Opéra : Coronis, Zarzuela en deux journées de Sebastian Duron à l’Opéra Comique
Coronis, une Zarzuela baroque de Sebastian Duron, une fable mythologique où s’affrontent dans un combat sans merci les divinités telles qu’Apollon et Neptune.
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La mythologie et son cortège de dieux bataillant sans cesse du haut de leur Olympe afin de s’assurer une domination sur les dieux et les mortels, ne saurait être absente d’une Zarzuela. En l’occurrence, elle est au centre de cette Coronis composée par Sebastian Duron, qui verra sa création entre 1701 et 1706 à Madrid. Cette Zarzuela est conforme à la tradition de l’ère baroque, confiant la majorité des rôles masculins à des femmes. Seuls quelques rôles reviennent aux hommes, comme celui de Protée. Cette Zarzuela bénéficie d’une mise en scène où les fantasmagories sont innombrables, elles sont de plus accentuées par un recours fréquent à la pyrotechnie, qui ajoute aux scènes palpitantes un surcroît de frayeur destiné aux spectateurs du XVIIe siècle que l’on s’évertue à surprendre et étonner à chaque scène.
Si les premières mesures de Coronis sonnent encore comme du Lully qui vient de s’éteindre en 1687, Sebastian Duron ne renonce nullement à introduire dans son orchestration purement baroque, des éléments rapidement identifiables et que l’on peut relier instantanément à la musique espagnole. Il y a d’abord l’utilisation fréquente des percussions et en particulier des castagnettes et de la guitare, apportant indubitablement une couleur ibérique à la palette sonore mise en jeu par Sebastian Duron dans cette Coronis.
Si la distribution vocale n’appelle que des éloges, Vincent Dumestre, à la tête de son orchestre Le Poème Harmonique, insuffle à cette Zarzuela une authenticité et une cohésion remarquables. Une belle redécouverte dans le monde de l’opéra baroque, qui sans pour autant faire vaciller la domination italienne, française et anglaise, remet l’Espagne à son juste rang qu’elle mérite largement.
Vincent Dumestre et une belle distribution vocale redécouvrent un opéra baroque méconnu, doté aussi d’une habile et inventive mise en scène signée Omar Porras.
Texte de Michel Jakubowicz
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Plus d’infos
- Sebastian Duron : Coronis, Zarzuela en deux journées
- Le Poème Harmonique (orchestre)
- Direction : Vincent Dumestre
- Mise en scène, chorégraphie : Omar Porras
- Avec : Marie Perbost, soprano (Coronis) ; Isabelle Druet, mezzo-soprano (Triton) ; Cyril Auvity, ténor (Protée) ; Anthea Pichanick, contralto (Ménandre) ; Victoire Bunel, mezzo-soprano (Sirène) ; Marielou Jacquard, mezzo-soprano (Apollon) ; Caroline Meng, mezzo-soprano (Neptune) ; Eugénie Lefebvre, soprano (Iris) ; Stephan Olry, ténor (Marta)
- Danseurs et acrobates : Alice Botelho, David Cami de Baix, Elodie Chan, Caroline Le Roy, Ely Morcillo, Michaël Pallandre
- Mercredi 16 février 2022 à 20 h et les 14,15 et 17 février 2022 à 20 h
- Opéra Comique
1, place Boieldieu
75002 Paris
www.opera-comique.com
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