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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : ''Shorts Stories'', la musique de chambre de Thierry Escaich

CD Short Stories Tchalik

  • Thierry Escaich : ''La Ronde'' pour quintette pour piano et cordes. ''Après l'aurore'' pour quatuor à cordes. ''Nun, komm...'' pour violon seul. ''Scènes de bal'' pour quatuor à cordes. ''Short Stories'' pour violon et piano
  • Tchalik Quintet : Dania Tchalik (piano), Gabriel Tchalik, Louise Tchalik (violon), Sarah Tchalik (alto), Marc Tchalik (violoncelle)
  • 1 CD Alkonost : ALK005 (Distribution : UVM Distribution)
  • Durée du CD : 61 min 05 s
  • Note technique : etoile verteetoile verteetoile verteetoile verteetoile verte (5/5)

Cette offre passionnante présente une sélection exhaustive de la musique de chambre de Thierry Escaich, dont plusieurs premières au disque. Elle est articulée autour de son œuvre la plus récente Short Stories pour violon et piano, créée en 2018. Et défendue par cinq musiciens d'une même famille, le Tchalik Quintet, qui connaissent particulièrement bien cet univers pour le côtoyer depuis une vingtaine d'années. À découvrir.

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L'organiste et compositeur Thierry Escaich (*1965) est d'une singulière prolixité : outre des pièces symphoniques, vocales, d'orgue et un opéra – bientôt rejoint par un second qui sera créé en mai 2020 à l'Opéra de Lyon - sa musique de chambre est déjà conséquente puisque forte d'une bonne trentaine de titres. Le présent disque en offre cinq dont la composition s'étale entre les années 2000 et 2018, significatives d'un langage loin d'être uniforme. Son écriture exigeante pour piano et cordes se veut pourtant accessible. La Ronde pour quintette pour piano et à cordes a été créé en 2000 : inspirée autant de la pièce éponyme d'Arthur Schnitzler que du film de Max Ophüls, cette pièce d'un seul tenant propose des climats nettement différentiés. Débutée dans une sonorité stratosphérique pour se terminer dans une ambiance similaire, elle emporte l'auditeur sur des chemins tortueux qui font défiler, selon l'auteur, « un scherzo un peu fantasque, une valse lente et un ostinato final agité dans lequel des réminiscences de valses tournoyantes semblent vouloir s'imposer par bouffées ». Scènes de bal, créé à Radio France en 2001, emprunte la forme du quatuor à cordes. Escaich dit faire référence au film '' Le Bal'' d'Ettore Scola. Dans une succession de cinq danses comme de brefs poèmes : une valse (Vivacissimo), un semblant de tango violent (Moderato e energico), l'évocation d'un slow, morbide et insistant, « d'une densité dramatique et obsédante », dit-il, un Moderato de style disco avec une large pédale appuyée du violoncelle, enfin un ragtime (Allegro) qui se cherche. Et tout se résout dans le silence.

Nun komm..., pour violon seul, également de 2001, dédié à et créé par David Grimal, est basé sur la mélodie grégorienne ''Veni, redemptor gentium''. C'est « une mélodie simple, d'une douce fluidité, qui semble porter en elle l'idée d'un tournoiement qui la ramène inexorablement à son début ». Une pièce très paroxystique dans son flux en arche. ''Après l'aurore'', pour quatuor à cordes, commande de la Beethovenfest et créé à Bonn en 2005, se compose d'une unique et vaste séquence, inspirée du Ier mouvement de la Sonate pour piano Waldstein de Beethoven. Escaich la décrit ainsi : « il en résulte une écriture virtuose et mobile dans laquelle le son circule dans un dialogue incessant des tessitures et plans sonores suggérant une écriture quasi orchestrale ». Des bribes de thèmes se télescopent avec de longues séquences de marche implacable et des accords en rafales. Il est fait usage des registres extrêmes, notamment au violon I. C'est une course effrénée, dans un langage volontariste, et traversée de brusques interruptions.

Enfin ''Short Stories'' pour violon et piano, dédié à Gabriel et Dania Tchalik, a été créé par eux le 24 juin 2018. C'est outre un clin d'œil à l'accompagnateur de films muets qu'Escaich se plaît à être, « un hommage au cinéma, pourrait-on dire, pour décrire l'univers de cette pièce qui, dès lors, s'écoute comme une suite de cinq court-métrages reliés par un Leitmotiv », souligne-t-il. Ce sont ainsi : un Allegro molto à la rythmique obsédante, bardé de pizzicatos du violon et de traits hachés au piano, puis un Andante où le discours est tendu à l'extrême par un violon en transe sur un accompagnement répétitif du clavier. S'en suit un Vivace, sorte de scherzo sur un air de Charleston (hommage à Renoir), aérien, presque facétieux. Puis un Andante con moto, « sorte de lent travelling presque irréel », moment de répit bienvenu de fervent lyrisme dans la partie de violon sur un piano transparent. La pièce se conclut en un mouvement récapitulatif Vivacissimo.

Le Quatuor Tchalik (Gabriel et Louise, violons, Sarah, alto, et Marc, violoncelle) s'est déjà fait une place de choix sur la scène musicale après avoir remporté plusieurs distinctions internationales dont le Premier prix du Concours Mozart de Salzbourg en 2018. Ils sont rejoints par le frère aîné Dania, pianiste. Une belle affaire de famille que ce disque donc, qui livre des interprétations superlatives grâce à une longue complicité de chacun avec le langage du compositeur français.

Effectués au studio RIFFX 1 de la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt, récemment mis en service avec sa technique de pointe, les enregistrements dispensent clarté et immédiateté quelle que soit la configuration des œuvres.

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Texte de Jean-Pierre Robert      

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