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Test enceinte Hi-Fi Piega Premium 3.2 : des statues d'aluminium aux charmes helvétiques

Piega Premium3 2 test On mag

Un coffret tout en aluminium d’une seule pièce et un tweeter LDR (Linear Drive Ribbon) à membrane faite dans le même métal, les enceintes acoustiques de la marque suisse Piega offrent des choix techniques radicalement différents de la concurrence, surtout lorsqu’elles sont proposées à un prix qui se situe juste sous la barre des 3 000 €. L’esthétique comme les dimensions étudiées vont avec le reste, un air « Life Style »  qui mettra tout le monde d’accord sur son installation dans n’importe quel intérieur moderne.

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Distribuée à nouveau en France depuis peu, la marque suisse Piega a été fondée en 1986 par deux passionnés Leo Griener et Kurt Scheuch, le premier assurant la gestion commerciale de la société, le second s’occupant essentiellement de la partie technique. Depuis 198§, la réputation de Piega a grandi petit à petit, notamment au Japon, un succès, en grande partie dû au choix de la technologie innovante et propriétaire des tweeters avec leur membrane plate isodynamique à grecque en aluminium. Ils équipaient déjà les tout premiers modèles de la marque, c’était  il y a presque trente ans. Puis les coffrets en bois choisis sur une bonne période ont fait place à d’autres, beaucoup plus inertes, réalisés cette fois à partir d’une coque entièrement en aluminium ; un style qui présageait déjà les productions actuelles en matière de design.

Le modèle Piega 3.2, que nous testons ici, fait partie de la série moyen de gamme Premium chez ce constructeur qui compte également deux autres enceintes colonnes plus abouties et une quatrième, cette fois de format bibliothèque. Saluons comme il convient la philosophie de cette marque suisse qui, depuis le début, a fait preuve d’innovation tout en restant au fil du temps fidèle à ses principes techniques.

Piega 32 oficielle

Un coffret monobloc tout en aluminium

La Piega Premium 3.2 se dresse dans un coffret de 97 cm de haut pour une largeur de 16 cm et une profondeur de 17 cm, des dimensions somme toute assez réduites qui faciliteront l’intégration dans tout type de pièce. Elle est également disponible en plusieurs finitions : aluminium naturel, anodisée noire, ou laquée blanche et peut recevoir une grille de protection finement ajourée noire ou en argentée (en option). Sa section trapézoïdale fuyante vers l’arrière est dictée par des préoccupations acoustiques, afin d'éviter la formation d’ondes stationnaires internes et sa structure monocoque en aluminium va pouvoir offrir une neutralité et une rigidité mécanique du plus haut niveau. Cette coque est réalisée grâce à un moulage sous pression d’aluminium porté à de très hautes températures, le liquéfiant littéralement, afin d’obtenir la forme voulue. Pour l’avoir mesurée, la face avant est un peu plus épaisse (7 mm) que le reste de cette coque qui fait 2 mm de moins. Les points d’ancrage des HP sur de l’aluminium offrent en plus un serrage beaucoup plus efficace, il sera inutile comme avec d’autres enceintes de procéder de temps en temps à la vérification d’un maintien optimal de ces derniers au coffret.
De plus, cette coque est renforcée par une plaque de MDF de 2 cm d’épaisseur qui parcourt une grande partie de la hauteur de l’enceinte. Cette plaque accueille aussi tous les composants du filtre, celui-ci débouchant sur une double prise acceptant fourche, banane et fil nu de forte section. La base de l’enceinte reçoit un socle, lui aussi en aluminium de forte épaisseur, sur lequel l’utilisateur aura l’occasion d’y fixer 4 pointes réglables pour offrir un point de fuite aux vibrations. Une fois ce socle retiré, un autre détail attire notre attention. A ce renfort en bois s’ajoutent des plaques qui s’apparentent à du bitume autocollant, ils contribuent de la même façon à rendre cette caisse la plus inerte possible. La qualité de fabrication serait à prendre en exemple par beaucoup tant la finition est parfaite. La réputation suisse dans ce domaine n’est pas usurpée.

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Piega Premium3.29

L’isodynamique à l’honneur

En haut de la Piega Premium 3.2 sont logé de façon rassemblée les 3 HP de cette enceinte. Au sommet, nous trouvons le fameux tweeter Piega LDR 2642 MKII (Piega en italien signifie plier) qui fait toute la renommée de la marque. Entièrement fabriqué dans les ateliers helvètes et grâce à des investissements non négligeables, il s’agit d’après les constructeurs, d’une membrane en aluminium ultra-fine de 26 x 42 mm (épaisseur 20 µm) avec une masse mobile de seulement 7 milligrammes ; c’est environ 30 fois moins qu’un tweeter à dôme par exemple. Cette membrane gaufrée est entourée de 2 bobines plates placées en regard du circuit magnétique (60g) qui, avec cette version MKII, est constitué d’aimants plats en néodyme N-48 (contre N-35 de l’ancien modèle) et des barres magéntiques montées sur le panneau avant fonctionnant comme des lentilles magnétiques. La membrane est donc propulsée de façon parfaitement homogène en tout point de sa surface et offre surtout un excellent rendement (100 dB). Comme nous le voyons, nous n’avons pas affaire à un tweeter à ruban traditionnel avec un transformateur d’adaptation d’impédance mais plutôt à un principe acoustique totalement propriétaire de Piega, un fabricant qui a su le faire évoluer au fil du temps de façon significative pour en tirer le meilleur.
Juste en dessous, deux boomers de 10 cm s’intercalent entre ce tweeter et un évent basse reflex à bord évasé. Deux BQP01-103W06 du constructeur Product Capability d’une impédance de 6 Ω. Chacun possède un cône en pulpe de cellulose avec cache noyau de forme concave. Son débattement est soutenu par une suspension souple en caoutchouc et la bobine de 25.5 mm de diamètre est centrée autour d’un circuit magnétique en ferrite.
Ces deux HP ne sont pas filtrés exactement de la même façon d’où le terme de deux voies et demi pour cette eneciente colonne. Le boomer le plus proche de l’évent est filtré plus bas, il seconde le premier dans les fréquences les plus basses, jouant un moindre rôle dans les fréquences médiums. C’est un montage qui est repris dans beaucoup d’enceintes de cette marque d’ailleurs.

Une restitution ultra "clean" à la mode helvétique

Si la Suisse est connue pour sa mécanique de précision comme son chocolat, elle l’est aussi pour sa propreté. Eh bien, s’il est une des qualités à pointer sur ces Piega Premium 3.2, c’est bien ce côté « clean » de la restitution sonore. Ces 3.2, et dès les premiers instants de fonctionnement démontrent le bien-fondé de cette réputation. Nous sommes effectivement assez surpris (dans le bon sens du terme) par la netteté de la restitution sonore. Les aigus (comme nous pouvions nous y attendre de la part d’un tel tweeter à membrane aluminium) sont clairs, nets et extrêmement précis tout en n’étant pas brillants pour autant. Mais cela ne suffirait pas à en faire une enceinte réussie, la jonction avec le médium/hautgrave s’effectue aussi sans une quelconque rupture, les fréquences basses sont reproduites avec une certaine emphase. D’autre part, et c’est très certainement une des améliorations de ce nouveau tweeter, la directivité verticale et horizontale est pratiquement nulle. Du coup, les Piega Premium 3.2 sont très ouvertes avec un déploiement des sources sonores qui privilégie la précision à l’ampleur, même si pour des enceintes de ce prix et de ce volume, il n’y a rien à redire. D’un encombrement somme toute restreint, ces enceintes arrivent tout de même à bien remplir notre salle d’écoute.

En écoutant le disque noir de Leonard Cohen « Live in London », nous percevons bien, notamment dans son émouvante introduction, les petits bruits qui émanent du public comme la perspective de la salle de concerts. Certains applaudissements sont très proches alors que les rangs du public plus en arrière apparaissent également avec une belle précision. La voix de Leonard Cohen, parfaitement centrée entre les enceintes, reste positionnée un peu bas. Elle a un beau contour même si des sifflantes de sa diction sont plus appuyées qu’à l’ordinaire. Il semble que les Premium 3.2 offrent un son quelque peu physiologique avec un aigu un peu prononcé et un bas médium, lui aussi assez fourni. En revanche, il ne faut pas chercher un trop fort niveau dans les fondements du spectre, les coups de la grosse caisse et la basse électrique restent bien présents mais sans atteindre les profondeurs des modèles plus haut de gamme de la marque. Nous apprécions néanmoins que le résultat reste avant tout bien dynamique et rapide, avec ces enceintes les sons ne s’étendent pas plus qu’il ne faut.

 leonard cohen live in london

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Nous nous faisons la même réflexion sur le disque d’Agnès Obel « Philarmonics » où chaque instrument prend bien sa place au sein d’une scène sonore parfaitement construite. Les glissements de doigts sur le manche de la guitare sont bien relevés comme le filé des notes du piano. La restitution est d’une belle lisibilité comme si la caisse en aluminium avait éliminé de façon radicale toutes résonances parasites. C’est là que l’on apprécie à sa juste valeur tous les efforts de ce fabricant pour rigidifier ses coffrets. En revanche, nous aurions apprécié un son plus soyeux, plus charnel, car avec ces enceintes, la voix d’Agnès Obel manque un peu de chaleur. Ces enceintes demandent manifestement d’être chouchoutées (choix des câbles, électroniques…), car elles ne donnent pas immédiatement le meilleur d’elles-mêmes, le revers d’un transducteur d’aigu précis et résolvant.

En Conclusion

Globalement, ces Piega Premium 3.2 sont des enceintes dont la sonorité respire le même air que leur design : facile à vivre. Elles cultivent des qualités de souplesse d’écoute et un sens du rythme bien dosé. Elles seront de très belles compagnes d’un amplificateur à tubes qui donnera plus de poids aux notes comme un médium assez dense. Evitez également les câbles à la sonorité trop pointue et manquant de poids, cela ne serait pas une service à rendre à ces enceintes suisse.

Le site de la marque : www.piega.ch

La Piega  Premium 3.2 en images

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Spécifications

  • Type : 2/5 voies, bass-reflexe
  • Sensibilité : 90 dB
  • Impédance : 4 Ω
  • Réponse en fréquence : 38 Hz à 50 kHz
  • Haut-parleurs : 2 x 10 cm + 1 tweeter ruban LDR242 MKII
  • Dimensions : 97 x 16 x 17 cm (HxLxP)
  • Poids : 14 kg
  • Prix : 2 900 € la paire (finition aluminium avec grille noire, en option en argent, enceinte anodisée noire, ou laquée blanche)

Notre avis

  • Qualité de fabrication : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orange(5/5)
  • Design/finition : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
  • Performances sonores pures : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile grise(4/5)
  • Musicalité : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
  • Intérêt : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile grise(4/5)



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