Test Canor AI 2.10 : ampli Hifi hybride, à tubes et en classe D, qui a très grand cœur

Canor est une marque slovaque assez peu connue en France où ses produits sont importés depuis peu par la société Delta Audio. Elle a cependant déjà une trentaine d'années d'existence et jouit d'une bonne réputation auprès de la presse audiophile internationale. Sa spécialité, ce sont les électroniques Hifi à tubes haut de gamme. Mais c'est un hybride d'une conception fort originale, alliant préamplification à tubes et amplification en classe D, qu'elle nous présente ici avec le Canor AI 2.10 qui est son plus petit ampli intégré stéréo.

Canor AI 2.10

Type : ampli Hifi stéréo intégré
L’avis d’ON-mag :  (4/5)
Prix : 3850 €

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La gamme de Canor n'est pas pléthorique puisqu'elle ne comporte que dix produits : trois amplis intégrés, un bloc de puissance stéréo, un préampli, deux préamplis phono RIIA, deux lecteurs de CD-Audio et un convertisseur. L'AI 2.10 est son plus petit intégré, mais il s'agit déjà d'un produit relativement haut de gamme puisqu’il est proposé à 3850 €. L'appareil en impose et sa présentation est en cohérence avec son tarif. Bien que sa topologie interne soit très originale et relativement moderne à notre sens, il demeure d'un grand classicisme pour ce qui concerne ses fonctions et son design.

Le Canor AI 2.10 dispose de quatre entrées Ligne asymétriques sur prises RCA et deux symétriques sur embases XLR. Sa façade en aluminium brossé d'un centimètre d'épaisseur intègre un afficheur sur la droite et le logo de la marque au centre, rétroéclairés en orange. Leur intensité lumineuse est ajustable et ils peuvent même être éteints. Au milieu est implantée la grosse molette de volume à course sans fin. Elle est encadrée par les boutons "Dimm" (réglage de la luminosité) et "Mute" (mise en sourdine) à gauche et par les six touches de sélection des sources à droite, un peu trop rapprochées à notre goût. L'appareil est livré avec une petite télécommande en métal, sobre et classe, qui reprend toutes les fonctions et peut aussi piloter un lecteur de CD-Audio de Canor.

Une hybridation savante, très audiophile mais sans ésotérisme, et une puissance confortable

La création de Canor remonte au milieu des années 1990 et la qualité, le sérieux de la construction de l’AI 2.10 nous confirment que la marque n'est absolument pas une débutante. Le châssis de l'appareil est formé de tôles de forte épaisseur et l’intérieur est compartimenté. Sous le capot, l'implantation des circuits est bien aérée et d'une très belle propreté. On remarque immédiatement le massif transformateur toroïdal d'alimentation du constructeur tchèque Tronic. Il mesure près de 16 cm de diamètre pour 6,5 cm de haut et cumule 460 VA. Il est suivi d'une grande carte de filtrage et régulation d'alimentation accueillant quatre capacités principales Samwha de 63 V sous 10 000 µF chacune.

Les étages de préamplification et amplification sont isolés dans un compartiment séparé. Les premiers emploient deux tubes JJ Electronic ECC88 (équivalents 6922). Les seconds s'appuient sur deux modules Hypex UcD180LP OEM travaillant en classe D. Ces derniers sont montés sur une grande plaque en aluminium de dissipation thermique. Chacun est donné pour une puissance maximale de 120 watts sous 8 Ω et 180 watts sous 4 Ω ainsi que 10 A de courant max. Ils sont ici utilisés en deçà de leurs capacités maximales, ce qui est une bonne chose pour conserver une marge de fonctionnement. Le Canor AI 2.10 revendique une puissance de 2 x 100 watts sous 8 Ω et 2 x 150 watts sous 4 Ω, ce qui est déjà très confortable.

La musique tout en profondeur et dans les grandes largeurs

Pour nos essais, nous avons associé le Canor AI 2.10 à des câbles de modulations et haut-parleurs de marque française Real Cable. À l'usage, l'appareil génère un joli concert de cliquetis de relais lorsque l'on change de source et que l'on ajuste le volume qui est géré par une roue codeuse. Un interrupteur général est placé à l'arrière et lorsqu’on appuie sur le bouton de sortie de veille à l'avant, il faut attendre un long moment - une vingtaine de secondes - pour que les éclairages s'allument et un peu plus d'une minute pour avoir le son. Ce délai de temporisation permet aux circuits et notamment aux tubes de préchauffer et de se stabiliser.

À l'écoute, le Canor AI 2.10 fait preuve de beaucoup de tempérament. Ce n'est absolument pas un ampli édulcoré et consensuel pour ce qui est de sa restitution sonore. On est conscients que cela peut ne pas plaire à tout le monde, mais, pour notre part, nous avons été séduits. L'équilibre tonal est à la fois légèrement physiologique et descendant. Le son est particulièrement chaleureux et évite ainsi toute sensation d'agressivité. Il n'en demeure pas moins d'une grande cohérence avec une vraie signature sonore. On apprécie ses basses d'une grande densité et d'une grosse présence qui font preuve d'une articulation et de nuances que l'on peut citer en exemple.

Le Canor AI 2.10 ne propose pas une approche hyper technique et analytique. En revanche, il sait se montrer grandiose et même un peu emphatique. Avec lui, on se sent porté par la puissance de la musique avec l'envie presque systématique de pousser le volume, ce qui est bon signe. L'image stéréophonique est particulièrement ample tant en profondeur qu'en largeur. Sur la chanson "Diarabi" de l'album "Ali" de Vieux Farka Touré et Khruangbin, on a l'impression d'assister à la prise de son en live. La basse est modelée avec une sensation de matière inattendue. La guitare de l'artiste malien que l'on surnomme parfois "le Hendrix du Sahara" a une richesse de timbres, une tessiture particulière qui passent habituellement avec beaucoup moins d'intensité sur d'autres électroniques. Le Canor AI 2.10 excelle sur ce type de morceau et en souligne les accents émotionnels de façon exceptionnelle.

En résumé

Avec l'ampli Hifi Canor AI 2.10 nous découvrons une marque slovaque trentenaire qui maîtrise admirablement son sujet, tant pour le sérieux de la construction que pour les performances sonores. Avec son montage hybride, tubes/classe D, cet intégré stéréo apporte vraiment quelque chose de différent, une vraie signature acoustique qui se caractérise par une restitution très chaleureuse, une image tout en ampleur, une articulation et des timbres superbes dans le grave ainsi que le bas-médium.

L'ampli Canor AI 2.10 décortiqué par ON-mag

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Spécifications

• Type : ampli Hifi stéréo intégré
• Puissance : 2 x 100 W sous 8 Ω, 2 x 150 watts sous 4 Ω
• Entrées : 4x Ligne asymétriques sur RCA, 2x Ligne symétriques sur XLR
• Distorsion harmonique totale : <0,02% à 1 kHz pour 5 W
• Rapport signal/bruit : >95 dB
• Dimensions : 435 x 120 x 405 mm
• Poids : 17 kg
• Prix : 3850 €
• Site web du constructeur : canor-audio.com

Notre avis

• Construction :  (5/5)
• Fonctions :  (3/5)
• Performances :  (4,5/5)
• Musicalité :  (4,5/5)
• Intérêt :  (4/5)

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