DVD : Etudes sur Paris

• film d’André Sauvage
• Noir et blanc
• Année : 1928
• Durée : 1h 20’
• Genre : Documentaire
• Notation : 4
• DVD 9. Nouveau master restauré HD
• intertitres français
• Format 1.33 respecté. 4/3

Le film :

Ce documentaire muet, d’une longueur exceptionnelle est l’œuvre d’un cinéaste aujourd’hui bien oublié, André Sauvage (1891-1975). Ce réalisateur était aussi un écrivain et un artiste peintre de l'entre-deux-guerres, proche de Max Jacob, de Robert Desnos, d'André Gide, de Jean Cocteau, de Man Ray, des frères Prévert et de Jean Renoir. Sa carrière s’est interrompue à la suite de la Croisière Jaune d’André Citroën dont il faisait partie dans le groupe Pamir, celui qui n’arriva jamais à Pékin.

Une très longue entrée dans Paris, par les voies fluviales, le canal de l’Ourcq, puis le bassin de la Villette, le canal st Martin, le passage sous la Bastille et la Seine, puis une visite complète de Paris intra muros, avec de courtes intrusions en bordure de la banlieue. Ce voyage, remarquablement filmé (beaux travellings, jolis angles de vues) a été superbement restauré, photochimiquement d’abord par les archives du film du CNC, puis numériquement par la Cinémathèque de Bologne. Cela nous donne à voir un Paris des années 20 qui nous est étrangement familier, malgré son absence de périphérique et de feux rouges mais avec ses canotiers, ses chapeaux cloches, ses casquettes et ses feutres, ou ses chevaux dans la ville au milieu des automobiles. Parfois, l’œil s’étonne des lavandières qui font leur lessive en Seine, ou des nourrices en uniforme. Et l’on pressent les taudis en banlieue ouvrière en découvrant par touches la zone ou les jardins ouvriers, vers Bicêtre ou vers Montreuil. Ce film est touchant et émouvant.

Une musique, au début un brin énervante par ses phrases répétitives et son minimalisme un peu outrancier, mais à laquelle on s’habitue, nous accompagne tout au long du film. Elle est jouée par Jeff Mills et par le quatuor Prima Vista.

CRÉDIT RESTAURATION :
La copie présentée d’Études sur Paris est une restauration photochimique réalisée par les Archives françaises du film et le CNC, numérisée puis restaurée par le laboratoire l’Immagine Ritrovata de la Cinémathèque de Bologne. Le film est présenté en partenariat avec Carlotta Films.
CRÉDIT PHOTOS :
CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES © SUCCESSION ANDRÉ SAUVAGE. Tous droits réservés.

Les suppléments :

1. La traversée du Grépon (1923). Durée : 7’. Seuls, subsistent des rushes de ce documentaire sur l’escalade du pic du Grépon dans les Alpes, avec l’équipement de l’époque. Impressionnant.
2. Portrait de la Grèce (1927). Durée : 30’. Là aussi, seules subsistent des coupes qui ont été remontées dans l’ordre du film, qui, lui, a disparu.
3. Edouard Goerg à Cely. (1928). Durée : 15’. Petite fiction dans laquelle joue André Sauvage. Un célibataire grognon, atrabilaire et radin se voit dupé par ses amis. Cette saynète a été tournée chez le peintre et graveur Edouard Goerg.
4. Essais sonores d’André Sauvage pour « Pivoine ». (1929). Durée : 1’. Document dans lequel André Sauvage lit le nouveau règlement sur les passages cloutés à Paris. Une nouveauté.
5. Pivoine déménage. (1929). Durée : 17’. Film avec Michel Simon, Line Noro et René Lefebvre. Ce film, assez décousu et inachevé, est l’un des premiers films parlants de Michel Simon, qui devant, quatre ans plus tard, jouer Boudu, sauvé des eaux, de Jean Renoir. Peut-être une réminiscence. Mais, hélas la bande sonore ayant été détruite, il s’agit désormais d’un film muet dans lequel on a redisposé des bancs-titres pour suppléer ce défaut.
6. Film de famille « Rue du pré aux clercs » (1930). Durée : 3’. C’est avant tout un document sur ce réalisateur oublié. Des images de la famille Sauvage. Je doute personnellement toutefois de la date (1930), car les séquences d’Antoine Sauvage arrosant la cour et d’Agnès Sauvage à la balançoire se retrouvent dans le film « Etudes sur Paris » qui date, lui, de 1928.

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