Concert : Douglas Boyd dirige l’Orchestre de chambre de Paris au Théâtre des Champs-Elysées
- Say : Symphonic Dances, op.64
- Ravel : Concerto pour piano et orchestre en sol majeur
- Haydn : Symphonie No87 en la majeur, Hob.I : 87
- Douglas Boyd, direction
- Fazil Say, piano
- Orchestre de chambre de Paris
- Jeudi 24 octobre 2019, à 20 h
- Théâtre des Champs-Elysées
www.orchestredechambredeparis.com
www.theatrechampselysees.fr
Un concert de l’Orchestre de chambre de Paris qui réunissait les noms de Fazil Say, Maurice Ravel et Joseph Haydn.
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Parallèlement à sa carrière de soliste, le pianiste de la soirée, Fazil Say, mène un parcours de compositeur. Et c’est par ses Symphonic Dances op.64 que débutait ce concert. L’œuvre qui se compose de quatre parties distinctes s’impose par ses rythmes obsédants provenant en ligne directe de son pays, la Turquie. Tout en affirmant un réel talent de compositeur, ces Symphonic Dances de Fazil Say n’en conservent pas moins des liens étroits avec certaines œuvres rattachées elles aussi à la Danse, Bartok, Grieg, Hindemith, Janacek et Kodaly. La seconde œuvre de ce concert était le Concerto en sol de Maurice Ravel. En contraste absolu avec son Concerto pour la main gauche, ce Concerto en sol révèle un compositeur apte à assimiler les différents courants musicaux qui parcourent l’Europe. En effet, Ravel ne semble rien ignorer des avancées modernistes de Stravinsky et Prokofiev qui chacun à leur manière sont en train de bouleverser l’image traditionnelle du Concerto pour piano et orchestre dans cette première partie du XXe siècle. Dans son Concerto pour piano en sol majeur, tout en conservant les trois mouvements habituels légués par le classicisme, Ravel n’en introduit pas moins non seulement des éléments empruntés au folklore basque mais surtout en y mêlant des éléments issus d’une musique venue des Etats-Unis : le jazz. Si le premier mouvement (Allegramente) séduit par son aspect insolent, virevoltant et changeant, le second mouvement, Adagio assai, surprend par un dialogue lancinant entre le piano et le cor anglais. Le Concerto prend fin par un presto endiablé, mettant à rude épreuve la vélocité du basson, rivalisant de virtuosité avec le piano.
C’est avec la Symphonie No87 de Haydn que prenait fin ce concert. Elle date de 1785 et fait partie d’un ensemble de six Symphonies commanditées par la Loge Olympique de Paris. Cette Symphonie débute par un Vivace étourdissant comme seul Haydn est capable d’en écrire. Le second mouvement, un Andante, met en lumière les capacités expressives de la flûte et du hautbois. L’humour fait son apparition dans le Menuet, tout en ménageant avec la danse des rapports certains. C’est encore un Vivace qui termine cette Symphonie avec une énergie tourbillonnante, que rien ne peut contenir.
Fazil Say, le pianiste de la soirée, nous donnait du Concerto en sol de Ravel, une image dynamique, singulièrement fantasque, joyeuse et inaltérée d’un chef-d’œuvre absolu. Chaudement acclamé par un public très réceptif, Fazil Say se pliait à la cérémonie des bis en proposant de Satie la Gymnopédie No1 et en terminant avec un second bis de Granados extrait des Danzas espanolas : Andaluza.
Douglas Boyd, parfait dans l’œuvre de Fazil Say et du Concerto de Ravel, nous proposait une vision idéale de la Symphonie de Haydn, revisitée par une exécution saisissante, étincelante, permettant de renouer avec toute la finesse et la subtilité de l’écriture symphonique du grand compositeur autrichien.
Texte de Michel Jakubowicz
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