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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : les singulières musiques de Marco Uccellini

Ozo Regio

Le riche Seicento en musique foisonne de compositeurs qui méritent d'être connus. Marco Uccellini est de ceux-là, dont l'écriture renferme d'improbables combinaisons pour nos oreilles modernes entre violon, cornet à bouquin, orgue ou clavecin. L'ensemble Ozio Regio propose un florilège de ses pièces instrumentales, associées à celles de deux autres de ses contemporains.

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 Les œuvres de Marco Uccellini (1603-1680) sont « à l'image du bouillonnement scientifique de l'époque », remarque la violoniste Anaëlle Blanc-Verdin. Celle-là même de Galilée ou de Kepler en astronomie par exemple. Tous expérimentent. La variété des recherches compositionnelles d'Uccellini, notamment pour le violon, est étonnante et paraît ne pas connaître de limite. Ce peuvent être des Sonates a due, telle la Sonata 11 a due La Leona de l'op.3, violon et cornet à bouquin. Ou des sonates a tre, violon, viole de gambe et orgue/ou clavecin. Par exemple de l'op.3 la Sonata 15 ''la Sorella mi fa fallare'' (la sœur me fait fauter), sorte de plaisanterie en musique, ou la Sonata 16 ''La Vendramina'' associant violon, cornet, gambe et clavecin, là où le cornet explore des territoires originaux, souvent à l'unisson avec le violon. Dans la Sonata 12 ''La Tartaruca'', on remarque l'extrême richesse de la polyphonie. Et la Sonata 26 sopra la Proserpina de l'op.4, pour gambe, cornet et violon, révèle un élan populaire. Uccellini a encore écrit des pièces a quattro dans son op.7, introduisant le sacqueboute aux côtés du cornet. Comme dans la Sonata overo Canzone 18 (violon, cornet, gambe, sacqueboute et clavecin) et la Sonata overo Canzone 20 associant sacqueboute, cornet, alto, gambe, clavecin et orgue. Les arias apportent d'autres éclairages. Ainsi à l'Aria 4 sopra la Ciaccona de l'op.3, où deux violons, gambe et orgue distillent quelque chose de joyeux et d'engagé.

On entend encore des compositions de musiciens du XVIIème italien ; Bernardo Pasquini (1637-1710) et un Ricercare secundo tuono et une Toccata, quinto tuono, joués à l'orgue. Comme Luigi Battiferri (1607-1682) avec deux Ricercaros joués au clavecin.

L’ensemble Ozio Regio, qui tire son nom précisément de l'op.7 d'Uccellini, se fait une fête de révéler ces musiques singulières qu'ils parent de vivacité. D'inventivité aussi dans les choix d'instrumentation, s'agissant notamment de l'orgue, celui de l'abbaye de Saint-Amant-de-Boixe en Charente. Le continuo a aussi été décliné sous diverses formes : clavecin ou orgue seul, orgue et clavecin, ou un clavier et violoncelle. À la sonorité raffinée et éclatante du violon d'Anaëlle Blanc-Verdin, se marient celles de Sarah Dubus, cornet à bouquin et flûte à bec, Mathieu Valfré, orgue et clavecin, Jean-Baptiste Valfré, violoncelle, outre la participation de Jérôme van Waerbeke, violon, Nicolas Vazquez, sacqueboute, et Arnaud De Pasquale, orgue et clavecin.

Ils sont enregistrés à l'abbaye susdite dans une acoustique idéalement ''aérée'' et un équilibre satisfaisant entre les diverses voix.

Texte de Jean-Pierre Robert    

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Plus d’infos

  • ''La sorella mi fa fallare''
  • Marco Uccellini : Sonates & arias
  • Bernardo Pasquini : Toccata, quinto tuono, Ricercare, secondo tuono
  • Luigi Battiferri : Ricercaro 8, Ricercaro 12
  • Ensemble Ozio Regio
  • 1 CD Seulétoile : SE05 (Distribution : Socadisc)
  • Durée du CD : 57 min 04 s
  • Note technique : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleue (5/5) 

CD disponible sur Amazon



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Ensemble Ozio Regio, Marco Uccellini, Bernardo Pasquini, Luigi Battiferri

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