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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : le Collegium Vocale Gent à l’Eglise Saint-Roch

Concert Saint Roch 

  • Arvo Pärt : Kanon Pokajanen (Canon de la pénitence)
  • Ode I, Ode III, Ode IV, Ode V, Ode VI, Ode VII, Ode VIII, Ode IX
  • Prière après le Canon
  • Collegium Vocale Gent
  • Kaspars Putnins,direction
  • Mercredi 23 octobre 2019, à 20 h 30
  • Eglise Saint-Roch
    296 rue Saint-Honoré
    75001 Paris
    www.philippemaillardproductions.fr

Le chef estonien Kaspars Putnins dirigeant le Collegium Vocale Gent, interprète le Kanon Pokajanen d’Arvo Pärt.

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Personnalité essentielle de la musique estonienne contemporaine, Arvo Pärt est d’une certaine façon l’héritier de deux compositeurs estoniens prestigieux qui ont laissé une empreinte durable dans le domaine musical de l’Estonie. Il s’agit d’abord de Rudolf Tobias (1873-1918) et surtout de Eduard Tubin (1905-1982) qui de 1931 à 1973 produira dix Symphonies. Malgré l’importance musicale de ces deux prédécesseurs, Arvo Pärt va en fait plutôt s’orienter vers des courants nettement plus radicaux proches du sérialisme, comme ceux représentés par des compositeurs comme Eino Tamberg ou Jaan Rääts dont l’influence va le marquer profondément. Arvo Pärt, qui use également de la technique répétitive, est aussi en outre adepte du collage. Le Kanon Pokajanen d’Arvo Pärt interprété par le Collegium Vocale Gent durant ce concert donné à l’Eglise Saint-Roch réunit en fait deux aspects de l’art d’Arvo Pärt : l’univers sériel associé d’une certaine manière au chant orthodoxe. En découvrant ce Kanon Pokajanen, on a en effet l’impression d’être pris entre deux univers : le chant religieux orthodoxe tel qu’un Rachmaninov le met en lumière dans ses deux grandes liturgies, Les Vêpres et la Liturgie de Saint-Jean Chrysostome et l’univers de la sérialité. D’une durée imposante, ce Kanon Pokajanen lié au chant orthodoxe et au sérialisme intègre un autre élément perceptible immédiatement durant son exécution : le chant grégorien, qui tout au long de l’œuvre d’Arvo Pärt fait partie intégrante de ce vaste édifice sonore.

Pour exécuter un tel monument vocal évoluant entre plusieurs univers il fallait encore trouver l’interprète idéal de cette œuvre protéiforme, changeant presque constamment d’orientation musicale.

C’est le chef estonien Kaspars Putnins qui assurait ce soir la délicate mission d’exécuter à la tête du Collegium Vocale Gent cet exigeant chef-d’œuvre : le Kanon Pokajanen. Le choix s’avérait judicieux car Kaspars Putnins n’est autre que le Directeur artistique et chef principal d’un ensemble prestigieux d’Estonie : le Chœur de chambre Philharmonique d’Estonie. Le chef estonien réussit avec éclat une mission apparemment impossible : faire chanter en estonien le Collegium Vocale Gent, plus habitué à l’univers de Bach et de Monteverdi qu’à celui d’Arvo Pärt. La réussite est totale et l’enthousiasme témoigné par le public de Saint-Roch à l’issue de cette exécution de ce Kanon Pokajanen en est le meilleur témoignage.

Texte de Michel Jakubowicz

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