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[Test] Exposure 2010s2 Dac : le tout premier convertisseur externe d'un constructeur audiophile hors norme

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Exposure fait partie de ces constructeurs britanniques qui jouissent d’une belle réputation pour ces appareils délibérément audiophiles où l’intérieur compte beaucoup plus que l’extérieur. Le 2010s2 Dac n’échappe donc pas à cette règle et réserve en ses entrailles une architecture taillée pour la musicalité. Il n'en oublie pas d’être très complet quant à ses nombreuses possibilités tout en restant "so british".

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Un appareil Exposure se reconnaît immédiatement par la sobriété de l’esthétique générale, qui frise, il faut bien l’avouer, une certaine austérité. En ces jours où beaucoup de fabricants jouent du design pour leurs produits, cette marque de fabrique minimaliste est courageuse. Le Dac 2010s2 est, en effet, franchement sobre avec sa large façade noire (disponible en finition argent) que rompent une série de touches et un afficheur au lettrage rouge. Mais Exposure précise que tout le coffret est en aluminium et ce pour des raisons de lutte contre les interférences de tous bords afin de préserver la pureté des signaux. Les touches en question permettent le choix des entrées (nombreuses, ce qui est très sympathique), le contrôle du volume ainsi que l’accès au menu interne. Avec ce dernier, il est possible de configurer une bonne partie de l’appareil afin de le plier à vos exigences. On peut en effet mettre en service ou pas les deux sorties numériques (optique et BNC), transformer l’appareil en préamplificateur avec contrôle du volume, choisir le mode de sortie (casque ou ligne), voir la fréquence d’échantillonnage du signal entrant et choisir le mode de filtrage (5 pour les fréquences allant de 32 à 48 kHz et 5 pour celles allant de 88 à 192 kHz).

A l’arrière, l’Exposure 2010s2 est très généreux, le plus généreux qu’il nous a été donné de voir à ce prix avec 3 entrées coaxiales S/PDIF par des BNC, 2 optiques Toslink et enfin une USB. Exposure annonce des résolutions allant de 16 à 32 bits/192 kHz pour les 3 premières entrées, idem pour les 2 optiques qui plafonnent à 96 kHz alors que l’USB affiche 24 bits/96 kHz fixe. Exposure explique la présence des prises BNC par leur véritable impédance de 75 ohms, contrairement aux prises RCA habituellement rencontrées. Poussant un peu plus loin notre investigation, et découvrant deux sorties numériques,  nous nous demandons à quoi peuvent-elles servir ? Exposure explique leur présence pour transférer les signaux issus d’un ordinateur (par l’USB) vers une sortie S/PDIF. Bon ! Elles peuvent servir aussi pour connecter une source digitale à un périphérique (TV) dotée d’une entrée numérique, court-circuitant ainsi le convertisseur de piètre qualité dont ces derniers disposent en général.

Et comme on est british jusqu’au bout, la sortie casque est près des deux prises de sortie analogique et non sur la face avant (ce qui n’est pas très pratique pour brancher et débrancher son casque), mais d’une certaine façon, c’est logique, car ainsi le trajet des signaux analogiques pour cette écoute intime est au plus court et donc meilleure.

Gonflé comme un ampli

C’est à l’intérieur que les choses les plus agréables sont à voir. Dès le capot retiré, la qualité comme la taille de l’alimentation surprend agréablement. On a l’impression d’avoir affaire à un petit amplificateur intégré plus qu’à un convertisseur car un beau transformateur torique "made by Exposure", suivi de pas moins de 12 capacités de filtrage s’occupent d’alimenter au mieux et séparément toutes les sections de cet appareil. C’est une des recettes de cet appareil, qui s’ajoute à un étage de sortie composé uniquement de composants discrets et non d’amplificateurs opérationnels que l’on voit la plupart du temps. La conversion est confiée, et contrairement à ceux qui équipent les lecteurs intégrés de cette marque, à un dac Wolfson WM8742 de type multi-bit Delta-Sigma. Ce dac a deux avantages, d'où peut être sa présence : un contrôle du volume et une série de filtres internes. En effet, le 2010s2 Dac peut également servir de préamplificateur et attaquer directement un bloc de puissance.

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A préciser que l’Exposure 2010s2 Dac est livré avec une petite télécommande qui permet la sélection des sources, le réglage du volume et l’extinction de l’afficheur. On est audiophile ou on ne l’est pas.

L’écoute… en musique

Francesco Tristano-BachCageCrée en 1974, la société Exposure a, depuis, toujours brillé par la qualité musicale de ses appareils. Ne répondant jamais à des phénomènes de mode, un nouveau produit est manifestement conçu pour "sonner" avant tout. C’est pourquoi l’arrivée de ce convertisseur externe est si tardive chez eux, les ingénieurs ayant dû peser le pour et le contre d’un tel appareil au sein d’une gamme qui comprend déjà un lecteur CD assez complet tout en apportant quelque chose de plus. Et bien, ces ingénieurs ont eu bien raison, car le Dac 2010s2 est tout à fait à l’image des autres productions de ce constructeur en matière de musicalité avec, en sus, pas mal de possibilités bien sympathiques.

Comme à notre habitude, nous avons placé ce Dac dans notre système qui comprend à la fois un ordinateur et un lecteur Cambridge, un préamplificateur Goldmund Mimesis 7, un bloc de puissance du même constructeur Mimesis 29M et une paire d’enceintes Ensemble Reference, le tout câblé Goldmund et Wireworld pour la connexion avec l’ordinateur.

Ce qui se dégage immédiatement (mais après de longues heures de chauffe), un sentiment de fluidité qu’accompagne une excellente neutralité. Ce 2010s2 Dac affiche un caractère qui laisse passer la musique sans apporter une touche personnelle trop marquée. Un petit convertisseur, petit en prix par rapport à notre référence Esoteric D-07X, qui déjà nous met un pied dans la vraie Haute Fidélité, loin des sons numériques quelque peu irritants à la longue. C’est une remarque d’ailleurs que l’on peut se faire avec toutes les productions de ce constructeur qui privilégie la rigueur des timbres à des effets de manche aguicheurs.

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Rene Jacobs Freiburger Barockorchester-Mozart La fNous nous sommes délectés par exemple de l’écoute du disque "bachCage" de Francesco Tristano (Deutsche Grammophon). Le piano, instrument délicat à restituer tant par la largeur de son spectre audio que par sa dynamique, passe ici avec une grand naturel. Tour à tour velouté, doux ou au contraire rapide, et frappé, la restitution reste parfaitement maîtrisée, nous plongeant dans cette interprétation si particulière. On note un médium très riche, sans être en avant pour autant, et ce avec beaucoup de petits détails. Bien entendu, nous ne le retrouvons pas l’image 3D de l’Esoteric mais celle de l’Exposure s’installe bien entre les enceintes sans déborder de toutes parts. Le médium est très beau, ou plutôt très vrai sans coloration, comme le haut du spectre assez fin et détaillé.

Ceci est confirmé par l’écoute de "La Finta Giardiniera" Mozart (Harmonia Mundi) et notamment l’ouverture orchestrale de ce début d’opéra. Chaque plan sonore est bien respecté, le côté un peu mat (ou peu brillant) de l’aigu convient bien à cette musique qui demande beaucoup de rigueur dans l’établissement des timbres. Le chœur arrivant ensuite ne souffre d’aucune confusion, laissant deviner une tonicité générale comme un beau suivi rythmique. Cette matité de l’aigu, qui n’en perd pas pour autant les détails, donne une certaine élégance à l’écoute.

Deja-VuAvec le disque "Déjà Vu" du Archie Sheep Quartet, un fichier Flac 96/24 bits, résister au charme de cet appareil devient mission impossible. Grave très beau. A la fois tendu et défini, ce registre mérite plus une récompense pour sa fermeté que pour sa profondeur. En revanche, la qualité de détails du médium est, sur ce disque, très apprécié car le dac nous dévoile toutes les subtilités du jeu du saxophoniste. Chaque inflexion, comme les bruits de hanche nous sont restitués avec brio. Nous avons vraiment l’impression d’être présents à l’enregistrement. Cette quantité de micro-informations participe à l’établissement d’une image précise et nette, et nous nous rendons compte, point crucial pour un appareil hifi, que cet Exposure laisse parler la musique sans jouer la sienne, ce que nous avons quelque peu reproché à l’Auralic. Pour ce prix, cette honnêteté payera, c’est certain car aucune fatigue auditive n’est à déplorer, bien au contraire.

Conclusion

Ce Dac rentre de pleins pieds dans le monde des convertisseurs hautement musicaux et ce pour un prix relativement modeste dans sa catégorie. Si nous devons évoquer quelques traits de sa personnalité afin d’en cerner l’identité sonore, les mots de suivi rythmique, subtilité, mais surtout neutralité qui laisse s’exprimer au mieux les différentes sources connectées nous viennent à l’esprit. De plus, il est très complet avec ses 6 entrées, sa sortie variable et celle pour un casque. Pour un premier tir, c’est réussi. A écouter absolument.

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Spécifications techniques

  • Bande passante : 20 Hz à 20 kHz à +/-0.2 dB
  • Niveau de sortie : 2 V rms fixe jusqu’à 4,5 V rms (ajustable)
  • Sortie casque : jusqu’à 4.5 V rms
  • THD : <à 2 V rms, 1 kHz
  • Rapport signal/bruit : >110 dB à 2 V rms, 1 kHz
  • Dimensions : 440 x 90 x 310 mm (LxHxP)
  • Poids : 5 kg
  • Prix : 1274 €

Contact commercial Francis Magitteri : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Site du fabriquant : www.exposurehifi.com



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