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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : le chef coréen Myung-Whun Chung dirige l’Orchestre Philharmonique de Radio France à l’Auditorium

CHUNG Myung Whun direction

  • Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano et orchestre No5 en mi bémol majeur, op.73 « L’Empereur »
  • Camille Saint-Saëns : Symphonie N o3 en ut mineur, op 78 « avec orgue »
  • Nelson Goerner, piano
  • Karol Mossakowski, orgue
  • Orchestre Philharmonique de Radio France
  • Hélène Collerette, violon solo
  • Myung-Whun Chung, direction
  • Vendredi 18 octobre 2019, à 20 h
  • Auditorium de Radio France
    www.maisondelaradio.fr

Myung-Whun Chung à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Radio France proposait un programme axé sur Beethoven et Saint-Saëns.

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Après avoir écrit en 1809 cet ultime Concerto pour piano No5 dit « L’Empereur », Beethoven abandonne définitivement le genre Concerto, semblant se consacrer à la Sonate pour piano puisque cette même année 1809, il compose les Sonates pour piano No24, No25 et No26 «  Les Adieux ». Proche de la veine « Héroïque » du compositeur, la Symphonie No3 dite « Héroïque » étant écrite dans la même tonalité, le Concerto No5 n’échappe pas à la structure habituelle de ses œuvres antérieures dans ce domaine et possède les trois mouvements traditionnels tels que Mozart les mettaient en œuvre dans ses Concertos pour piano et orchestre. Le premier mouvement est un Allegro puissant, à l’allure décidée, presque martiale. Entre l’orchestre et le piano, une sorte de combat s’engage et seul l’Adagio qui succède à cet Allegro imposant, par son recueillement, ramène une sorte de sérénité apaisée. S’enchaînant à cet Adagio, le Rondo constituant le dernier mouvement s’avère éclatant, annonçant peut-être de futures victoires de Beethoven sur un destin pas toujours clément…

C’est avec la Symphonie No3 « avec orgue » de Saint-Saëns que ce concert prenait fin. Cette Symphonie de Saint-Saëns fait partie de ce vaste mouvement du renouveau dans le domaine de la Symphonie française initié par César Franck avec sa Symphonie en ré mineur (dotée seulement de trois mouvements). Cette Symphonie sera suivie de beaucoup d’autres puisqu’à César Franck on peut ajouter les noms de Chausson (fortement influencé par César Franck) D’Indy, Dukas, Godard, Lalo, Magnard, dont la dernière Symphonie No4 ne sera suivie d’aucune autre, le compositeur décédant dans sa demeure après s’être opposé par les armes aux envahisseurs allemands lors du premier conflit mondial de 1914. Dans cette Symphonie No3 de Saint-Saëns, il n’est pas interdit de déceler l’influence de Franz Liszt par l’emploi de thèmes cycliques et que le compositeur des Préludes met en pratique dans son immense et ambitieuse Faust-Symphonie qui influencera un compositeur d’une singulière envergure : Gustav Mahler dans sa Deuxième Symphonie « Résurrection ».
Le premier mouvement qui ouvre la Symphonie No3 est teinté d’une sorte d’inquiétude alors que le deuxième mouvement introduit une angoisse presque palpable générée par la première apparition de l’orgue qui crée une atmosphère chargée d’émotivité. Le troisième mouvement, un Scherzo, retrouve l’ambiance agitée du premier mouvement et s’efface pour laisser l’Allegro final faire son entrée de manière fracassante. Jusqu’aux derniers coups de timbales assénés dans les ultimes mesures, l’orchestre, soutenu par un orgue aux grondements puissants, hisse jusqu’aux cimes cette Symphonie.

Karol Mossakowski Nelson Goerner

Nelson Goerner, le pianiste de la soirée, assume avec panache son rôle de soliste dans le Concerto No5 de Beethoven, plébiscité par un public enthousiaste qui lui réclame un bis aussitôt accordé : ce sera l’Andante de la Sonate No13 en la majeur D 664 de Franz Schubert. Quant à Myung-Whun Chung dirigeant sans partition un Orchestre Philharmonique de Radio France survolté, il donne de la Symphonie No3 de Saint-Saëns une vision proche de l’idéal.

Texte de Michel Jakubowicz

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Auditorium de Radio France, Beethoven

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