Monteverdi : Le Couronnement de Poppée
Au TGP (Théâtre Gérard Philippe)Centre Dramatique National de Saint-Denis
Cette représentation du Couronnement de Poppée de Monteverdi qui s’est achevée le 20 janvier 2010 au TGP est parti en tournée du 23 janvier 2010 à Velizy pour se terminer à Villejuif le vendredi 9 avril 2010
Avec Le Couronnement de Poppée qui date de 1642, Claudio Monteverdi signe son ultime Opéra. Délaissant les thèmes mythologiques il va aborder un genre bien différent : l’Opéra historique. Dramatique et agitée de soubresauts terribles, l’action de cet Opéra dont le livret est dû à Giovanni Francesco Busenello, s’articule principalement autour des manœuvres machiavéliques et meurtrières de Néron qui va œuvrer obstinément au couronnement de Poppée au détriment de l’impératrice Octavie, sa présente épouse.
Le metteur en scène, Christophe Rauck, opte pour une action ramassée, évitant toute surcharge grâce à une mise en scène épurée, dépourvue d’artifice mais ne se privant pas pour autant de relier l’action à la plus pertinente modernité !
Côté distribution vocale, on peut souligner l’homogénéité et la très bonne tenue des rôles assurés par Valérie Gabail (Poppée), Maryseult Wieczorek (Néron), Françoise Masset (l’Impératrice Octavie), Dorothée Lorthiois (Drusilla) ainsi que Paulin Bündgen (Othon).
Jérôme Correas, à la tête de son Ensemble Les Paladins, assure une cohérence et une lisibilité totale à l’œuvre, choisissant par exemple de confier à une voix masculine - Paulin Bündgen - le rôle d’Othon, choix identique réalisé par Nikolaus Harnoncourt au Festival d’Edimbourg en 1970 avec le concours de Paul Esswood, contrairement à la version de Marc Minkowski donnée récemment à Aix-en-Provence. Bannissant bois et vents de son orchestre réduit à une dizaine d’instrumentistes, Jérôme Correas, dirigeant du clavecin, cisèle avec passion une partition riche en rebondissements lourds de tempêtes et de tragédies à venir…
Texte de Michel Jakubowicz