Concert : la cheffe Ruth Reinhardt dirige l’Orchestre National de France
Beau parcours pour la jeune cheffe Ruth Reinhardt, qui après avoir dirigé de grands orchestres américains et européens, est ce soir à la tête de l’Orchestre National de France.
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C’est avec la Toccata e due canzoni op. H 311 de Bohuslav Martinu que débutait ce concert. L’œuvre date de 1946, époque où le compositeur vient aussi de donner sa Symphonie N°5. Cette Toccata e due Canzoni surprend par l’effectif orchestral auquel fait appel Bohuslav Martinu. En effet, les cuivres sont réduits à la portion congrue puisque seule une unique trompette est requise. La petite harmonie est, elle, réduite à cinq instruments, auxquels vont s’ajouter les cordes, la percussion et aussi le piano qui tient aussi une place importante dans cette partition. Construite en trois parties, cette Toccata e due canzoni de Martinu révèle un compositeur qui, bien qu’exilé aux U.S.A, n’en reste pas moins tchèque jusqu’au bout des ongles, affichant en particulier dans la première partie (Toccata) un beau lyrisme qui est d’une certaine façon la signature de Martinu.
La seconde œuvre de ce concert était le Concerto N°10 en mi bémol majeur pour deux pianos K.365 de Mozart. Doté des trois mouvements traditionnels, ce Concerto composé à Salzbourg en 1779 aurait été théoriquement créé par Mozart en personne avec comme second pianiste sa propre sœur Maria Anna (Nannerl). Bien que faisant appel à un orchestre assez complet, ce Concerto ne comprend pas de clarinette, instrument qui tient une place essentielle dans les derniers Concertos pour piano du compositeur. Ce Concerto pour deux pianos K.365 se compose des habituels trois mouvements et confirme assez nettement la présence masquée de l’opéra qui structure ainsi l’ensemble du Concerto. Bien entendu ce Concerto pour deux pianos exige de la part des deux solistes une virtuosité sans faille et ceci jusqu’à l’ultime Rondo qui termine l’œuvre.
C’est avec Le Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns que prenait fin ce concert. Si deux pianistes y occupaient une place prépondérante, un troisième personnage y tenait aussi une position imprenable : il s’agissait du récitant, en l’occurrence Gaspard Proust, qui commentait à sa façon chaque séquence musicale du Carnaval des animaux. Enchaînant les bons mots et autres plaisanteries à la vitesse de l’éclair, il avait tôt fait de mettre ainsi tout le public de l’Auditorium dans sa poche !
Signalons l’exécution fine et intuitive de la Toccata de Martinu interprétée avec une grande noblesse par Ruth Reinhardt et les musiciens bien inspirés de l’Orchestre National de France. Les pianistes Guillaume Bellom et Ismaël Margain, sublimes dans Mozart et Saint-Saëns et en compagnie de Gaspard Proust et de la cheffe Ruth Reinhardt, recevaient de la part du public un accueil enthousiaste. En guise de bis, Ruth Reinhardt, Guillaume Bellom, Ismaël Margain et l’Orchestre National de France redonnaient un Finale endiablé du Carnaval des animaux.
Un concert se terminant de façon hilarante grâce à la présence de Gaspard Proust dans le Carnaval des animaux.
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Texte de Michel Jakubowicz
- Bohuslav Martinu : Toccata e due canzoni, op. H 311
- Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto N°10 en mi bémol majeur pour deux pianos, K.365
- Camille Saint-Saëns : Le Carnaval des animaux, R 125
- Gaspard Proust, textes et récitant
- Guillaume Bellom, piano
- Ismaël Margain, piano
- Orchestre National de France
- Sarah Nemtanu, violon solo
- Ruth Reinhardt, direction
- Auditorium de Radio France
- Jeudi 4 novembre 2021, à 20 h
www.maisondelaradioetdelamusique.fr
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