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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : un florilège des sonates pour violon et piano autour de Clara Schumann

Brahms Schumann

  • Robert Schumann : Sonate pour violon et piano en la mineur op.10
  • Clara Schumann : Trois Romances pour violon et piano op.22
  • Albert Dietrich : F A E Sonata pour violon piano, Allegro
  • Johannes Brahms : Sonate pour violon et piano N°2 en la majeur, op.100
  • Fanny Robilliard (violon), Paloma Kouider (piano)
  • 1 CD Evidence : EVCD066 (Distribution : PIAS)
  • Durée du CD : 58 min 21 s
  • Note technique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge (5/5) 

Le propos de ce disque est un hommage à Clara Schumann, la pianiste, la compositrice et surtout la muse. Il présente, logiquement, une de ses œuvres qu'entourent des pièces de Robert Schumann et de l'ami Brahms. Un programme intelligemment construit et magistralement joué.

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La pianiste Clara Schumann, née Wieck (1819-1896), épouse de Robert Schumann, a été à l'origine ou l’interprète choisie de bien de ses œuvres. Ainsi de la Sonate N°1 en la mineur op.105 de 1851. Elle la créera l'année suivante avec le violoniste  Ferdinand David, son instigateur. Venu tard au genre de la sonate pour violon, Schumann fait d'emblée un coup de maître, car la pièce est aussi concise qu'inventive. Un beau thème lyrique s'élance au violon au Ier mouvement sur l'indication ''Avec une expression passionnée''. Le riche développement s'affirme tandis que le rythme s'accélère. L'Allegretto fait figure de scherzo tout aussi lyrique, traversé par un tendre Trio. Le finale Lebhaft (animé), de nouveau sur le mode scherzando, se déroule en une sorte de perpetuum mobile de son thème joué haché. Le développement est agité, non sans d'amples phrases du violon sur un tourbillonnement du piano et des accords en rupture qui en interrompent le cours. Le tempo presque presto adopté par les interprètes renforce le sentiment d'animation. Plus généralement, Fanny Robilliard tire parti avantageusement du fait que dans la sonate, Schumann exploite le registre grave du violon et la manière pour celui-ci de se fondre avec le piano. De Clara Schumann, les Trois Romances pour violon et piano op.22, sa dernière œuvre de musique de chambre, ne pâlit pas devant les compositions de son époux ou du jeune Brahms, l'ami de la famille. Alors que l’œuvre est dédiée au violoniste Joseph Joachim, le piano se voit attribuer un rôle essentiel et l'écriture est en général de ton intimiste. La première Romance, Andante molto, montre une chaude phrase du violon sur un accompagnement de piano le complémentant avec goût et ajoutant quelques enjolivements. La 2ème, Allegretto, ''avec un tendre débit'', est d'une belle sincérité. La dernière, ''d'une rapidité passionnée'', déroule plusieurs séquences, fluide en son début, laissant place à un intense discours du violon, puis avec reprise du tempo initial. 

On entend encore une rareté : l'Allegro de la fameuse Sonate F A E, de 1853, dont les mouvements ont été distribués entre plusieurs compositeurs. Le plus connu étant le scherzo, écrit par Brahms. L'auteur du premier mouvement, Allegro, est un certain Albert Dietrich (1829-1909), un des élèves préférés de Schumann. Ce morceau de dimensions conséquentes, s'ouvre par une phrase élancée du violon, là encore hommage au dédicataire Joachim, puis se calmant en de douces digressions. Le développement, d'un épanchement contenu, est magistralement écrit pour les deux instruments qui se voient tour à tour offrir la primauté. Il n'y a pas de baisse de tension, quoique le mode soit un peu répétitif dans l'art de digérer le thème principal. Mais l'auteur sait retomber sur ses pieds. Enfin, est proposée la Sonate pour violon et piano N°2 op.100 de Brahms, de l'année 1886. Une œuvre respirant la bonne humeur. À l'image de l'Allegro amabile avec son premier thème combien éclatant. Les dames Robilliard et Kouider le prennent confortable. Plus tard, au développement cantabile, l'échange se fait sur un pied d'égalité. Pas de sentimentalisme ici, mais une vision équilibrée et instrumentalement brillante. Surtout un art consommé de se couler dans ces combinaisons thématiques géniales. À L'Andante tranquillo, le thème optimiste est travaillé en divers épisodes contrastés, d'abord vif et fantasque, puis plus calme mais légèrement nostalgique, et de nouveau vif. La coda poursuit dans cette vivacité. L'Allegretto grazioso final offre la quintessence de la pensée brahmsienne de la maturité. Sur le mode andante, les deux artistes épousent ce langage avec objectivité et le goût de la juste mesure quant à la composante romantique. Cette approche caractérise en fait l'entier programme.

La prise de son, à l'auditorium Eric et Sylvie Boissonnas à Arâches-la-Frasse,  procure une image aérée et un relief certain sur les deux instruments et leur sonorité généreuse.

Texte de Jean-Pierre Robert

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