Concert : Lars Vogt dirige l’Orchestre de chambre de Paris au Théâtre des Champs-Elysées
Farrenc, Beethoven et Schumann au programme de l’Orchestre de chambre de Paris dirigé par Lars Vogt avec en soliste la violoniste Antje Weithaas.
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C’est auprès d’Antonin Reicha que Louise Farrenc suit sa formation de compositrice. Celui-ci aura l’honneur d’avoir comme élève à la même époque un certain Hector Berlioz qui va s’imposer comme le plus grand compositeur romantique français et ceci dès la composition de sa Symphonie fantastique en 1830. C’est donc avec l’Ouverture N°1 en mi mineur op.23 de Louise Farrenc que débutait ce concert de l’Orchestre de chambre de Paris. Si dès les premières mesures de cette composition de Louise Farrenc, on peut déceler l’influence en filigrane de la musique allemande (Mendelssohn, Schumann), cela n’empêche nullement d’y entendre aussi l’affirmation d’une véritable originalité, le tout obtenu par la mise en œuvre d’une orchestration puissante faisant par exemple appel à quatre cors, ce qui témoigne d’une certaine audace de la part de la compositrice.
La seconde partition de ce concert consistait en un Concerto pour violon et orchestre devenu depuis longtemps le cheval de bataille de tous les grands violonistes de notre temps : le Concerto pour violon et orchestre op.61 de Beethoven. Composé en 1806, il reflète tout comme la Symphonie N°4 op.60, le même sentiment de bonheur radieux, optimiste, que l’on rencontre rarement dans les œuvres de ce compositeur. Le premier mouvement de ce Concerto pour violon op.61 débute par un prodigieux Allegro qui va se conclure par une surprenante cadence opposant le violon aux timbales ! Le deuxième mouvement, un Larghetto émouvant et d’une intensité lyrique peu commune, va s’enchaîner au Rondo conclusif qui va s’épanouir dans une sorte de joie sans mélange.
C’est avec Robert Schumann et sa Symphonie N°3 « Rhénane » qu’allait prendre fin ce concert. Qualifié de médiocre orchestrateur (Gustave Mahler réorchestrant ses quatre symphonies), Schumann prouve qu’en fait il maîtrise à la perfection l’art d’orchestrer, car aucune maladresse n’est perceptible dans ses plus grandes symphonies. Dans cette Troisième Symphonie, Schumann utilise des moyens presque colossaux pour l’époque en requérant pour les deux derniers mouvements de cette œuvre la présence de trois trombones, donnant ainsi à cette Symphonie toute sa grandeur et toute sa solennité, célébrant ce majestueux fleuve, le Rhin, qui constituait une précieuse source d’inspiration pour le compositeur.
La violoniste Antje Weithaas se montre tout simplement prodigieuse dans le Concerto pour violon de Beethoven, grâce à un jeu évitant tout clinquant, intériorisant au maximum l’œuvre sublime de Beethoven. Quant à Lars Vogt, il donne de la Symphonie « Rhénane » de Schumann une version grandiose, pleine d’émotion, exaltant ainsi les grandes envolées romantiques d’une symphonie faisant appel de manière inattendue à la présence de cinq mouvements.
Un concert rendant hommage à une remarquable compositrice, Louise Farrenc, puis célébrant Beethoven et Schumann, grâce au concours d’un Orchestre de chambre de Paris répondant sans problème à toutes les exigences d’un chef très inspiré.
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Texte de Michel Jakubowicz
Plus d’infos
- Beethoven en héritage
- Farrenc : Ouverture N°1 en mi mineur op.23
- Beethoven : Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, op.61
- Schumann : Symphonie N°3 en mi bémol majeur « Rhénane » op.97
- Orchestre de chambre de Paris
- Lars Vogt, direction
- Antje Weithaas, violon
- Jeudi 21 avril 2022, à 20 h
- Théâtre des Champs-Elysées
www.orchestredechambredeparis.com
www.theatrechampselysees.fr
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Orchestre de Chambre de Paris, Théâtre des Champs-Elysées, Robert Schumann, Ludwig van Beethoven, Louise Farrenc, Lars Vogt, Antje Weithaas