Concert : le pianiste Vadym Kholodenko en récital à la Salle Gaveau
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate N°14 en do mineur K 457
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- Franz Schubert : Sonate N°13 en la majeur D.664
- Kaija Saariaho : Ballade
- Alexandre Scriabine : 6 Préludes op.13 ; 5 Préludes op.16
- Sergueï Rachmaninov : Sonate N°2 en si bémol mineur op.36
- Vadym Kholodenko, piano
- Mardi 3 mars 2020, à 20H30
- Salle Gaveau
45 rue La Boétie
75008 Paris
www.philippemaillardproductions.fr
www.sallegaveau.com
Mozart, Schubert, Saariaho, Scriabine et Rachmaninov au programme d’un talentueux pianiste russe.
C’est avec la Sonate N°14 K 457 de Mozart que débutait le concert donné par le pianiste Vadym Kholodenko à la Salle Gaveau. Dotée de trois mouvements, cette Sonate ne fait aucune concession au style « Galant » en particulier dans l’Adagio affichant ouvertement une farouche mélancolie. Le Finale (un Allegro assai) ne véhicule guère plus de gaieté, malgré la vitesse d’exécution qu’il nécessite.
La seconde œuvre de ce concert date de 1819, il s’agit de la Sonate N°13 de Schubert composée en trois mouvements et que le compositeur dédie à une certaine Joséphine von Koller. Si cette Sonate N°13 de Schubert n’atteint pas la dimension tragique des trois grandes dernières Sonates (D.958,D.959, D.960), son Andante n’en recèle pas moins une tendance certaine à quelque chose de proche de la mélancolie et d’une tristesse voilée.
La compositrice finlandaise Kaija Saariaho était présente dans ce récital avec une œuvre assez brève : Ballade. Cette Ballade pour piano verra sa création à Londres par un pianiste bien connu puisqu’il s’agit d’Emmanuel Ax. Après de complexes tournoiements, cette pièce pour piano (Ballade) revient selon la volonté de l’auteure à une authentique simplicité.
La dernière partie de ce récital donné par Vadym Kholodenko était entièrement dédiée au répertoire russe et débutait avec les 6 Préludes op.13 de Scriabine. L’auteur du Poème de l’Extase, de Prométhée et du Divin Poème (Symphonie N°3) reste ici encore proche de Chopin tout en esquissant déjà une avancée vers des horizons nettement plus modernistes.
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La présence de la modernité est encore plus présente dans les 5 Préludes op.16 qui sont interprétés après ces 6 Préludes op.13. En visionnaire accompli, Scriabine y dévoile toute sa complexité et son désir d’explorer sans plus attendre des univers musicaux inconnus. Serge Rachmaninov était le dernier compositeur de la soirée avec sa Sonate N°2 op.36. L’œuvre, d’une grande difficulté sur le plan de l’exécution, renferme une constante presque obsessionnelle chez l’auteur des Vêpres et de la Liturgie de saint jean Chrysostome : la présence mystérieuse de cloches s’immisçant tout au long des trois mouvements de cette Sonate N°2. Rachmaninov maintiendra cette atmosphère étrange et prenante jusqu’à l’Allegro molto qui met un point final à cette œuvre.
Vadym Kholodenko, qui était le pianiste de ce concert, se révélait non seulement excellent mozartien (Sonate N°14 de Mozart) mais également schubertien inspiré dans la Sonate N°13 de Schubert. Avec Scriabine et Rachmaninov, Vadym Kholodenko entretenait d’étroits rapports, parcourant avec une intuition rare chaque détour d’univers largement familiers dont il nous dévoilait avec force chaque détail. Rappelé vivement par un public enthousiaste, le pianiste russe s’exécutait en offrant trois bis superbes.
Texte de Michel Jakubowicz
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