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Sortie au cinéma : "Le Quai des Brumes" de Marcel Carné en version restaurée inédite le 31 octobre

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Notre avis : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verte(5/5)

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  • Le Quai des Brumes
  • par Marcel Carné
  • Pays d’origine : France
  • Année : 1938
  • Genre : Drame
  • Scénario et dialogues de Jacques Prévert
  • d’après le roman de Pierre Mac Orlan (1927)
  • Noir et blanc
  • Durée : 1h 31’
  • Copies neuves 35mm et numérique 2K DCP
  • Disponible en Blue Ray le 23 octobre (Studiocanal collection)

 

Synopsis

Un déserteur de l’Armée coloniale, Jean (Jean Gabin), arrive au Havre pour tenter de quitter la France. Au bar, il rencontre Nelly (Michèle Morgan), une jeune femme terrorisée par son tuteur Zabel (Michel Simon), qu’elle soupçonne d’avoir assassiné son amant. Ils tombent amoureux l’un de l’autre. Un peintre suicidaire va se noyer, laissant ses vêtements civils et son identité à Jean qui va s’embarquer pour le Vénézuela. Pour défendre Nelly, Jean tue Zabel. Il est à son tour tué par un voyou (Pierre Brasseur) qui était son rival.

Commentaire artistique

Le film Quai des Brumes est inspiré, et très librement adapté, du roman éponyme de Pierre Mac Orlan, l’inventeur du fantastique social. L’adaptation de Jacques Prévert le bascule vers le réalisme poétique. Le jeu des acteurs Jean Gabin, Michèle Morgan, Michel Simon est remarquable. Ainsi que ceux des acteurs Aimos (Quart-Vittel), Edouard Delmont (Panama) et du chien (le chien Kiki). En revanche, ceux de Robert Le Vigan (le peintre suicidaire) et de Pierre Brasseur (Lucien) ont mal vieilli, mais la responsabilité en revient à Jacques Prévert. Grandiloquence du discours chez le premier, inconsistance et incohérence du personnage chez le second. L’intelligence de Prévert a été de modifier beaucoup les personnages et le lieu du roman de Mac Orlan. La fille de dancing qui bascule dans la prostitution devient, sous la plume magique de Prévert, Nelly, un modèle d’innocence (alors qu’elle a été la maîtresse d’un voyou).  Le boucher assassin par cupidité devient Zabel, vieillard amoureux sans espoir de sa jeune filleule et qui tue par jalousie. Montmartre devient le port du Havre avec ses bateaux en partance, sa lumière et son ambiance particulières.

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La photographie, due à Eugen Schüfftan, la représentation des extérieurs et la direction des acteurs, dues à l'habileté de Marcel Carné, créent une atmosphère inquiétante et sereine, propice à l’éclosion d’un amour, seule issue au désespoir.

Maurice Jaubert, qui avait déjà écrit de magnifiques musiques de films (Nana de Jean Renoir, 14 juillet de René Clair, Zéro de conduite et L'Atalante de Jean Vigo, Un carnet de bal de Julien Duvivier, Drôle de drame de Marcel Carné) et qui, deux ans plus tard, se fera tuer lors de l’invasion allemande, a écrit une musique qui emmène le spectateur dans l’univers du réalisme poétique de Jacques Prévert. Le son, mono comme dans la version initiale, a été restauré par L.E.Diapason et il est superbe. La musique de Jaubert avait d’ailleurs tellement frappé François Truffaut que celui-ci l’a utilisée plusieurs fois dans ses propres films (L'Histoire d'Adèle H. (1975), L'Argent de poche (1976), L'Homme qui aimait les femmes (1977) ou La Chambre verte (1978).

Le Lion d'or, que reçut Marcel Carné pour la mise en scène à la Mostra de Venise en 1938 et le prix Louis-Delluc que le film obtint en 1939 étaient largement mérités.

Cette version restaurée, grâce à Studiocanal et à la Cinémathèque française avec le concours du Fonds culturel franco-américain, est conforme à la version proche de celle du montage établi par Marcel Carné avant la première sortie. Il faut savoir que ce film, fort contesté pour sa noirceur, son désespoir latent n’était pas du goût des autorités politiques, qui auraient préféré un optimisme patriotique en ces temps troublés, et qu’il a été manipulé plusieurs fois. En Italie fasciste, les dialogues avaient même été carrément changés. Le retrouver dans sa fraîcheur et sa naïveté initiales est un bonheur.

Plus d'infos : www.carlottavod.com

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