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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : volume 15 de l'intégrale symphonique Haydn 2032___

Le Quinzième volume de l'intégrale des symphonies de Haydn dirigées par Giovanni Antonini a pour titre ''La Reine'', du nom donné à l'opus 85. Si celui-ci fait penser à Marie-Antoinette, les deux autres œuvres également présentées peuvent être regardées comme un hommage à sa mère, l'impératrice d'Autriche Marie-Thérèse. Un programme royal donc, montrant comme toujours l'extrême inventivité du musicien.

Parmi les « Symphonies parisiennes » de Joseph Haydn, la Symphonie N°85 en Si bémol majeur Hob. I:85 doit son sous-titre au fait qu'elle était particulièrement appréciée par la reine Marie-Antoinette, fine musicienne. Comme les cinq autres, elle fut composée en 1787 pour être jouée par le Concert de la Loge Olympique, formation prestigieuse de la capitale française. Giovanni Antonini en donne une exécution pleine d'élan. Ainsi du premier mouvement qui après une courte introduction lente, laisse place à un Allegro vivace énergique, truffé de traits originaux, dont des sortes de roulades de violons et des citations de la symphonie ''Les adieux'' du même Haydn. À la Romance Allegretto, le thème énoncé par les cordes provient d'une chanson française de l'époque. Il est traité en quatre variations, fort rythmées ici, dont la troisième se signale par ses arabesques de flûte. Le Menuetto Allegretto, sorte de menuet de cour, brille par son élégance, tandis que le trio central est un brin plus rustique avec son concertino de vents. Le bref finale Presto, Antonini l'aborde de manière spirituelle, en boostant les accents.

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La Symphonie N°62 Hob. I:62 en Ré majeur aurait été écrite par Haydn pour inaugurer le nouveau théâtre d'Eszterháza, suite à l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Une inauguration prévue pour le jour de la Sainte Thérèse de 1780. Alors que ses quatre mouvements sont écrits dans la même tonalité, l’œuvre présente la particularité de comprendre en deuxième position un Allegretto provenant d'une musique de scène non identifiée. On a relevé encore que Mozart s'en souviendra, quant à son rythme de barcarolle, pour le ''duo de la lettre'' des Nozze di Figaro. Le discours est d'une grande douceur dans son débit, que ponctuent des éclats mesurés dans les tutti. Le Menuetto suivant se veut robuste et rustique, mais bien dansant sous la baguette d'Antonini. Quant aux mouvements extrêmes, celui-ci les conçoit bondissants, pleins d'énergie, en particulier le finale très animé, entrecoupé de silences évocateurs.

Donnée à Eszterháza en 1773 devant l'impératrice Marie-Thérèse, la Symphonie N°50 Hob. I:50 en Ut majeur a une origine opératique. Son second mouvement Andante moderato provient en effet de l'ouverture d'un opéra pour marionnettes. Il est précédé d'un Allegro di moto qui, passée une brève introduction solennelle, est fort animé et éclatant, pour ne pas dire démonstratif. Le Menuet tranche par sa robustesse, ce que le trio médian illumine avec des traits de hautbois solo. Le finale Presto agité atteint peu à peu une puissance impressionnante avec martellement d'accords et une conclusion en fanfare. Comme il en est des deux autres symphonies, on reste fasciné par l'extrême créativité du compositeur qui, s'il recycle à l'occasion, n'en possède pas moins l'art de faire du nouveau. C'est qu'éloigné des bruits de la ville, en poste au château d'Eszterháza, « cette solitude l'a poussé à être ''original'' », relève Giovanni Antonini.

Ce que magnifie sa direction, elle aussi inventive dans les choix de tempos et le travail sur la dynamique. Sa façon de structurer le spectre sonore de cette musique ne cesse d'étonner, singulièrement quant à l'extrême raffinement du jeu pianissimo et au traitement très élaboré des accents. Comme déjà remarqué, le Kammerorchester Basel répond avec ferveur, dispensant une large palette de couleurs. La prise de son à la fois synthétique et préservant une naturelle répartition des plans, dote ces interprétations de tout leur relief.
Texte de Jean-Pierre Robert 

Plus d’infos

  • ''La Reine''
  • Joseph Haydn : Symphonies N°85  Hob. I:85 ''La Reine'', N°62 Hob. I:62, N°50 Hob. I:50
  • Kammerorchester Basel, dir. Giovanni Antonini
  • 1 CD Alpha : Alpha 696 (Distribution : Outhere Music France)
  • Durée du CD : 66 min 29 s
  • Note technique : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleue (5/5)

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