conflit des sexes, laisse à chaque spectateur le soin de s’approprier les éléments qui la compose et de les déchiffrer à sa manière, le cinéaste ne donnant aucune clé explicative. Il décrivait son film comme un « curieux mélange » de féerie et de futur proche. La richesse visuelle de cette œuvre singulière ne peut s’appréhender qu’avec plusieurs visions, un film unique et fantastique qui se mérite et exige une réelle disponibilité d’esprit.
Atlantic City Note artistique : (4/5)
Après s’être installé dans les années 1970 aux USA, Louis Malle choisit la ville d’Atlantic City dont l’urbanisme en devenir sera le cadre rêvé de son second film américain après La Petite. Adapté de Laird Koenig et mis en musique par Michel Legrand et Paul Anka, le scénario de John Guare transpose l’action dans cette ville balnéaire. La cité sert, en effet, de support à la description d’êtres vulnérables au passéisme nostalgique et la rénovation urbaine devient la métaphore de la crise existentielle vécue par des personnages en transit dans un univers en mutation. Usant avec bonheur de l’urbanisme qu’il filme à la manière d'un documentaire, le réalisateur dirige Burt Lancaster dans un registre inhabituel mais fort convaincant, épaulée avec conviction par une actrice à peine connue, Susan Sarandon, resplendissante : les deux protagonistes qu’ils interprètent apparaissent comme des désabusés qui finiront par abandonner toute moralité. Ce tableau urbain cruel et sans espoir est filmé avec un grand naturalisme et un regard sans indulgence sur le monde interlope des casinos. Son film récoltera le Lion d’or à Venise.
Commentaire bonus
Chaque titre est accompagné d’un court bonus récent dont les intervenants apportent leurs lumières sur les œuvres du cinéaste.
Commentaire technique
Tous les films ont été restaurés en 2K avec réétalonnage des couleurs et gommage des défauts
Les Amants : très bien définie, excellent contraste et étalonnage, noirs profonds, échelle de gris homogène, légère granulation, défauts disparus ; mixage monophonique français clair et sans distorsion.
Black Moon : bonne définition, contraste sans excès, colorimétrie froide à dominante magenta et verdâtre souhaitée (César de la meilleure photo), teintes chaudes, granulation ; mixage anglais monophonique clair et homogène, léger souffle, une véritable atmosphère insolite (César du meilleur son).
Atlantic City : belle définition, bon contraste, excellent étalonnage sur les scènes en basse lumière, colorimétrie chaude, tons saturés ; mixage monophonique anglais clair et sans défaut, VF aux voix trop présentes.
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• Colorimétrie : pour les films en couleurs, tons saturés, dominantes
• Étalonnage : singulier selon les films
• Contraste : bon
• Compression : pas de défaut
• Définition : bonne
• Mixages : monophoniques clairs sans distorsion et bruit de fond significatif
Liens Web
IMDb :
Les Amants : http://www.imdb.com/title/tt0052556/
Black Moon : http://www.imdb.com/title/tt0072709/
Atlantic City : http://www.imdb.com/title/tt0080388/
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : 
(2,5/5)