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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : Mélodies françaises pour voix et guitare

Renouveau Melodies Francaises

  • ''Renouveau''
  • Choix de mélodies de Gabriel Fauré, Déodat de Séverac, Reynaldo Hahn, Claude Debussy, Erik Satie
  • Pièces instrumentales de Louis Vierne et de Manuel de Falla
  • Sophie Varnerin (soprano), Mathieu Varnerin (guitare)
  • 1 CD Muso : Mu-033 (Distribution : Outhere Distribution)
  • Durée du CD : 53 min 28 s
  • Note technique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge (5/5) 

Le titre de ce CD appelle l'attention sur le renouveau qu'a constitué l'apport de la mélodie française au XIXème siècle dans le paysage musical européen, mais aussi sur une autre approche consistant à chanter certaines pièces avec un accompagnement de guitare. Le ''chant tendre'' dont parle Henri de Régnier s'accommode-t-il de cet instrument réputé plus intimiste ?  

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Le choix de revisiter de la sorte quelques joyaux de la mélodie française s'est d'abord porté sur une sélection de pièces de Fauré, dont deux peu connues, ''Le secret'', au rythme lancinant et mystérieux, et ''En prière'', où l'accompagnement offre un doux écrin au chant hiératique. De Debussy, l'évanescent morceau ''L'âme évaporée'', est une douce romance sur un poème de Paul Bourget. ''Paysage sentimental'', du même auteur, et '' Le son du cor s'afflige vers les bois'' (Verlaine) offrent des impressions automnales. De Déodat de Séverac (1872-1921), un bouquet de mélodies rappelle combien ce musicien mérite à être tiré du relatif oubli dans lequel on l'a cantonné, singulièrement pour ce qui est de son catalogue chanté. Comme ses confrères, il puise chez les grands auteurs, comme Verlaine pour ''Paysages tristes'', ou Mallarmé dans ''Un Rêve''. Il se tourne aussi vers les grands anciens, comme Charles d'Orléans pour ''Renouveau''. Reynaldo Hahn a beaucoup écrit de mélodies tout au long de sa carrière. Empruntant lui aussi à Verlaine, dont '' L'heure exquise'', par ailleurs mise en musique par Fauré, mais ici traitée de manière bien différente. Si ''A Chloris'' offre l'agréable archaïsme d'une langoureuse déclamation, encore souligné par l'accompagnement à la guitare, ''L'Énamourée'' (Théodore de Banville) déploie une belle facture rythmique. Le disque se termine par deux mélodies au ton plus avenant : ''Vaudeville des batelières de Saint-Cloud'' de Séverac et ''La Diva de l'Empire'' de Satie.

On saluera la pertinence des transcriptions du piano à la guitare, pour la plupart dues à Mathieu Varnerin, et pour ce qui est des mélodies de Debussy, effectuées par Tilman Hoppstock. Comme l'évidente complicité entre les deux partenaires, frère et sœur, dont la sincérité ne saurait être mise en doute. On admire le soprano clair et assuré de Stéphanie Varnerin, la justesse des accents, même si la diction n'est pas toujours aussi limpide qu'il faudrait, problème d'articulation sans doute. S'il se dégage de ce parcours poétique une impression de monotonie, l'accompagnement à la guitare en est pour une part responsable. Car si le rendu sonore offre une proximité certaine, que renforce la prise de son, l'instrument ne possède pas une palette aussi diversifiée que le piano. Quand bien même joué avec le tact que lui apporte Mathieu Varnerin, encore mis en avant dans les deux pièces pour guitare seule jouées, de Louis Vierne et de Manuel de Falla. Au final, voici une sympathique entreprise visant à revisiter des morceaux liant de manière si consubstantielle voix et piano, qui nul doute ne demande qu'à s'approfondir au fil du temps.

Texte de Jean-Pierre Robert

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