Virginie Teychené : I Feel So Good
Virginie TeychenéI Feel So Good
avec Stéphane Bernard (p), Gérard Maurin (b, g), Jean-Pierre Arnaud (dm), François Chassagnite (tp)
Durée : 1h 7’ 42’’
Altrisuoni AS 288
(www.altrisuoni.com)
Notation : :-D :-D :-D :-D :-D
De bonnes chanteuses, d’excellentes même, il y en a beaucoup, mais d’excellentes chanteuses de jazz, c’est comme les poissons volants, elles ne sont pas représentatives de l’espèce, comme dirait Audiard. En voici une, Virginie Teychené, et son deuxième CD, I Feel So Good, risque de faire du bruit dans le Landerneau du jazz. Un trio piano-basse-batterie magnifique l’accompagne : Stéphane Bernard (p), Gérard Maurin (b) qui joue accessoirement de la guitare, Jean-Pierre Arnaud (dm). Le grand trompettiste François Chassagnite s’invite sur quatre morceaux.
Elle, d’une voix cristalline et bien timbrée, utilise la célérité et la sûreté de son élocution pour inventer des scats superbes. Elle chante avec beaucoup de variétés de sentiments, des airs, américains et brésiliens. Prononciation impeccable en anglais, en brésilien et même en français, puisque le disque se termine par un "It Might as Well Be Spring", dans la version française qu’avait fait connaître le crooner français Jean Sablon : "C’est le printemps".
Cela donne une version éblouissante de "Lester Leaps In" : "I Got the Blues", des relectures magnifiques aussi bien de "Moonlight Serenade" que de "Up Jumped Spring", de Freddy Hubbard.
La respiration brésilienne au milieu du CD, avec du Tom Jobim et du Carlos Lyra (superbe poésie de Vinicius de Moraes) permet de goûter toute la subtilité de la voix de cette chanteuse. La perfection existe-telle avec un disque ? Eh bien, en tout cas, on n’en est pas loin avec celui-ci. Le genre de CD qu’on écoute, qu’on remet, qu’on réécoute, et ainsi de suite. Pas parce qu’il vous surprend, mais parce qu’il est ce que vous attendiez et qu’il ne copie pourtant personne. Bref, c’est le genre de CD qu’on ne rencontre pas tous les jours. Pourvu qu’elle reste sourde aux conseils des commerciaux et des showbizmen.
texte de Michel Bedin