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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Jordi Savall interprète Beethoven à la Philharmonie de Paris

Jordi Savall

  • Ludwig van Beethoven : Symphonie No1
  • Symphonie No2
  • Symphonie No4
  • Le Concert des Nations
  • Académie Beethoven 250
  • Jordi Savall, direction
  • Mardi 4 juin 2019, à 20 h 30
  • Philharmonie de Paris, Grande Salle Pierre Boulez
    www.philharmoniedeparis.fr

Jordi Savall proposait au public de la Grande Salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris une redécouverte de trois des premières symphonies de Beethoven, les Symphonies No1, 2 et 4. Ce premier volet consacré aux Symphonies de Beethoven se prolongera en fait jusqu’aux Printemps et Automne 2020, englobant les Symphonies No3, 5, 6, 7, 8 et 9.

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Jordi Savall dirigeant Le Concert des Nations offrait au public de la Philharmonie une sorte de plongée dans le passé avec comme objectif d’interpréter les trois Symphonies de Beethoven telles qu’elles auraient pu être exécutées en ce début du XIXe siècle où elles virent le jour. C’est donc avec la Symphonie No1 que débutait ce concert. L’œuvre sera créée le 2 avril 1800 et indique chez Beethoven une forte tendance à rompre les amarres avec Haydn dont il fut l’élève et dont les 12 Symphonies londoniennes l’ont forcément marqué profondément. Plus développée que ce premier essai déjà fort réussi, la Symphonie No2 débute par une introduction lente qui va faire place à un Allegro con brio plein d’ardeur. Dans cette deuxième Symphonie, Beethoven innove encore davantage par rapport à Haydn en substituant au Menuet le Scherzo qui prendra une place considérable dans son ultime Symphonie No9. Le Finale, un Allegro molto, surprend par son dynamisme et ses traits d’humour inhabituels chez un compositeur plutôt sujet à des accès bourrus ou colériques. La Symphonie No4 qui mettra fin à ce concert entièrement consacré au Maître de Bonn est tout à fait différente et révèle la nature réelle de Beethoven soudainement touché par la grâce. En effet dans cette Symphonie No4 qui sera créée en mars 1807, Beethoven semble en proie à une sorte de félicité. Sa partition reflète un phénomène rare chez Beethoven : l’approche du bonheur ou quelque chose de très semblable. Car du premier mouvement jusqu’au Finale ma non troppo, cette Symphonie baignera dans une sorte de sentiment idyllique qu’aucun élément dramatique ne viendra perturber.

Jordi Savall qui dirigeait ce soir Le Concert des Nations avait depuis longtemps noué des relations étroites avec Beethoven en enregistrant la Symphonie « Héroïque » il y a déjà quelques lustres… Mais durant cette soirée il s’agissait d’aller beaucoup plus loin dans le domaine beethovenien puisque Trois Symphonies de ce dernier étaient au programme.
Jordi Savall, à la tête d’un orchestre semblable à ceux de ce début du XIXe siècle (cuivres sans pistons etc…), redonnait à ces trois Symphonies une sorte de seconde jeunesse, grâce à une extrême précision alliée à un choix de tempos particulièrement dynamiques et expressifs. Ovationné avec chaleur par un public à la fois attentif et passionné, Jordi Savall à la tête du Concert des Nations accordait avec générosité un bis grandiose puisqu’il s’agissait de l’Ouverture de Coriolan de Beethoven qu’il dédiait aux nombreuses victimes de la Place Tiananmen de Pékin en 1989.

Texte de Michel Jakubowicz



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