En Blu-ray et DVD : Piranhas de Joe Dante

Notre avis : (4/5)

• Année : 1978
• Durée : 1h 34’
• Master HD 1080/23.98p. Encodage AVC (Blu-ray) et nouveau master HD restauré (DVD)
• Version originale / Version française
• Sous-titres français
• Format 1.85 respecté
• Couleurs
• Genre : Comédie d’horreur politique
• Editeur : www.carlottavod.com

Synopsis

Deux jeunes campeurs disparaissent après avoir plongé dans le bassin d’une base militaire plus ou moins abandonnée. Une enquêtrice jouée par Heather Menzies, chargée de les retrouver, engage un homme solitaire et alcoolique, interprété par Bradford Dillman, qui survit à un chagrin d’amour. Avec lui, elle retrouve leurs traces ainsi qu’un laboratoire secret d’expérimentations biologiques où sont nés des piranhas tueurs incontrôlables. Pour retrouver les cadavres des disparus, ils ouvrent les vannes du bassin afin de le vider dans la rivière. Les piranhas ainsi « évadés par mégarde » remontent la rivière vers une base de loisirs nautiques où se baignent les enfants d’une colonie de vacances.

Attention, certaines images sont sanglantes et ne conviennent pas à tous publics.

Commentaire artistique

Trois ans après les Dents de la mer (Jaws) de Steven Spielberg, cette comédie d’horreur bon enfant, est également un film politique. L’Armée américaine, qui a perdu la guerre du Vietnam en 1975, voit ses opposants mettre sur le tapis toutes les exactions commises à cette occasion et les manipulations génétiques sont un des thèmes utilisés par les cinéastes.

Il s’agit avant tout d’un film de suspense avec tous les ingrédients habituels : la musique haletante réussie est de Pino Donaggio, le héros a sa propre fille dans la colonie de vacances menacée par les super-piranhas, les gens sympathiques veulent aller se baigner, mais y renoncent, etc. Mais on voit que Joe Dante, qui fera les Gremlins, est aussi un cinéphile. Piranhas commence par un « No Trespassing », rappelant celui d’Orson Welles dans  « Citizen Kane », la descente en radeau à trois est un clin d’œil évident à « Rivière sans retour », d’Otto Preminger. Il y a chez lui une volonté de transgresser les règles puisque des enfants et de jolies femmes sont mangés ou amputés par les piranhas, ce qui allait à l’opposé des règles naguère édictées par le code Hays. Les méthodes de l’Armée et de la finance pour cacher la réalité aux citoyens lamba sont bien illustrées et nous parlent directement, à nous aujourd’hui qui avons connu la vache folle nourrie à la farine de cadavres ou les nuages tchernobyliens s’arrêtant à la frontière. Les acteurs, bien que peu connus se défendent avec brio, et Joe Dante se sort plutôt bien d’un manque de moyens évident et d’un scénario un peu mince.

Suppléments

• Défense d’entrer (40’)
• Interview de Joe Dante à propos de Piranhas.
• Longue interview de Joe Dante qui rappelle combien les années 70 ont été utiles au cinéma politique de contestation, vu le coup au moral qu’avait été, pour l’Armée et les institutions, la défaite au Vietnam. Il explique les trucages de l’époque, fabriqués avec trois francs six sous.
• Rushes du tournage
• Bande-Annonce

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