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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Mikko Franck dirige l’Orchestre Philharmonique de Radio France avec comme soliste le pianiste russe Nikolai Lugansky

Mikko Franck 

  • Igor Stravinsky : Quatre chants paysans russes pour chœur de femmes et quatre cors : les Soucoupes
    1 Près de l’église de Chigisakh - 2 Ovsen - 3 Le brochet - 4 Monsieur Ventru
  • Serge Prokofiev : Concerto pour piano et orchestre N°2 en sol mineur op.16
  • Claude Debussy : La Demoiselle élue, poème lyrique d’après Dante-Gabriel Rossetti pour soprano, contralto, chœur de femmes et orchestre
  • Maurice Ravel : Boléro - Melody Louledjian (soprano), Emanuela Pascu (mezzo-soprano), Nikolai Lugansky (piano)
  • Maîtrise de Radio France
  • Sofi Jeannin, chef de chœur
  • Orchestre Philharmonique de Radio France
  • Hélène Collerette, violon solo
  • Mikko Franck, direction
  • Auditorium de Radio France
    Vendredi 20 septembre 2019, 20 h 
    www.maisondelaradio.fr

Programme franco-russe dirigé par Mikko Franck incluant Stravinsky, Prokofiev, Debussy et Ravel.

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Dans ces quatre et brefs chants paysans russes qui débutent ce concert, Stravinsky avoue son attachement indéfectible au folklore russe, restant ainsi fidèle à sa Russie natale malgré l’éloignement forcé de sa patrie que lui impose la première guerre mondiale qui vient d’éclater, le contraignant à l’exil en Suisse.
La seconde œuvre de ce concert n’était autre que le Concerto pour piano N°2 de Prokofiev créé la même année que le Sacre du printemps de Stravinsky qui suscita lors de sa création au Théâtre des Champs-Elysées un incroyable scandale. Ce Concerto N°2 pour piano de Prokofiev est un curieux mélange d’aspects parfois futuristes s’opposant à une sorte de retour au romantisme proche de celui de Rachmaninov. L’aspect le plus révolutionnaire de ce Concerto est caractérisé par l’introduction, vers la fin du premier mouvement, d’une cadence véritablement périlleuse exigeant de la part du soliste des moyens prodigieux sur le plan de la virtuosité. Après un Scherzo et un Intermezzo plutôt mouvementés, le Concerto s’achève avec brio par un Allegro tempestoso magnétique et déferlant.
La Damoiselle élue de Claude Debussy qui débutait la seconde partie de ce concert révélait l’œuvre d’un tout jeune compositeur, qui parvient à éviter l’attraction du wagnérisme alors que précisément la création de l’opéra Lohengrin du compositeur déclenche de véritables émeutes à l’Eden-Théâtre à Paris. Claude Debussy dans cette Cantate, affirme déjà une subtilité évidente tant dans l’orchestration que dans l’écriture purement vocale. Qualifié d’intolérable chef-d’œuvre, Le Boléro de Maurice Ravel mettait fin à ce concert axé sur quatre compositeurs représentant deux nations cultivant chacune leur propre spécificité musicale : la Russie et la France. Envoûtante et obsessionnelle, l’œuvre déroule durant 15 minutes un faisceau miroitant d’effets instrumentaux proprement diabolique auquel nul auditeur ne peut échapper jusqu’à l’explosion finale qui fait littéralement voler en éclat une mécanique implacable, parfaitement cohérente.
Saluons l’interprétation très sensible de La Demoiselle élue de Debussy bien servie par les deux solistes vocaux Melody Louledjian et Emanuela Pascu, ainsi que par la Maîtrise de Radio France. Une mention spéciale pour l’exécution transcendante du Concerto N°2 pour piano de Prokofiev par un Nikolai Lugansky des grands jours, qui très acclamé par le public de l’Auditorium lui offre un bis somptueux : le Prélude N°5 de l’opus 32 de Serge Rachmaninov. Très bonne prestation des musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, subjugués par la direction de Mikko Franck particulièrement efficace dans l’ultime œuvre de ce concert : le Boléro de Ravel.

Texte de Michel Jakubowicz



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