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[Test] Auralic ARK MX+ : un ovni dans le monde des convertisseurs séparés

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La marque Auralic, débute par une rencontre entre un musicien M. Wuanqian et M. Yuan Wang, spécialistes des instruments électroniques de précision aux USA. Ensembles, ils décident de réunir leurs ressources et expériences pour créer leurs propres appareils Hifi. Ainsi est née la toute jeune marque Auralic avec le convertisseur séparé d’aujourd’hui mais aussi un amplificateur pour casque, et bientôt un ensemble préampli et ampli séparé dans la même lignée. Nous nous sommes penché sur le modèle ARK MX+, un drôle d’objet, pas vraiment fonctionnel, pas très fourni en possibilité de branchement, mais en revanche très musical.

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Avec seulement deux entrées, l’une USB et l’autre S/PDIF via une RCA, l’ARK MX+ ne va déchainer un quelconque intérêt pour les utilisateurs de plusieurs sources, car pour couronner le tout, ce dernier devra éteindre l’appareil pour pouvoir changer d'entrée, cet appareil ne supportant pas la présence des deux en même temps. Alors quid d’une entrée optique indispensable aujourd’hui pour bien des périphériques tels que les télévisions, les box ou consoles de jeux ? Avec tout ça, nous sommes en droit de nous demander quelle chance a cet appareil de séduire commercialement un public de plus en plus gourmand en matière de sources à raccorder alors que son prix avoisine les 2 000 euros. Alors c’est très certainement du côté de la technique et de sa musicalité que cet appareil va défendre son existence dans un monde de DAC déjà bien fourni. Voyons ça !

Le plumage et le ramage

Déjà au niveau du châssis, Auralic se détache de ses concurrents, utilisant de l’aluminium et de l’acier, par le choix d’un alliage fer, nickel et silicone qui luttent efficacement contre les interférences électromagnétiques et autres perturbations mécaniques. D’après les concepteurs, l’isolement mécanique et électromécanique est 3 fois supérieur aux autres matières utilisées habituellement. Côté alimentation, l’ARK MX+ est doté d’un transformateur de la marque canadienne Plitron qui jouit d’une excellente réputation dans ce domaine depuis 25 ans et est suivi d’un filtrage par un bloc Schaffner (FN402), montage qui d’après Auralic apporte de meilleurs résultats qu’un système de batterie et leur résistance interne fluctuante.

Le cœur de l’appareil se trouve dans un processeur appelé Auralic Sanctuary Audio Processor, développé conjointement avec la firme Suisse Archwave AG. Le Sanctuary Audio Processor est basé autour d’une structure double cœur ARM9 de 500MIPS chacun (1000 MIPS au total). Son rôle est de détecter le signal entrant, sa fréquence d’échantillonnage en fait et de donner les instructions nécessaires pour justement offrir la meilleure résolution possible au circuit de conversion. C’est un circuit d’Upsampling auto-adaptatif donc, qui creuse un écart avec tous ses concurrents en matière de technologie développée. Auralic part du principe qu’une interpolation maximale pour atteindre la résolution la plus haute à tous les taux d’échantillonnage n’est pas la meilleure chance d’obtenir les bons résultats sonores en sortie. Le DAC de conversion est, lui, un AKM AK4399, 32 bits/192 kHz dont la précision ne nécessite pas de conversion courant/tension que l’on retrouve dans la plupart des convertisseurs. D’autre part, les filtres et circuits de sortie sont totalement symétriques avec étages totalement séparés pour les RCA et les XLR.

L’autre atout majeur d’Auralic réside dans son entrée très particulière USB ou "Active USB", une entrée à la fois isochrone et asynchrone qui utilise une grande mémoire tampon, plus de 2 secondes de signal audio, et un circuit PPL haute résolution pour limiter grandement le jitter, une des causes premières de distorsion. Le raccordement à un ordinateur MAC se fera sans l’ajout d’un pilote spécial tandis qu’avec les PC fonctionnant sous Windows, un driver devra être installé. L’ARK MX+ ne fonctionnera que sous le mode de transmission numérique ASIO. Sur PCr, un panneau de commande gère toutes les caractéristiques d’écoute, il s’installe avec les pilotes.

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Concernant la qualité de fabrication, aucune critique à formuler. Toute l'électronique est placée dans un petit coffret compact qui comme nous l’avons dit est formé dans un alliage de métaux l’isolant des interférences de tous genres. Les prises choisis sont des Cardas pour les RCA et des Neutrik pour les XLR.
A l’ouverture de l’appareil, la réalisation apparait manifestement du plus haut niveau. Tous les composants semblent choisis avec soin, le montage est parfait et très professionnel.

Et le chant ?

Face à de tels choix, il ne nous restait qu’à écouter ce convertisseur qui ne met pas toutes les chances de son côté commercialement parlant, à part de celui de servir de convertisseur haut de gamme pour seulement deux sources et encore en se déplaçant à chaque fois. Pour s’en faire une idée, nous l’avons donc écouté et surtout comparé à notre étalon, un modèle Esoteric D-07X, le tout sur un ensemble préampli et ampli Goldmund Mimesis 7 et 29 M avec en fin de chaîne une paire d’Ensemble Reference.

Peter-Gabriel-Half-BloodL’ARK MX+ a un nom beaucoup plus barbare que sa musicalité car immédiatement, on sent que "qu’il sait faire des choses". Que ce soit en écoutant des fichiers audio en streaming via des radios internet que d’autres d'une résolution beaucoup plus haute, ce convertisseur a un caractère bien à lui, incontestablement. Certes, il ne va pas aussi loin que notre Esoteric sur beaucoup de points : chaleur sonore, détails, timbres, et surtout une ampleur de l’image stéréophonique, mais au regard de son prix, nous avons été conquis par sa dynamique, son côté franc et précis, le tout servi avec un haut du spectre soyeux. C’est très vivant.

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Nous nous sommes délectés du dernier téléchargement B&W de Peter Gabriel « Half Blood » avec orchestre classique (Society of Sound Music : 14). Le niveau montant petit à petit du premier morceau a su resté parfaitement cohérent, avec une image de la plus grande stabilité, bien calée entre les enceintes. Nous avons noté la richesse des détails sur les cordes, comme les accents bien restitués de la voix de Peter Gabriel, que l’on pourrait "voir" devant soi avec une précision presque chirurgicale. Le rang des choristes qui accompagne l’auteur et interprète se positionne parfaitement, on devine l’emplacement de chaque intervenant avec netteté. C’est terriblement bluffant. Sur ce message, on est surpris par la qualité des basses fréquences, un grave ferme, décisif, musclé qui ne laisse rien derrière lui. Les instruments à vent sont magnifiques, avec de la matière et une belle tessiture. Un message complexe sur lequel l’ARK MX+ donne toute sa puissance et sa précision.

Lisa-Ekdahl-Heaven-Earth-And-BeyondRevenant à une référence plus ancienne comme le magnifique disque de Lisa Ekdhal "Heaven, Earth and Beyond" c’est le côté "swing" du convertisseur qui prime. Les sons bien détachés, sont d’une rare propreté sans pour autant perdre leur âme. C’est tout à fait le genre de son que l’on voudrait entendre toujours plus fort, car il avoue des qualités de dynamique sur les micros détails. Mais surtout ce convertisseur ne donne pas l’impression de jouer ou rejouer chaque instrument séparément, mais au contraire parfaitement ensembles dans une réelle communication. En tout cas, on a affaire à un très beau médium, qui reproduit parfaitement un saxophone Selmer, une guitare demi-caisse avec sa sonorité si particulière, sans oublier le scintillement des cymbales de la batterie.

Nous sommes ensuite passé à un morceau pour harmonica et orgue de Sigmund Groven et Iver Kleive : HarmOrgan (flac 96 kHz), là aussi, aucune confusion dans l’espace. L’interprète harmoniste est bien planté devant nous, au beau milieu d’une salle immense, dont on perçoit les dimensions par la qualité de la restitution de toutes les réverbérations. La profondeur de l’orgue avec un grave impressionnant nous fait vibrer de toutes ses basses. Des notes les plus fortes de cet instrument majestueux au jeu presque intimiste de l’harmonica, rien n’est laissé au hasard. Ces deux instruments si différents par leur taille et puissance sonore ne se chevauchent pas une seconde. On perçoit que le haut du spectre est soyeux à souhait, avec un beau mordant sur les petites attaques de notes.

Tout cela est apparu évident en comparant l’ARK MX+ et notre Esoteric en entrée USB. Nous sommes ensuite passés à la lecture de plusieurs CD. Nous retrouvons les mêmes différences, le même caractère impulsif et nerveux de l’Auralic avec son image stéréophonique très précise, mais qui pourrait gagner en ampleur. Le dac Esoteric laisse plus de place à la musique, l’ARK MX+ jouant quelque peu la sienne, mais compte tenu de la différence de prix, c’est tout à fait acceptable.

Pour finir….

Auralic nous gratifie là d’un appareil assez étonnant avec une technologie particulière, mais surtout propre à la maqrque, comme les très grandes marques (Esoteric, Dcs, M2Tech…) savent faire en matière de conversion. Le son est vivant, rythmé, transparent, bien tenu sur toute la largeur de la bande passante, mais somme toute quelque peu répétitif (dommage). Un sans défaut sonore en quelque sorte, même si cette propreté générale risque de manquer, à la longue, d’un peu de fantaisie. Maintenant, et vous l’aurez bien compris, reste le problème de la fonctionnalité limitée de cet appareil à ce prix, somme toute élevé et, donc, nous sommes en droit de nous demander à quel public il est destiné ? Après l’étonnement, pour ne pas dire l’énervement, devant si peu d’entrée et un fonctionnement si peu pratique, nous avons été tentés de le remettre en carton, mais son écoute nous a permis de saisir l’objectif de ses concepteurs grâce à sa musicalité vivante et donc attachante.  Alors, messieurs les concepteurs, faîte en sorte que les deux entrées puissent fonctionner simultanément au moins.

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Spécifications techniques

  • Résolution : 32 bits/192 kHz
  • Rapport signal/bruit : 118 dB
  • THD + N : 0.0005%
  • Niveau de sortie : 2 Vrms (RCA) et 4 Vrms (XLR)
  • Dimensions : 33 x 23 x 6.5 cm
  • Poids : 5.5 kg
  • Prix 1 800 €

Site Auralic : www.auralic.com
Site du distributeur français : www.choraudio.com



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