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Talk Radio

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Notre avis : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verte(5/5)

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  • d’Oliver Stone
  • titre français : Conversations nocturnes
  • avec Eric Bogosian, Ellen Greene, Leslie Hope et John McKinley
  • Film américain
  • Année : 1988
  • DVD 9. Nouveau master restauré
  • Version originale Dolby Surround
  • Sous-titres français
  • Version française Dolby Surround
  • Format 1,85 respecté
  • 16/9 compatible 4/3
  • Durée du film : 1h 44’
  • Bonus (27’) : « Filmer la colère » et bande-annonce
  • VO et VF
  • Lien éditeur : http://www.carlottavod.com/film-669-talk-radio.html

Après le succès commercial de Platoon (1986), Oliver Stone a eu le temps, entre Wall Street (1987) et Né un 4 Juillet (1989) pour lequel Tom Cruise s’est fait attendre, de réaliser ce film étonnant à bien des égards, Talk Radio. Un film méconnu, mais que le public français, qu’on admet souvent comme public intelligent, devrait sortir de l’oubli immérité qui lui colle à la peau.
Car c’est un grand Oliver Stone, étincelant, fascinant et captivant, réalisé avec brio.

Le bonus est une interview d’Oliver Stone sur ce film particulier dans laquelle il explique les raisons de son insuccès et les difficultés techniques du tournage. Une interview très intéressante !

Barry Champlain, joué par l’acteur Eric Bogosian anime une émission le soir dans une radio libre de Dallas où il répond aux auditeurs, un peu comme Macha Béranger le faisait en France. A cette différence près que lui, provocateur à la tchatche torrentielle, engueule les couche-tard, les noctambules, les insomniaques et tous les gens qui sont mal dans leur peau et qui viennent se confesser à lui. Ainsi que tous les débiles, racistes, néo-nazis, antisémites, junkies et autres qui viennent le provoquer. L’émission a du succès, elle va passer à l’échelon national.
Le personnage de Champlain est très ambigu. Fort de l’invisibilité que procure la radio et de la toute-puissance qu’elle lui confère, il se sent invulnérable et décuple la haine contre lui. Il y a en lui à la fois du cynisme, de la vulgarité, de la méchanceté, du mensonge, de l’arrogance, de la prétention, mais également un indéniable courage, presque suicidaire, une lucidité manifeste, un rejet de tous les tabous (il est athée, cavaleur et non-conformiste) et un amour incroyable de la vérité. Mais, détail, seule compte la sienne.
D’où une absence de véritable dialogue sincère entre lui et ses auditeurs. L’acteur Eric Bogosian, qui est en plus l’auteur initial du scénario qu’il avait écrit pour le théâtre, y est absolument hallucinant de vérité, d’authenticité. Son jeu est une vraie performance et on se demande bien ce que les préposés aux castings ont dans leurs orbites pour ne pas lui avoir donné une suite de carrière à sa mesure.
Bluffant également le rôle joué par John McKinley : un junkie au look extravagant, Stu, drogué défoncé chargé comme une mule, qui débarque dans le studio et est incapable d’argumenter ne serait-ce qu’une phrase. Pour lui aussi, même remarque que ci-dessus.
La mise en scène d’Oliver Stone est extrêmement brillante, les mouvements de caméras y sont vertigineux et la présence de multiples vitres avec des reflets donne une profondeur abyssale à ce film qui, en fait, est un huis-clos, mais ouvert sur l’extérieur.
Le montage est précis, et ajoute de l’intensité au jeu de Bogosian. La bande-son, notamment dans le choix des voix extérieures des auditeurs est excellente.
On préfèrera la version originelle, avec des sous-titres, si nécessaire, encore que la version française soit loin d’être nulle, même si elle n’a pas le mordant de la première.
Le rôle des médias qui se complaisent dans l’immoralité, la vulgarité et la provoc’ pour plaire à l’Audimat, donc aux sponsors, donc au sacro-saint M. Pognozoff, n’est pas gommé, loin de là.
La fin, qui reprend l’assassinat d’Alan Berg, réel celui-là (il a eu lieu le 18 juin 1984 à Denver) est attendue et cohérente, inéluctable en quelque sorte, compte tenu des forces en présence et singulièrement des Néo-Nazis aux Etats-Unis.
Bref, un film singulier et méconnu d’Oliver Stone, qui devrait faire un succès en France et que tout animateur de télé ou de radio devrait regarder attentivement.

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