Comparatif audiophile sur les solutions d'alimentation secteur Gigawatt... est-ce que le courant passe ?

L’importance des câbles secteur est toujours une source de polémique chez les audiophiles purs et durs, nous le voyons bien sur différents forums Hifi. Bien des « cablos-septiques » ne croient pas qu’un simple câble alimentant leur appareil puisse changer sa sonorité. C’est un sujet délicat, nous avons donc décidé de tester par nous même, tout simplement, l’impact d’une solution secteur (barrette et câbles) sur notre système et avons choisi la marque spécialisée dans ce domaine : Gigawatt.

Bien qu’il apparaît plus naturel et normal que les câbles de modulation comme ceux des enceintes acoustiques jouent un rôle majeur dans un système audio digne de ce nom, ceux qui alimentent ces mêmes appareils ne rentrent pas, pour certains, dans cette catégorie. Il est, en effet, difficile de croire qu’un simple câble, ou une barrette secteur joue sur la musicalité d’un ampli, d’une source ou de n’importe quel appareil rentrant dans la composition d’un système audio. Peut-être cela s’explique par le fait qu’une liaison de modulation ou d’enceinte relie directement les appareils alors qu’un câble secteur n’intervient qu’au bout de tout le système électrique domestique qui lui-même est au bout d’une longue chaine électrique? Donc comment un bout de câble, souvent proposé à des prix très élevés peut-il transformer un système audio ? Nous n’allons pas rentrer dans des détails techniques d’un niveau élevé en électricité, mais plutôt répondre à ces questions par une série d’écoutes comparatives entre, ce qu’il convient d’appeler des « câbles normaux » et des solutions que propose la marque Gigawatts.

Le courant secteur arrivant et circulant chez nous ne serait pas parfait, facilement pollué et pourrait perturber les performances sonores d'un appareil Hi-Fi

En effet, le secteur arrivant chez vous n’est pas aussi « propre » que vous l’imaginez. Inutile de le faire savoir à un fournisseur, il ne reconnaitra jamais cette évidence. D’autre part, la plupart des appareils électriques polluent eux aussi votre courant secteur, que ce soit une lampe halogène, un chargeur téléphone, ordinateur, réseau wifi et surtout vos appareils hifi qui se le font en eux ou encore le fameux problème de boucle de masse entre ces mêmes appareils. Devant ces interférences RFI (Radio Frequency Interference) et EMI Electro Magnetic Interference), la plupart des appareils hifi ne peuvent donner tout leur potentiel : la dynamique est écrasée, les aigus en avant, la scène sonore désorganisée.
Depuis une vingtaine d’années, des constructeurs, américains au début pour la plupart se sont penchés sur ce problème et les solutions aujourd’hui ne manquent pas. Certaines atteignent des prix extrêmement élevés et rebutent le consommateur « lambda » dont certains d’ailleurs se tournent vers le DYV ou Do It Yourself. Nous lisons un grand nombre de comptes rendus de leurs expériences sur des forums dédiés à la Hifi et c’est très bien. Mais voilà tout le monde n'a pas la fibre du bricolage-maison (sans que cela ne soit péjoratif) et doit se tourner vers des solutions commerciales. Nous avons décidé, pour ces mêmes audiophiles, de tester plusieurs solutions secteur et avons pour cela choisi la marque spécialisée dans ce domaine (et que dans ce domaine) Gigawatts. Nous n’avons pas tapé dans le haut de gamme, au contraire car c’est avec son entrée de gamme que nous avons effectué nos tests.

Gigawatts, spécialiste du traitement du courant secteur et que de çà

La marque Gigawatts a été fondée en 2007 par un ingénieur en électronique Adam Schubert (cela ne s’invente pas) mais c’est en 1998 qu’il fait ses premières armes dans une petite entreprise : Power Audio Laboratory où il commence à développer des appareils dignes de ce nom pour le traitement secteur. En analysant la concurrence et s’apercevant que le coût des solutions proposées s’avérait souvent trop cher par rapport à leur efficacité, Adam Schubert se lança dans des mois d’études, d’observations laborieuses et ainsi démarra la conception du tout premier prototype de conditionneur secteur pour les amplificateurs. En 2017, Gigawatt en propose 5 dans son catalogue, ses solutions ultimes étant réservées aux audiophiles fortunés. Cependant, cette marque a aussi développé des barrettes secteur et des câbles d’un niveau de prix beaucoup plus accessibles mais toujours conçus dans le même esprit perfectionniste. Pour cet article, nous avons donc choisi le modèle de barrette milieu de gamme puisqu’il s’agit du PF-1 MK2 (livré avec un câble de son choix : LC-1 MK3+, LC-2 MK3 ou LC-3 MK3, tous au standard C13) suivant son budget. Nous l’avons tout simplement comparé à un modèle acheté chez Leroy-Merlin, un modèle un peu plus sophistiqué que la moyenne pourrait-on penser. Dans un deuxième temps, nous avons testé ces trois mêmes câbles sur un amplificateur intégré pour avoir une bonne idée des améliorations que nous obtenons en grimpant dans la gamme Gigawatt.

Comparaison entre la barette secteur Gigawatt et le modèle Belkin de chez Leroy-Merlin

Et pourquoi commencer par la comparaison par ce changement de barrette ? Deux raisons nous ont poussées à ce choix : tout d’abord la présence de prises IEC femelles sans picot pour la terre, ce qui autorise le changement de sens de la prise secteur des appareils et l’opportunité de traiter le secteur en amont pour plusieurs appareils (au lieu d’un avec un seul câble secteur). C’est déjà un début, libre à tous d’ajouter un câble pour chaque appareil (en respectant le sens de la prise bien entendu). Et ce point est loin d’être négligeable d’ailleurs car il influe sur la quasi-totalité des appareils hifi, certains constructeurs n’hésitant pas à indiquer la phase et le neutre pour un bon branchement d’office. Dans le cas contraire, un tournevis testeur sera utile pour déterminer la phase secteur et des écoutes permettront de bien brancher chaque maillon du système audio.

La barrette PF-1 MK2 ou le haut de gamme audiopghile accessible

Une fois dans la main, les 3.5 kg de cette PF1- MK2 inspirent quelque peu le respect comme son aspect sobre mais manifestement très bien construit. Inutile d’essayer de l’ouvrir pour voir son intérieur, pour avoir tenté de le faire avec toutes nos tous nos tournevis BTR, nous sommes restés sur notre faim. Nous nous repporterons donc aux spécificifications données par le constructeur. Le corps de cette barrette est fait en métal afin de créer comme une sorte de bouclier aux interférences RFI, une led bleue en montre la mise en route. Elle accepte donc 6 appareils avec un ampérage maximal de 16 ampères et une puissance de 3 680 watts. Autant dire qu’il sera difficile de la mettre à mal avec des systèmes audio, même haut de gamme. Elle est donc équipée de 6 prises GigaWatt G-040 de type Schuko, conçues et fabriquées en interne. La distribution du courant fait suite à un développement novateur, propriétaire de Gigawatt. Il est basé sur des barres massives 2^èmes génération en cuivre cathodique (CU-ETP) et ce système distribue le courant directement à chaque prise à partir d’un câble d’une section de 2.5 QMM.
Les connecteurs de ces prises sont en laiton et sont directement plaqués à l’argent à l’usine sans recourir à des métaux tel le cuivre ou le nickel susceptibles d’introduire des pertes de tensions ou une résistance en série. Ces connecteurs sont en plus soumis à un traitement cryogénique et un processus de démagnétisation intense.

Eclateurs à Plasma et varistances UltraMOV !!!

Mais le plus important est que cette PF-1 MK2 ne fait appel à aucun élément de protection comme des fusibles à fil ou thermiques qui gêneraient la bonne circulation du courant donc le son. La protection des surtensions est assurée dans un bloc de départ avec des éclateurs à plasma, des varistances UltraMOV dernière génération et un filtre initial qui ne s’entendent pas. Les interférences sont bloquées par des blocs de filtrage RLC utilisant des condensateurs en polyester métal à faible inductance et tous ces composants sont soudés à l’argent sur des circuits à très larges pistes. La distribution est également innovante. Elle utilise des barres de cuivre CU-ETP massif haute pureté (30 mm carrés), chaque prise restante est alimentée directement au moyen de câbles en cuivre électrolytique de 2.5 mm carré grâce à une architecture en étoile.

Câble secteur Gigawatt LC1-MK3 (1 mètre : 150 € 1 et 1.5 mètre : 175 €)

Premier câble de ce fabricant, ce câble bénéficie néanmoins des caractéristiques propres à la marque, c’est-à-dire un amortissement mécanique optimisé et une isolation de même nature. Il est entièrement blindé et doté de connecteurs de très bonne qualité. Il remplace le modèle LC-1 MK2 avec un faisceau de 4 conducteurs 16 AWG de 1.3 mm carré en cuivre électrolytique de très grandes puretés. Chaque conducteur est isolé par une couche de polyéthylène, l’ensemble étant protégé par une feuille d’aluminium pour un meilleur blindage tandis qu’une gaine en PVC est recouverte d’une tresse en plastique limitant les effets de l’électricité ambiante. Les fiches sont entièrement démagnétisées avec des connecteurs en cuivre nickelé ; aucune soudure n’est appliquée pour de ne pas altérer leurs propriétés conductrices. Ce câble a une très faible impédance.

Câble Gigawatt LC-2 MK3 (1 mètre : 390 € et 1.5 mètre : 490 €)

Le LC-2 MK3 dispose, lui, 6 conducteurs de 16 AWG de 1.31 mm de section faits à partir de cuivre électrolytique de haute pureté. Il a donc une surface de contact doublée par rapport à son petit frère. Nous retrouvons la même isolation à partir de polyéthylène avec une feuille d’aluminium pour un blindage optimal. Les prises (Shuko IEC C15) ne sont pas fabriquées avec des connecteurs dorés à l’or fin pour une meilleure conductivité et nulle soudure n’est appliquée. Ces conducteurs sont démagnétisés et visés afin de ne pas altérer leurs propriétés conductrices. Cette capacité doublée et son blindage optimisé en font un câble destiné à des appareils Hifi plus haut de gamme que son petit frère.

Câble seceteur Gigawatt LC-3 MK3 (790 € 1 mètre et 990 € 1.5 mètre)

L’amélioration apportée par ce modèle haut de gamme peut se résumer par la présence de 8 nouveaux conducteurs dernière génération de 1.5 mm². Une gaine en PVC recouverte d’une tresse en plastique réduit tous les phénomènes d’électricité statique. Les fiches de connexion, démagnétisées, sont encore de meilleure qualité. D’origine Gigawatt, les contacts sont en cuivre plaqué or avec des liaisons sans soudure. Un traitement par cryogénisation de tous ces éléments termine ce tableau. Découlant des modèles LS-1 MK3, ce câble appartient à la toute dernière génération des modèles secteurs Gigawatts. A conseiller pour des appareils haut de gamme sans compromis.

A savoir aussi que Gigawatt propose toute une série de câbles nus In Wall (LC-Y 3x4 In Wall) pour ceux qui voudraient refaire leur installation électrique domestique depuis le compteur comme des prise murale haute qualité (simple ou double), des prises males et femelles, pour les plus mordus de DIY. A l’écoute maintenant.

Ecoute : du mieux au meilleur

Dans ce genre de comparatif (même d’une seule marque), la constitution du système prend toute son importance. Nous avons branché les différents câbles Gigawatt sur la barrette PF-1 MK2 et nous les avons comparé à une configuration classique : câble d’origine et barrette secteur Belkin cle chez Leroy-Merlin. Tous les essais se sont déroulés avec un amplificateur intégré Sugden A21 SE Signature précédant un lecteur réseau Lumin A1 et une platine vinyle une VPI Prime + Jolida.

Entre la barrette Belkin de chez Leroy-Merlin, dite normale et la PF-1 MK2 et deux LC-1 MK3+, les différences sautent littéralement aux oreilles. Nul n’est besoin d’être un grand mélomane ou un audiophile averti pour se rendre compte que les améliorations portent en premier sur la largeur de la bande passante et sa nature. Les aigus sont bien plus finement ciselés. Nous avons l’impression que ce registre a été comme nettoyé de beaucoup de stridences devenant plus lisse et filant plus haut en fréquence. Même chose pour le registre grave qui, à la fois descend plus bas et se tient avec une fermeté bien supérieure. Le côté brouillon, voire agressif d’un simple câble avec une barrette lambda a complètement disparu pour une bande passante bien plus équilibré et beaucoup plus résolvante. Un voile s’est envolé entre nous et les enceintes.

Gardant la même PF-1 MK2 et mettant cette fois un câble secteur LC-2 MK3, les différences déjà observées avec son petit frère s’accentuent ; aigu encore plus finement ciselé, médium plus charnu et grave encore plus profond. Mais ce qui va très vite nous frapper, c’est la consistance, la densité de l’image stéréophonique qui prend une tout autre dimension. Il y a beaucoup plus d’air dans la scène sonore qui s’élargit et offre un contraste bien plus vaste. L’étalement des rangs d’orchestre est bien plus évident comme la présence physique d’un soliste. Nous rentrons dans un univers à trois dimensions assez évident.

Et enfin lorsque nous branchons le câble haut de gamme LC-3 MK3, la pureté sonore de l’offre Gigawatt est à son comble. Bande passante encore plus étendue et fouillée tout en restant aussi dynamique et rapide. Les basses sont terriblement enveloppantes et bien mieux définies. Le son est plus solide globalement comme les infimes détails des prises de son qui apparaissent avec une bien meilleure netteté. La différence entre les sons directs et réfléchis d’un enregistrement « live » est bien plus perceptible, ce qui nous rapproche de façon nette de la réalité dans laquelle il a été effectué. Et même sur de la musique plus moderne. Les voix gagnent en présence comme en intensité. Les intonations, accents et autres effets sont plus marqués, ce qui les rend encore bien plus présentes. La scène sonore a quasiment doublé de volume, notre pièce d’écoute semble bien plus grande comme la proximité avec les musiciens.

Conclusion

Si nous pouvons, mais il faudrait que le système d‘écoute soit, lui aussi, à la hauteur, imaginer ce que peut produire les conditionneurs PC-1, PC-2 ou encore PC-3 et PC-4 Evo, cela donne quelque peu le tourni. Manifestement Gigawatt est une société très innovante qui propose des solutions radicales pour les problèmes secteur et ce à des prix d’entrée de gamme qui donnent à réfléchir. L’ajout d’une telle barrette par exemple pourrait éviter un changement d’ampli ou autre car fonctionnement au mieux de sa forme. Nous, en tout cas, on adopte sans réserve.

Les Gigawatt décortiqués par On Mag

Spécifications

PF-1 MK2 avec câble LC1 MK3+ (1.5 m) : 490 €
PF-1 MK2 avec câble LC-2 MK3 (1.5 m) : 690 €
LC1-MK3+ (1 mètre : 150 € et 1.5 mètre : 175 €), LC-2 MK3 (1 mètre : 390 € et 1.5 mètre : 490 €)

Câbles disponibles : EU (Schuko), US (Nema 5-20R), AU (AS/NZS 3112)
Voltage : 220-240 V / 50-60 Hz
Puissance max : 16 A
Longueurs : 1.0 m, 1.5 m, 2.0 m ou plus 

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