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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Philippe Herreweghe dirige l’Orchestre Philharmonique de Radio France

Philippe Herreweghe

Un seul compositeur au programme de l’Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Philippe Herreweghe : Johannes Brahms.

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La première partie de ce concert comprenait l’exécution du Concerto N°2 pour piano et orchestre de Brahms composé entre 1878 et 1881. C’est le 9 novembre 1881, à Budapest, que ce Concerto pour piano de Johannes Brahms sera créé. Le compositeur assume lui-même la fonction de soliste, Eduard Marxen, à qui l’œuvre est dédiée, en assurant la direction orchestrale. Surprenant par ses proportions imposantes (près de cinquante minutes), ce Concerto pour piano comporte quatre mouvements, ce qui d’une certaine façon rompt avec la tradition héritée de Mozart et de Beethoven, limitant à trois mouvements le Concerto pour piano et orchestre. Bien que laissant à l’orchestre une place prépondérante, le rôle du soliste dans cette œuvre est loin d’être négligeable, exigeant de la part du pianiste une virtuosité sans faille. Curieusement, le troisième mouvement, un Andante, débute par un solo de violoncelle, qui apparenterait brièvement ce Concerto à un Concerto pour violoncelle, mais bien vite le piano reprend ses droits, laissant place à un Allegro grazioso plein de charme qui termine l’œuvre dans une atmosphère presque féérique. Grand admirateur de Brahms et en quelque sorte un épigone de celui-ci, le compositeur Herzogenberg, auteur de Symphonies et de nombreuses œuvres de musique de chambre accusant fortement son penchant à imiter Brahms, reçut un beau jour une confidence surprenante et plutôt humoristique de Brahms lui indiquant qu’il venait de composer un petit Concerto pour piano (50 mn !) doté d’un fort joli Scherzo.

La dernière partie du concert était dédiée à une œuvre monumentale de Brahms : sa première Symphonie. Bien que débutée dès 1854, elle ne sera exécutée pour la première fois que le 4 novembre 1876 à Karlsruhe par l’orchestre du Grand-Duché de Karlsruhe, dirigé par un chef d’orchestre bien oublié de nos jours : Felix Otto Dessoff. On peut être étonné que le très charismatique chef d’orchestre et ami de Brahms, Hans Richter, n’en ait pas assuré la première exécution, lui qui créera plus tard les Symphonies N°2 et N°3 du compositeur. C’est dans un climat agité et sombre que débute cette Symphonie N°1 de Brahms, ces nuages se dissipant dans le mouvement suivant, un Andante. Le troisième mouvement se déroule dans une ambiance idyllique, s’effaçant devant un majestueux, ultime mouvement où l’un des derniers thèmes, introduit aux cordes, fait irrésistiblement penser à Beethoven.

Le pianiste Nelson Goerner, qui assume le rôle de soliste dans le Concerto N°2 de Brahms, domine avec passion et rigueur cet incroyable fleuve musical alors que Philippe Herreweghe propose de la Symphonie N°1 de Brahms une vision d’une très grande hauteur de vue, évitant toute grandiloquence, rendant ainsi à cette Symphonie N°1 toute sa noblesse, toute sa modernité.

Brahms servi avec justesse et efficacité par un Orchestre Philharmonique de Radio France officiant en parfaite harmonie avec le chef Philippe Herreweghe.

Texte de Michel Jakubowicz

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Plus d’infos

  • Johannes Brahms : Concerto pour piano N°2 en si bémol majeur opus 83
  • Symphonie N°1 en ut mineur, opus 68
  • Nelson Goerner, piano
  • Orchestre Philharmonique de Radio France
  • Hélène Collerette, violon solo
  • Philippe Herreweghe, direction
  • Mercredi 25 mai 2022, à 20 h
  • Auditorium de Radio France
    www.maisondelaradioetdelamusique.fr



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