Concert : Marin Alsop dirige l’Orchestre Philharmonique de Radio France
La cheffe américaine Marin Alsop à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Radio France dans un programme Dvorak, MacMillan et Barber.
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Bien que composé aux Etats-Unis entre 1894 et 1895, ce Concerto pour violoncelle et orchestre de Dvorak verra sa création le 19 mars 1896 à Londres avec comme soliste Leo Stern, l’Orchestre de la Société Philharmonique étant placé sous la direction d’Antonin Dvorak. Tout au long de ses trois mouvements, Dvorak distille sa profonde nostalgie reflétant ainsi son attachement indéfectible à sa Bohême natale au terme d’une séparation de trois années. Le même sentiment poignant dû à l’éloignement n’est pas seulement présent dans ce Concerto pour violoncelle mais aussi détectable dans la plupart de ses œuvres élaborées sur le sol américain. On peut à l’évidence ranger sous le signe de la nostalgie et de l’absence de la Bohême natale du compositeur la Symphonie N°9 « New World », le Quatuor N°12 « Américain » et le Quintette à cordes op.97. Ce Concerto pour violoncelle de Dvorak s’est peu à peu imposé dans toute l’Europe par l’élan vital contenu dans ses trois mouvements, idéalisant le paysage et l’âme d’une Bohême indestructible.
La seconde partie de ce concert était d’abord consacrée à The Confession of Isobel Gowdie, une pièce orchestrale d’un compositeur écossais, James MacMillan. Cette œuvre dispose d’un vaste orchestre (pas moins de cinq cors) cordes, cuivres, avec une profusion insolite de percussions. Le compositeur exprime dans cet impressionnant épisode symphonique son attachement sincère à l’Ecosse et au personnage féminin auquel il rend hommage. Injustement accusée de sorcellerie en 1662, Isobel Gowdie sera ainsi livrée à ses bourreaux, étranglée et envoyée au bûcher !
La dernière œuvre inscrite au programme de ce concert se constituait de la Symphonie N°1 du compositeur américain Samuel Barber écrite entre 1935 et 1936. Cette Symphonie de Samuel Barber fait partie d’un genre durablement établi aux Etats-Unis avec les noms de compositeurs qui ont tous œuvré avec assiduité et passion pour cette forme née en Europe au XVIIIe siècle. Comment ne pas citer les noms de Charles Ives, Peter Mennin, Walter Piston, Aaron Copland, Roy Harris, Elliott Carter, Leonard Bernstein, William Schuman et le prolifique Philip Glass (14 Symphonies à son actif !) qui ont illustré avec éclat ce genre initialement codifié et structuré par le grand compositeur autrichien Joseph Haydn (1732-1809) ? La Symphonie N°1 de Samuel Barber donnée durant ce concert oscille fréquemment entre passion, lyrisme et fulgurances inattendues, inventant ainsi d’étonnants univers sonores. Il est à noter que Samuel Barber avoue sans détour, que frappé par l’extraordinaire concision et l’ampleur de la Symphonie N°7 de Sibelius, il en a délibérément suivi les principes dans sa première Symphonie.
Bel accueil du public de Radio France pour la parfaite interprétation du Concerto pour violoncelle de Dvorak par le jeune violoncelliste Kian Soltani alors que Marin Alsop triomphe avec maestria dans la Symphonie N°1 de Samuel Barber qu’elle dirige par cœur, à la tête d’un Orchestre Philharmonique de Radio France décidément très en forme !
Dvorak, MacMillan et Barber admirablement défendus par une cheffe très inspirée.
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Texte de Michel Jakubowicz
Plus d’infos
- Antonin Dvorak : Concerto pour violoncelle et orchestre en si mineur opus 104
- James MacMillan : The Confession of Isobel Gowdie
- Samuel Barber : Symphonie N°1 en un mouvement opus 9
- Kian Soltani, violoncelle
- Orchestre Philharmonique de Radio France
- Marin Alsop, direction
- Vendredi 21 janvier 2022, à 20 h
- Auditorium de Radio France
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