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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Aziz Shokhakimov dirige l’Orchestre National de France à l’Auditorium de Radio France

Cedric Tiberghien
Cédric Tiberghien.

Concert franco-russe réunissant Rimski-Korsakov, Ravel et Tchaïkovski, avec Aziz Shokhakimov dirigeant l’Orchestre National de France et le pianiste Cédric Tiberghien comme soliste.

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Ce concert s’ouvrait avec l’explosive et éclatante suite pour orchestre de Rimski-Korsakov : le Capriccio espagnol op 34. Bien longtemps avant Rimski-Korsakov, Mikhaïl Glinka, père de la musique russe, dès 1845, avait lui aussi exprimé sa fascination pour l’Espagne, composant des pièces orchestrales telles que sa Jota Aragonesa et Souvenirs d’une nuit d’été à Madrid. Dans son Capriccio espagnol opus.34, Rimski-Korsakov dépeint avec les couleurs vives de son instrumentation luxuriante une Espagne mythique avec ses corridas, son ambiance faite de surexcitation et de danses rythmées par le folklore provenant des régions diverses et enflammées du pays.

Après ce passage effectué en une lointaine et mystérieuse Espagne imaginée par Nikolaï Rimski-Korsakov, c’était au Concerto pour piano en sol majeur de Maurice Ravel d’occuper la première partie de ce concert. C’est Marguerite Long qui crée ce Concerto de Ravel, le 14 janvier 1932, le compositeur dirigeant lui-même l’orchestre Lamoureux. Marguerite Long était depuis longtemps une fervente interprète de Maurice Ravel puisque en 1919, elle créait son Tombeau de Couperin. Fortement imprégné par le Jazz importé d’Amérique et qui fait fureur en Europe, ce Concerto en sol de Maurice Ravel ne s’interdit pourtant nullement de fréquents hommages à la poésie, en particulier dans l’Adagio assai qui met en lumière d’incroyables dialogues entre le piano et le cor anglais.

La dernière œuvre s’inscrivant dans ce concert n’était autre que la Symphonie N°4 de Tchaïkovski. Elle est en fait le premier volet d’une série de Symphonies placées sous le signe fatal du destin. Dès son premier mouvement, elle affirme de manière glaçante, funèbre, les tourments qui agitent Tchaïkovski en proie à une agitation, fébrile, redoutant avec terreur un destin qui s’annonce sous les plus noirs auspices. Écrite en quatre mouvements, cette Symphonie va s’achever par un Finale : Allegro con fuoco délirant, qui bien que reflétant des danses folkloriques russes va s’interrompre pour laisser à nouveau déferler les stridents et mortifères avertissements du destin qui implacablement déploie ses effroyables desseins. Le pianiste Cédric Tiberghien est remarquable de légèreté et de concision, donnant au second mouvement toute son intensité poétique. Vivement acclamé, Cédric Tiberghien propose comme bis D’un cahier d’esquisses de Claude Debussy, composé de 1903 à 1904. Quant au chef Aziz Shokhakimov, il donne de la Symphonie N°4 de Tchaïkovski une version frémissante, convulsive, donnant au Finale tumultueux, agité, une tension proprement explosive, capturant ainsi l’expression fulgurante des obsessions du compositeur.

Un concert révélant un chef inspiré et un pianiste en état de grâce, face à un Orchestre National de France en excellente forme.

Texte de Michel Jakubowicz 

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Plus d’infos

  • Nikolaï Rimski-Korsakov : Capriccio espagnol, suite pour orchestre op.34
  • Maurice Ravel : Concerto pour piano et orchestre en sol majeur
  • Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie N°4 en fa mineur, opus 36-
  • Cédric Tiberghien, piano
  • Orchestre National de France
  • Sarah Nemtanu, violon solo
  • Aziz Shokhakimov, direction
  • Jeudi 14 avril 2022 à 20 h
  • Auditorium de Radio France
    www.maisondelaradioetdelamusique.fr 



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Auditorium de Radio France, Maurice Ravel, Tchaïkovski, Orchestre National de France, Sarah Nemtanu, Cédric Tiberghien, Nikolaï Rimski-Korsakov, Aziz Shokhakimov

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